cure chez les payens; c’eft dc-là que lui eft venu fort
nom dits Mercurii. Dans l’Eglife on l’appelle /cria
Mercredi des Cendres, ( Hifl. cccl. ) c’eft le
premier jour du carême. On croit qu’il a été ainfi
appelle de la coutume qu’avoient les pénitens dans
les premiers fiecles de fe préfenter ce jour-là à la por*-
te de l’égtife revêtus de cilices & couverts de cendres.
Aujourd’hui dans l’églilë romaine, le célébrant,
après avoir recité les pfeaumes pénitentiaux & quelques
oraifons qui ont rapport à la pénitence , bénit
des cendres , & en impofe fur la tête du clergé 6c du
peuple qui les reçoit à genoux; & à chaque perfonne
à laquelle il en donne, il dit ces paroles bien vraies :
memento homo quia pulvis es & in pulverem revertens.
MERCURE, f.in. ^,ve/z Ajtronomie, eft la plus
petite des planètes inférieures , & la plus proche du
Soleil. Foye^ Planete & Système.
La moyenne diftance de Mercure au Soleil eft à
celle de notre Terre au Soleil , comme 3 87 elï à
1600.
L’inclinaifon de fon orbite , c ’eft-à-dire , l’angle
formé parle plan de fon orbite avec le plan de l’écliptique
, eft de 6 degrés 51 minutes. Son diamètre
eft à celui de la Terre / comme 3 eft à 4 ; par con-
féquent fon globe eft à celui de la Terre à-peu-près
comme 2 eft à 5, Voye\Inclinaison , D iamètre ,
D istance , &c.
Selon M. Newton, la chaleur & la lumière du
Soleil fur la furface de Mercure , font fept fois aufli
grandes qu’elles le font au fort de l’été fur la furface
de la Terre ; ce q u i, fuivant les expériences qu’il a
Faites à ce fujet avec le thermomètre , fufliroit pour
faire bouillir l’eau. Un tel degré de chaleur doit
donc rendre Mercure inhabitable pour des êtres de
notre conftitution ; & fi les corps qui font fur fa fur-
face ne font pas tout en feu, il faut qu’ils foient d’un
degré de denfité plus grand à‘ proportion que les
çoips terreftres. Voye{ Chaleur»
La révolution de Mercure au-tour du Soleil fe fait
en 87 jours 6c 23 heures ; c’eft à-dire que fon année
eft de 87 jours & 23 heures. Sa révolution diurne,
ou la longueur de fon jour n’eft pas encore déterminée
; il n’eft pas même certain s’il a ou s’il n’a point
de mouvement au-tour de fon axe.
Nous ne favons pas non plus à quelle variété de
terns oude faifons il peut être fujet, parce que nous
ne connoiffons point encore l’inclinaifon de fon axe
fur le plan de fon orbite. Sa denfité, 6c par confé-
quent la gravitation des corps vers fon centre, ne
lauroit fe déterminer exa&eraent ; mais le grand
chaud qu’il fait fur cette planete ne laiffe pas douter
qu’elle ne foit plus dure que la terre. Voye^ Grav
it é «S*D ensité, &c.
Mercure change de phafes comme la Lune , félon
fes différentes polirions avec le Soleil 6c la Terre.
Foyci Lune.
Il paroît plein dans fes conjonctions fupérieures
avec le Soleil, parce qu’alors nous voyons tout l’hé-
mifphere illuminé ; mais dans les conjonctions inférieures
, on ne voit que l’hémifphere obl'cur ; fa lumière
va en croiffant, comme celle de la Lune , à
mefure qu’il fe rapproche du Soleil. Voye^ Phase.
Quelquefois à peine offre -1 - il à nos yeux une
petite trace lumineufe , parce qu’étant entre le Soleil
6c la T erre, il ne nous préfente qu’une fort petite
partie de fon hémifphëre éclairé. Quelquefois
il eft comme une efpece de petite lune dans fon
croiffant, dans fes quartiers, &c. Quelquefois c’eft
une forte de pleine lune ; fon difque lumineux paroît
entier ou prefque entier, parce qu’étant au-deffus
ou au-delà du Soleil, il offre à nos yeux tout fon
hémifphere ou éclairé ou du-moins prefque tout. Si
l’hémilphere ne paroît pas tout entier f c’eft apparémittent
a caufe de quelques inégalités de la pla*
nete, ou de quelques parties peu propres à réfléchir
la lumière. Si Mercure étoit toujours entre le Soleil
& la Terre , à peine montreroit-il à nos yeux une
petite partie de fon hémifphere éclairé. S’il étoit
toujours dans une même diftance, à droite ou à gauche,
il ne paroîtroit jamais plein. S’il étoit toujours
au-deffus du Soleil, jamais on ne le verroit en forme
de croiffant, toujours il paroîtroit rond ou prefque
rond, il faut donc qu’il tourne autour du Soleil ; le
cercle qu’il décrit autour de cet aftre environ en
trois mois, eft excentrique ; il eft plus près du Soleil
dans quelques-uns de fes points, plus loin dans d’autres.
