
Adrianos ; mais cette conjefture n’eft prefque appuyée
que fur l’imagination. (D. J.)
MYCONE, ( Géog. anc.') île de la mer Egée,
l’une des Cyclades, iituée à 3 o milles de Naxié ,
à 40 de Nicarie , & à 18 du port de Tine ; on lui
donne trente-lix milles de tour. Elle s’étend de l’eft à
l ’oueft.
Cette île eft aride, & a des montagnes fort élevées
; les deux, plus conlidérables portent le nom de
S. Hélie. On recueille dans l’île allez d’orge pour les
infulaires, beaucoup de figues, peu d’olives, d’ex-
cellens raifins. Les eaux y font rares en été. Les ha-
bitans peuvent être au nombre de trois mille âmes;
mais pour un homme qu’on y voit, on y trouve quatre
femmes, couchées le plus fouvent parmi les
cochons. Il eft vrai que les hommes fréquentent la
mer, 6c font réputés les meilleurs matelots de l’Archipel.
Strabon remarque, que les Myconiotes étoient fu-
jets à devenir chauves ; en effet , aujourd’hui la
plupart perdent leurs cheveux dès l’âge de 20 ou 25
ans. Ils paffoient autrefois pour grands parafites,
& ne le feroient pas moins de nos jours > s’ils trou-
voient de bonnes tables à piquer. Archiloque reprochoit
à Périclès de tondre les nappes d’Athenes,
à la maniéré des Myconiotes ; mais Périclès avoit
tant d’ennemis, qu’on ne fongeoit qu’à lui intenter
de fauffes accufations.
Mycone n’a étépoffédée que quelques années par
les ducs de Naxie. Barberouffe , capitan bacha , la
fournit bien-tôt à Soliman II. avec tout l’Archipel.
.C’eft un cadi ambulant qui la gouverne.
Les Francs appellent cette île Micouli; on n’y
trouve qu’une feule églife latine, qui dépend de l’é-
veque de Tine , lequel la fait deliervir par un vicaire,
à 25 écus romains d’appointemens. En échange
, il y a dans cette île plufieurs églifes grecques,
parce que tous les habitans font du rite grec.
Les dames de Mycone ne leroient point défagréa-
bles , fi leurs habits étoient félon nos modes. Les
pièces qui compofent leur parure , font décrites au
long par M. de Tournefort. D ’abord, elles portent
une efpece de chemifette qui couvre à peine la gorge.
Elles mettent fur cette chemifette, une grande
chemife de toile de coton ou de foie à manches larges;
la troifieme piece eft une efpece de plaftron
couvert de broderie , qu’on applique fur la gorge f
mais toutes les dames ne fè fervent pas de cette troifieme
piece. Elles endoffent enfuite un corcelet fans
manches, relevé de broderie. La cinquième piece
de leur parure eft un tablier de moufl'eline ou de
foie. Leurs bas font pliffés 6c ornés de dentelles
d’or ou d’argent. Leurs jarretières font des rubans
noues à deux ganfes. Enfin , leur couvre-chef de
moufl'eline eft long de fix ou fept piés, fur deux de
large; elles le tortillent fur la-tête 6c au-tour du
menton d’une maniéré agréable, & qui leur donne
un petit air éveillé.
, Revenons à l’île même ; fa longitude ejl de 4 3 .3 6Y
lut. 37.. u8, (D . J.) :
MYCONE, canal de ( Géog.) bras de mer entre
l’île de Délos ou Sdile, & l’île de Mycone, à
l ’eft-nord-eft de,Déios. Ce canal a trois milles de
large depuis le cap Àlogomangra de Mycone, jufqu’à
la plus proche terre de Délos. (D . J.)
MYDRIASE, f. f. (.Chirurgie.') indifpofition de ■
l’oeil qui confifte dans une trop grande dilatation de
la prunelle.
