
la camomille commune. Ses feuilles font aufli plus
grandes, 6c d ’un verd foncé. Ses fleurs font fembla-
bles à celle de la camomille ordinaire pour la couleur
& pour la figure. Toute cette plante jette,une
•odeur forte, bitumineufe, 6c eft rarement d’ufage.
fille rougit un peu le papier bleu, d’où l’on voit
qu’elle contient un fel eflëntiel ammoniacal, enveloppé
dans beaucoup d’huile groflîere 6c fétide.
Matthiole dit que cette efpece de camomille eft d’une
telle acreté qu’elle ulcéré la peau. On peut s’en
fervir en fumigation, dans la paffion hyftérique.
« B m
Maroüte ou camomille puante, (Mat. med.)
L a décoftionde marante , félon Tragus, eft très-fa-
lut a ire pour la paffion hyftérique. On l’emploie eti
demi-bain, en fomentation & en fumigation. Cette
plante eft fi acre, dit Matthiole, qu’elle ulcéré la
peau ; ce qui fait que ceux qui font leurs néceffités
dans les champs 6c qui s’effuyent enfuite avec cette
plante, font tourmentés peu detems après d’une ardeur
insupportable. Geoffroy, Mat. med.
MARPACH, (Geog.) petite ville d’Allemagne en
Souabe, au duché de ‘Wirtemberg , fur le Necker,
entre Hailbron & Schorndorff. Long, a6. 57. lat.
4& 4Â P - r ’
MA R P E S SUS , (Geog. anc.) ville de la Phrygie
dans le mont Ida, aux environs du fleuve Ladon.
H B 9 . MARPOURG , ( Géogr. ) ville d’Allemagne au
landgraviat de Heffe-Caffel, dont elle eft la capitale,
avec une univerfité fondée en 1526. .
Marpourgn'étoit anciennement qu’une forterefle
des Mattiaques, que Ptolomée, liv.II. ckap. xj. appelle
Mattiacum. Elle a été autrefois libre 6c impériale
, mais les landgraves de Hefle la fournirent à
leur obéiflance.
Elle eft dans un pays agréable , fur la Lohn , à
14 lieues S. O. de Waldeck , 18N. E.deFrancfort,
19 S. O. de Caffel. Long: zG. z8. lut. So. 42.
Quoique cette ville foit une univerfité , elle n’eft
pas féconde en gens de lettres, & je ne connois guere
que Frédéric Sylburge qui mérite d’être nommé. C ’é-
toit il eft vrai un des fa vans hommes du xvj fiecle ,
dans la connoiffance de la langue grecque, comme
le prouve fa Grammaire 6c autres ouvrages , oùfon
érudition en ce genre n’eft pas douteufe. Il eut grande
part au tréfor de cette langue morte , donné fous le
nom d’Henri Etienne , 6c mourut à Heidelberg en
1569, à la fleur de fon âge. ( D . J. )
MARPURG, (Géogr. ) ville d’Allemagne, dans
la baffe-Styrie. Lazius penfe que c’eft le Cajlra Mar-
c/<z/z<zd’Ammien Marcellin, 6c c’eft cequ’ilferoit bien
embarraffé de prouver. Cette petite ville eft fur la
D ra v e , à 9 milles de Gratz. Long. fuivant Street,
3 3 . zG. lat. 48. So. ( D . J> )
MARQUAIRE, ( Geog. ) ville des Indes , fur la
côte de Malabar au royaume de Calicut. Elle eft
peuplée, marchande , 6c a un port avec des forts
qui en défendent l’entrée. Voyc^ Pylard, voyage aux
Indes orientales. ( D . J. )
MARQUE, f.f. ( Gramm. ) ligne naturel ou artificiel
auquel on distingue une chofe d’une autre.
Voye{ aux articles fuivans différentes acceptions de
ce mot.
MARQUE, ( Hifi. mod. ) lettres démarqué, ou lettres
de repréfailles, ce font des lettres accordées par
un fouverain, en vertu defquelles il eft permis aux fu-
jets d’un pays de faire des repréfailles fur ceux d’un
autre , après qu’il a été porté par trois fois , mais
inutilement, des plaintes contre l’aggreffeur à la
cour dont il dépend. Voye1 L ois & Lettres.
Elles fe nomment ainfi du mot allemand marche ,
limite, frontière, comme étant jus concejfum in alte-
rius principes marchas feu limites tranfeundi fibique jus
fàdendi, un droit de paffer les limites ou frontières
d’un autre prince, & defe faire juftice à foi-même.
Voye^ Représailles.