Enfin Mercure a fon apogée & fon périgée, &
qui paroît d’àbord furprenant , c’eft qu’il fe
montré plus petit dans fon périgée que dans fon
apogée, quoiqu’alors il foit plus près de nous. La
raifon en eft pourtant fenfible : c’eft que dans fon
périgée, comme il eft entre la Terre 6c le Soleil, à
peine préfente-t-il à nos yeux quelque partie de fa
furface éclairée, 6c que dans fon apogée il nous
la montre entière ou prefque entière, étant alors
au-deffus du Soleil qui fe trouve entre la Terre 6c
lui. M. F o r m e y ,
Le fyfteme de Ptolomée eft faux ; car on apper-
çoit bien quelquefois Mercure entre la Terre & le Soleil
, & quelquefois au-delà du Soleil ; mais jamais
on ne voit la Terre entre Mercure & le Soleil ; ce qui
devroit arriver, fi les cieux de toutes les planètes
renfermoient la Terre dans leur centre , comme le
fuppofe Ptolomée. Voyei Système.
Le diamètre du Soleil vû de Mercure, doit paroî-
tre trois fois plus grand que de la Terre, cette planete
en étant trois fois plus proche que nous ne Ië
fommes, & par conféquent fon difque nous paroîtroit
, fi nous étions dans cette planete , environ
neuf fois plus grand qu’il ne: nous paroît ici.
Sa plus granaé'élongation du Soleil par rapport à
nous, c’eft-à-dire lors de l ’écliptique compris entre
le lieu du Soleil & celui de Mercure , ne paffe jamais
28 degrés, voye^ Elongation ; ce qui fait qu’il eft
rarement vifible , fe perdant d’ordinaire dans la lumière
du Soleil; ou, lorfqu’il en eft plus éloigné, dans
le crépufcüle. Les meilleures obfervations de cette
planete font celles qu’on en fait lorfqu’elle eft vue
fur le difque du Soleil ; car dans fa conjonction inférieure
elle paffe devant le Soleïf, comme une petite
tache qui éclipfe une petite partiè de fon corps, 6c
qu’on ne fauroit obferver qu’au télefeope. La première
obfervation de cette efpece a été faite par Gaf-
fendi en 1631 , à Paris le 7 Novembre. On trouve
dans le recueil des ouvrages de ce célébré philofo-
phe un grand nombre d’autres obfervations de Mercure,
ainfi que des autres planeteS. Voye^ Passage.
Les tachés du Soleil paroîtroient à un habitant de
Mercure traverfer fon difque , quelquefois en lignes
droites d’orient en occident, 6c quelquefois décrire
■ des lignes elliptiques. Comme les cinq autres planètes
font fupérieures à Mercure , leurs phénomènes paroîtroient
aux habitans de Mercure à-peu-près les mêmes
que nous paroiffent ceux de Mars, de Jupiter &
de Saturne.
Il y a cependant cette différence que les planètes
de Mars, de Jupiter 6c de Saturne paroîtront encore
moins lumineufes aux habitans de Mercure, qu’elles
ne nous le paroiffent à caufe cjue cette planete en
eft plus éloignée que nous. Venus leur paroîtra à-
peu-près aufli éclatante qu’elle nous le paroît de la
terre.
Un des meilleurs moyens de perfectionner la
théorie de Mercure eft l’obfervation du paffage de
fon difque fur le foleil. M. Picard a donné fur ce
fujet un mémoire à l’Académie en 1677, que M. le
Monnier a 'publié dans fes inftitutions aftronoinis
ques. Le 3 Mai i66 i , l’auteur des tables cafoünes
obferva à Londres avec M. Huyghens le .paffage
de Mercure fur le foleil. En 1677, le 28 OClobre,
vieux lty le ,, M. Halley eut le premier l’avantage
d’ohferver dans l’île de Sainte Hélene l’entrée 6c la
fortie de Mercure fur lé S.oleil ; ce qui donnoit la po-
fition du noeud d’une maniéré beaucoup plus pré-
cife qu’on ne l’avoit établi par les obfervations de
163 1.6c 1661, ces deux premières n’étant pas d’ailleurs
aufli complettes .à beaucoup près qu’on pou-
voitJe defirer.