Mitre-Jan, dans fon traite des maladies de Votil, dit
avec beaucoup de fondement, que la dilatation contre
nature de la prunelle n’eft point une maladie particulière
, mais le fymptome d’une autre maladie,
telle que (’augmentation de l’humeur vitrée , la
goutte fereine, &c. Il appuie fon fentiment fur le
mechanifme de l’iris, qui dans l’état naturel fe ref-
ferre 6c fe dilate fuivant les différens états de la lumière
, 6c fuivant les différentes impreflions que les
rayons lumineux font fur la retine. La dilatation de
la pupille n’eft qu’un acceffoire de maladie, l’expérience
démontrant qu’il y a toujours quelque maladie
qui donne lieu à cette dilatation. Voyez G out te
SEREINE, HydROPHTHALMIE. ( Y )
B MYGDONIE, (Géog. anc.) contrée de de la Mà-
cedoine. Elle avoit au nord la Pélagonie, à l’orient
la Chalcidie, au midi la Péonie, & à l’occident la
province Deuriopus.
Les Mygdoniens de Macédoine envbyerent une
colonie dans la Méfopotamie , qui donna fon nom
de Mygdonie à la partie occidentale de Cette province
, où ils choifirent de s’établir. Il faut donc diftin-
g - l e s Mygdons deGrece des Mygdons afiatiques.
M YIAG RU S, ( Mythol. ) dieu deftrufteur des
mouches. Il faut écrire, comme nous avons fait,
Myiagrus , & non pas Myagrus, qui fignifieroit def-
trucleur des rats. Or tout le monde convient que les
mouches étoient les feuls infeâes dont parlent les
anciens, au fujet defquels on invoquoit ce dieu fo-
lemnellement dans quelques endroits, pour être délivré
de ce fléau.
Les Arcadiens , dit Paufanias, ont des jours d’af-
femblee en l’honneur d’une Certaine divinité, qui
vraiffemblablement eft Hercule ou Jupiter : dans ces
occafions , ils commencent par invoquer le dieu
Myiagrus, & le prier de les préferver des mouches
.durant leurs facrifices.
. ^e. P®uP^e romain honoroit aufli cette divinité
imaginaire fous le nom de Myodes, parce que les
mouches s appellent en grec puiae. Pline rapporte
qu elles défoloient les afliftans aux jeux olympiques
, mais qu’elles s’envoloient par nuages, & fe
jettoient ailleurs, aufli-tôt qu’ils avoient facrifié un
taureau au dieu Myiodes ; cependant on ne lui fai-
foit que rarement cet honneur à Olympie, & feulement
une fois dans le cours de plufieurs années.
Les Eleens au contraire encenfoient avec confiance
les autels de ce dieu , perfuadés qu’autrement des
flots de mouches viendroient infefter leur pays
fur la fin de l’été > & y porter la pefte 6c la d é fla tion.
L’incommodité de tous ces infe&es , que nous
appelions mouches, moucherons , coujîns, eft fi grande
dans les pays chauds ,que lafuperftition s’eftimaginé
lans peine qu’il ne falloit pas moins qu’un dieu pour
les chaffer, ou les faire périr. Et comme il y avoit
a Rome des expofitions avantageufes où l’on étoit
moins incommodé de ces fortes d’infeôes aîlés, que
dans d autres quartiers , ce qui fe trouvoit également
vrai dans plufieurs villes ; le peuple fe per-
fuada devoir cette faveur aux bontés éclatantes d’une
divinité particulière , qu’il nomma Myiodes
Myiagrus, Apomyos, fuivant les lieux 6c le pays.
MYINDA , f. f. (Hifl. anc.) jeu d’enfans, qui revient
à notre colin-maillard. On bartdoit les yeux à
l’enfant ; il couroit après fes camarades , en difant
pîav ô-itpéffa ; je courrai après une mouche d’airain
; les autres lui répondoient ; WÊÊÊÊl dxx ù
» tu courras après , mais tu ne P attraperaspas.
MYITES, (Hijl. nat.) nom donné par quelques
auteurs à une coquille pétrifiée, fur laquelle on rie
remarque point de fines-, & que DeLaet regarde
comme une efpece de mujculitef ou de moûle pétrifiée.
MYLA , (Géog. anc.) fleuvè de Sicile. Il couloit
félon;.Tite-Live , liv. X X IV . 'Hh. xxx. entre Syra-
eufe & Léontium ; mais comme il y a plus d’une rivière
dans ce quartier, il eft bien difficile de deviner
M Y O
ner laquelle portoit anciennement le nom de Mylal
M M Ë
MYLASA, ou MYLASSA, (Géog. anc.) ville de
la Carie , à 80 ftades de la mer, lelon Paufanias.