Cependant quoique Mercure ait été vît encore
deux fois depuis ce tems-là fur le Soleil, ce n’a été
qu’en 1723 que M. Halley s’eû déterminé à publier
fes.élémens des tables, de cette planete , dont on
peut dire que le mouvement .eft afl'ez exa.Clement
connu aujourd’hui. On peut s’en affurer en comparant
ces élémens.à deux autres obfervations du
paffage de Mercure --fur le Soleil faites en 173 6 &
1743 , & qui ont étéaufiicomplettes qu’on pouvoit
le defirer.
Selon M. NeXvfort, le mouvement de l’aphélie de
Mercure feroit beaucoup plus lent que ne fuppofent
les Aftronomes , ce qui ne doit pas nous étonner ,
Mercure n’ayant jamais été fi fouvent ni fi exactement
obfervé que les autres planètes. Ce mouvement
, fuivant M. Newton, eft d’environ 52^ par an.
Le mouvement du noeud, déterminé par M. Halley,
d’après fes obfervations des paffages de Mercure par
le Soleil en cent ans de i°. 26'. 35"» félon la fuite
des. figues. .
L’excentricité de cette planete eft. tr.ès-confidé-
rable , 6c fa plus grande équation du centre e ft ,
félon M, Halley, de 24°. 42'. 37". Cependant les
Aftronomes font encore partagés là-deffus , 6c cet
élément de fa théorie eft celui qui paroît jufqu’à
préfent le moins connu. U n’en eft pas de même
deTinclinaifon de fon orbite au plan de l’écliptique,
M- Halley l’a établie par des obfervations décifîves
& fortexaCtes dé 6?.yc/. xo" *
M. Halley, dans la diflertation qu’il a donnée fur
l ’obfervation du paffage de Mercure faite dans Pile de
S te Bélené en 16 7 7 , a prédit Jes différens paffages
qui doivent être obfervéés jufqu’au xix, fiecie ; lui*
vant le calcul, de cet aftronome, Mercure doit être
vû dansile Soleil proche dé fon noeud, afeendant au
mois. d’Qâobre des .années. .*756 » '1769 , 1776 j
J1782, 1 7 8 9 ,6c proche de. fon noeud delcendant
au mois d’Avril des .années 1.753 , 1786 , 179$.
.-Voye{ Passage, Chambers , Wolf, 6c, Infl., ajtr. de
M. le Monnier. .z~~.zvr _
. Mi le. Monnier , dans l’àffemblée publique de
l’académie des Sciences d’après Pâques 1747., a lu
lin rtiémoire qui contient les élémens de la théorie
de Mercure , déterminés avec l’exaCtitude. qu’on fait
qu’il apporte dans l ’Aftronomie. ( O )
Mercure, ,en Phyjîque, fe prend-.pour le mercure
du baromètre dans les expériences de Toricelly.
Foyei B AR O M ETRE,'
Quoique le: met cure ne fe foutienne ordinairement
dans le baromètre qu’à la hauteur de 28 à 29
pouces , cependant M. Huyghens a trouvé que fi
©n enferme le mercure bien purgé dans un lieu bien
fermé & à l’abri de toute agitation., il fè foutiendra
■ alors à la hauteur de 72 pouces, phénomène dont
les Philofophes ont affez de peine à rendre raifon.
M. Mufchenbroeck ,;dan$ fon Ejfai dePhyJîqve, l’attribue
à l’adhéfion àxyrtierçure aux .parois dit verre,
6c dit, pour appuyer (on fentiment, que lorfqu’on
fecoue un peu le tuyau , le mercure fe détâ'eh.e,, 6c
retombe à la hauteur.de 29 pouces., Jfoyei Baromètre.
(O )
; Mercurç o^ V ie-ARGENT , ( Hifl. nati Minèra-
dogiç, Chimie, -Métallurgie &. Pharmacie); en latin ,
Tome AT.
tnirtiinuS , drgentum vivum, hydrargyruitl. Le mer»
cure eft une fubftance métallique fluide, d’un blanc
brillant, femblable à de l’étain fondu ; le mercurt
eft, après l’or 6c la platine , le corps le plus pefant
de la nature, cela n’empêche pas qu’il ne fe diflipe
entièrement au feu. Quelques auteurs placent le
mercure au rang des métaux , d’autres.le regardent
comme un demi-métal ; mais la fluidité qui le carae*
terife fait qu’il paroît n’appartenir ni aux métaux
ni aux demi-métaux , quoiqu’il ait des propriétés
communes avec les uns 6c avec les autres. Ilparoîc
donc plus naturel de le regarder comme une fubftance
d’une nature particulière*
Le mercure fe trouve en deux états différens
dans le fein de la terre ; ou il eft tout pur & fous la
forme fluide qui lui eft propre, 6c alors on le nom*
me mercure vierge , parce qu’il n’a point éprouvé
l’aétion du feu pour être tiré de fa mine ; ou bien
il fe trouve combiné avec le foufre , & alors il
forme une fubftance d’un rouge plus ou moins v if
que l’on nomme cinnabre. Voyeç cet article, où l’on
a décrit les différentes efpeces de cinnabre, 6c la
maniéré dont on en tire le mercure ; il nous refte
donc Amplement à parler ici du mercure vierge, & de
la maniéré dont il fe trouve.
De toutes, les mines de mercüre connues en Eu»
rope , il n’en eft point de plus remarquables qué
celles d’Ydria dans la Carniole, qui appartient à la
maifon d’Autriche. Ces mines font dans une vallée
au pié de hautes montagnes, appellées par les Ro*
mains Alpes Julia. Elles furent découvertes par ha-:
fard en l’année 1497. On dit qu’un, ouvrier quf
fa.ifoit d,es cuves de bois, ayant voulu voir fi un
cuvier qu’il venoit de finir étoit propre à tenir l’eau*'
le laiffa un foir au bas d’une fource qui eouloit a
étant revenu lé lendemain 6c voulant ôter fa cuve j
il trouva qu’elle étoit fi pefan.te, qu’il ne pouvoitr
point la remuer ; ayant regardé d’où cette pefanteur
pouvoit venir, il apperçut qu’il y a voit fous l’eau!
une grande quantité de mercure qu’il ne connoiffoiç
point ; il l’alla porter à un apothicaire qui lui acheta'
ce mercure pour une bagatelle, 6c lui recommanda/
de revenir lorfqu’il auroit de la même matière : à la
fin cette découverte s’ébruita., & on en avertitl’arq
chiduc d’Aùtriche , qui fe mit en poffeflïon decesf
mines , dont lés princes de cette maifon fe font juf-(
qu’à préfent fait un revenu très-cpnfidérable.
Les. mines d’Ydria peuvent, avoir, environ neufî
cens piés de profondeur, perpendiculaire ; on y def-j
çend par des bures ou puits, comme dans toutes/
les autres mines ; il y a une infinité de galeries fous
terre, • dont quelques-unes font fi baffes , que l’on’
eft obligé de le courber pour pouvoir y paffer, 6c
il y a des endroits où il fait fi chaud que, pour peu
qu’on s’y arrête , on eft dans une fueur très-abon-
dantq. Ç ’eft de ces fouterreins que l’on tire le mercure
vierge ; quelques pierres en font tellement remplies
, que lorfqu’on les b rife, cette fubftance en fort
fous la forme de globules ou de gouttes. On le trouve
aufli dans une elpeçe d’argille, & quelquefois l’on
voit ce mercure couler en forme'de1 pluie & füinrer
au-travers des roches qui forment lés: voûtes des
fouterreins , & un homme a fouvent été en état
d’en recueillir jufqu’à. 36 livres en un jour.-
Quant à la mine de mercure ou roche qui contient
le mercure vierge , on la brifé avec des marteaux, 6c
çn .en. fait le, lavage, ainfi que de .l’argillequi en eft
chargée ; à l’égard des pierres qui n’en .contiennent
qu’une petite quantité , on les écrafe fous des .pilons,
& on les lave enfuite pour ën dégager la par-r
tie terreufe 6c pierreufe la plus légère -, & qui ne
renferme plus de mercure ; après quoi on porte cette
mine lavée dans un magafin. Qn ne travaille dans
les fouterreins que pendant l’hiver, alors on amaffç
A a a ij