Elle étoit fituée dans une riche campagne , au rapport
de Strabon , & elle paffoit pour une des trois
principales ville de la province. 11 n’y en avoit point
dans tout le pays qui fût plus décorée de temples ,
de portiques, 6c d’autres édifices publics ; car elle
pofl’edoit dans fon voifinage une fameufe carrière
de très-beau marbre blanc. Jupiter carien y avoit
un temple célébré. Sa ftatue tenoit à la main au-
lieu du foudre la hache d’amafone, qu’Hercule avoit
rapportée dè fon expédition contre ces anciennes
guerrières. On voit encore cette hache à deux tran-
chans fur les médailles de Mylafa; mais elle eft mieux
repréfentée fur-un bas-relief, où Jupiter Carien eft
nommé Dolichenus, du nom d’une île voifine décotes
de la Carié. Pline , liv. V. ch. xxix. nous apprend
que les Romains accordèrent la liberté à la
,ville 6c aux citoyens de Mylafa. (D .J .)
MYLIAS, (Géog. anc.) contrée qui faifoit originairement
partie de la grande Phrygie, mais qui'dans
la fuite fut rangée dans la Lycie. Ptolomée met dans
cette contrée quatre villes qu’il nomme Podalea,
Nyfa , Chôma , Condica. (D. J.)
MYLÆ, (Géogr. anc.) ville de I’îlè de Sicile, auprès
de laquelle Velleius Paterculus, liv. II. chap.
Ixxix. 6c Suétone dans la vie d’Augufte, ch. xvj.
nous apprennent qu’Agrippa vainquit Pompée. Il y
avoit une autre Myla en Tbeflalie, qui fut prife par
les Romains , 6c abandonnée au pillage , félon
le récit de Tite-Live , liv. X X X X 1I. chap, liv.
m MYLOGLOSSE, en Anatomie; paire de mufcles
qu’on nomme de la forte, parce qu’ils naiflent derrière
les molaires, ou les dents à moudre, 6c qu’ils
s’inferent à la bafe de la langue. Voye{ Langue.
MYLOHYOIDIEN, en Anatomie ; muf„cle large ,
mais court, fitué immédiatement fous le mulcle di-
gaftrique de la mâchoiie inférieure , & qui naiffant
du bord inférieur de chaque côté de la mâchoire inférieure
, s’infere à la bafe de l’os hyoïde. Voye^
"Hyoïde. (L)
MYLORD, (Hiß. mod.) titre que l’on donne en
Angleterreen Ecoffe, & en Irlande à la haute no-
hleffe, & fur-tout aux pairs de l’un de ces trois royaumes
, qui ont féance dans la chambre haute du parlement,
aux évêques, & aux préfidens des tribunaux.
Ce titre lignifie monfeigneur, & quoique com-
pofé de deux mots anglois , !il s’emploie même en
françois Iorfqu’on parle d’un feigneur anglois ; c’eft
ainfi qu’on dit mylord Albemarle , mylord Cobhàm ,
&c. Quelques françois , faute de lavoir la vraie lignification
de ce mot, dilènt dans leur langue , un
mylord, maniéré de parler très-incorreéte ; il faut
dire un lord, de même qu’on dit en françois un feigneur
, &C non pas un monfeigneur. Le roi d’Angleterre
donne lui même le titre de mylord à un feigneur
de la Grande-Bretagne lorfqu’il lui parle ; quand
dans le parlement il s’adrefle à la chambre-haute,
il dit mylords i.meffeigneurs.
MYNDUS, (Géog. anc.) nom de la Carie , félon
Strabon ; c’eft aufli le nom d’une île de la mer Ica-
fienne, félon Ptolomée , liv. Y. ch. ij. (D. J.)
MYOGRAPHIE, f. f.(An* .) c’eft la partie de
l’Anatomie qui donne la defçription des mufcles. Ce
nom eft compofé du grec p.vov 9 mufcle, & ypeL<p»}
defçription» •
Browne miographia, à Londres 1681, en anglois,
jn-fol. il fut traduit en latin, & imprimé à Londres
en 1684. :
Tome X .
M Y O
MYOLOGIE, f. f. en Anatomie ; defçription des
mulcles , ou connoiflance de ce qui a rapport aux
mufcles du corps humain. Voye^ PI. d'Anatomie ,
Myologie. Voye^auJJi MUSCLE.
Ce mot eft formé de pue, pne* , un mufcle & u*
yoç, dijeours. (L)
MYOMANIE, f. f. (Divinat.) efpece de divination,
ou méthode de prédire les événemens futurs par
le moyen d’une fouris. Voye^ Div in a t io n .
Quelques auteurs regardent la myomanie comme •
une des plus anciennes maniérés de deviner ; ôc
croyent que c’eft pour cela qu'il aïe , liv. XV I. xvij.
compte làdouris parmi les abominations des idolâtres.
Mais outre qu’il n’eft pas cerrain que le mot
hébreu employé par le prophète, lignifie une fouris
; il eft évident que le prophète ne parle point
en cet endroit de deviner par le moyen de cet animal
, mais de l’abomination que commettoient contre
la loi de Moïfe ceux qui mangeoient des fouris ,
abominadonem & murent, porte la vulgate.
Les fouris ou les rats entroient pourtant pour
quelque choie dans le fyftètne général de la divination
parmi les Romains , 6c l’on ttroit des préfages malheureux
ou de leur c ri, ou de leur voracité. Elien,"
liv. I. raconte que le cri aigu d’une fouris fuffit à
Fabius Maximus pour fe démettre de la diâature ;
& félon Varon , Caflïus Flaminius quitta la charge
de général de la cavalerie fur un pareil préfage. Plutarque,
dans la vie de Marcellus, dit qu’on augura
mal de la derniere compagne de ce conful, parce
que des rats avoient rongé l’or du temple de Jupiter.
Le mot myomanie eft formé du grec pue, un rat,
une fouris , 6c de pxvTtia. , divination.
MYONNEiOS, (Géogr. anc.) île de la Theflalie
que Strabon met vis à vis de Larifle. (D . J.)
. MYOPE, adj. pris fubftantivement ( Optique. )
c’eft une perfonne qui a la vue courte ou baffe.
Voye^ V ue, >
Ce mot vient du grec pùu-\ , compofé, à ce
qu’on prétend , de pue, Jouris, 6c de ; oeil, parce
qu’on croit, dit-on , avoir oblervé que la fouris a
la vue courte. Nous nous en rapportons fur ce fait
aux Naturaliftes.
Myope fe. dit proprement de ceux qui voyent
confulément les objets éloignés, 6c dillinâement
les objets proches. Ceux qui ont le défaut oppofé
s’appellentpresbytes. Viye%_ PRESBYTE.
Le défaut de la vue des myopes ne vient ni du
nerf optique ni de la prunelle , mais de la forme
du cryftallin , ou de la diftance à laquelle il eft de
la rétine. Quand le cryftalin eft trop rond ou trop
convexe, il rend les rayons trop eonvergens , voyez
Réfr a ct io n , de forte qu’ils fe réunifient trop près
du cryftallm, 6c avant de parvenir à la rétine ; c’eft
la même çhofe quand la rétine eft trop proche du
cryftallin, quoique le cryftallin ne foit pas trop con*
vexe. Afcycf CRYSTALiN , Ré t in e , &c.
La trop grande convexité de la cornée fait aufli
qu’on eft myope , par la même raifon. La cornée eft
cette membrane convexe femblable à de la corne qui
paroît fur la furtace du globe de l’oeil. Yoye[ C ornée.
On remarque en effet que prelque toutes les
perfonnes qui ont les yeux fort gros, ou la cornée
fort convexe , font myopes.
Le défaut des vues myopes diminue avec le tems;
parce que l’oeil s’applatit à mefure que l’on avance
en âge , 6c devient de la convexité néceffaire, pour
que Tes rayons fe réunifient exaâement fur la retine.
C ’eft pour cette raifon qu’on dit que les vues courtes
font les meilleures , c’eft-à-dire , celles qui fe
confervent le mieux 6c le plus long-tems.
Ceux qui oot la vue myope. peuvent remédier à
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