Marques , ( Marine. ) ce font des indices qui
font à terre, comme des montagnes, clochers, moulins
à v en t, arbres , &c. 6c qui fervent aux pilotes à
reconnoître les paffes, les entrées de ports ou de rivières,
les dangers , &c. Qn appelle aufli marques les
tonnes 6c les balifes qu’on met en mer pour ce même
ufage.
Marque , ( Comm. ) dans le commerce & dans Us
manufactures, c’eft un certain caraêtere qu’on frappe
ou qu’on imprime fur différentes fortes de marchan-
dife , foit pour montrer le lieu où elles ont été fabriquées
, 6c pour défigner les fabriquans qui les ont
faites, foit pour témoigner qu’elles ont été vues par
les officiers ou magiftrats chargés de l’infpeâion de la
manufacture, foit enfin pour faire voir que les droits
auxquels elles font fujettes ont été acquittés , conformément
à l’ordonnance.
Tels font les draps 6c les toiles, les cuirs, les ouvrages
de coutellerie , le papier, la vaiffelle , les
poids , les mefures, qui doivent être marqués.
Marque eft aufli un figne ou un caraétere particulier
dont fe fervent les commerçans, qui n’eft connu
que d’e u x , 6c par lefquels ils fe rappellent le prix
que leur a coûté la marchandife à laquelle il fe
trouve.
Ces marques, qu’on apppelle aufli numéros, fe prennent
arbitrairement ; mais ordinairement on les choi-
fit dans les lettres de l ’alphabet, chacune fe rapportant
à lin certain chiffre qu’il lignifie conftamment.
Elles font d’un fi grand ufage dans le commerce, que
le leéleur ne défapprouverapas fans doute que nous
inférions ici une petite table qui pourra fervir de modèle
pour leur conftruCtion.
|Â~j B | C~|~ÎT]~Ë~'pF~|~G~ 1 H | I | K | L~f~M[
1° I 1 I 1 I 3 I 4 1 5 1 l l l 7 I g I 9 | 10 | io |
Un exemple fuffira pour comprendre l’ufage de
cette table : fuppofons, par exemple, que je vou-
lufle écrire fur une piece d’étoffe qu’elle a coûté 3 7f.
6 d. par aune , je mettrois une M pour 20 f.une L
pour 10 f. une H pour 7 f. & un G pour 6 d. de façon
que les différentes lettres écrites à la fuite l ’une de
l’autre , en obfervant de féparer toujours les deniers
& les fols des livres , formeroient cette marque
, M. LH . G. qui fignifîeroient 37 f. 6 d. ou 1 1,
17 f. 6 d.
Remarquez que les marques peuvent varier à l’infini
, en faifant correfpondre une autre fuite de caractères
numériques à la même fuite des lettres, ou
réciproquement.
Marque , en terme de Boutonnier, eft un infiniment
de fer quarré, terminé d’un bout par cinq pointes
, quatre aux angles , 6c une au milieu beaucoup
plus longue que les autres. Chacune des angulaires
marque l’endroit où l’on doit faire le trou pour paffer
la corde à boyau , 6c la grande entre dans celui
du milieu qui eft déjà fait.
Marque , en terme deCirier, c’eft un infiniment
de cuivre ou autre matière, gravé d’une fleur-de-
lis , ou de quelqu’autre ornement dont on veut dé-,
corer les cierges. Voye^ Cachet.
Marques, en terme d'Epinglier, ne font autres
que des lignes imprimés en rouge fur le papier qui
enveloppe les épingles à demi-milliers, à l’aide def-
quels il eft aifé de reconnoître l’ouvrier, ou qui a
fait les épingles, ou plutôt le marchand qui les fait
faire, & les débite en gros , chacun ayant fes mar-
culieres , 6c mettant fon nom.
Marques , ( Maréch. ) lignes naturels qui donnent
à connoître l’âge ou la bonté des chevaux. C’eft
unq
une bonne marque lorfqu’un cheVal trépigne ÿ qu’il
bat du pié, & mange avidement fon avoine. Les balzanes
font de bonnes marques dans un cheval. Il fe dit
plus particulièrement de la-marque noire appellée .
germe defeve, qui lui vient à l’âge d’environ cinq ans,
dans les creux des coins, 6c qui s’efface vers les huit
ans, 6c alors on dit qu’ils ne marquent plus Sc
qu’ils rafent.
Marque eft aufli un infiniment de haras qu’on applique
tout rouge fur la cuiffe d’un cheval, pour qu’il
s’y imprime mieux.
Marque , ( Imprimerie. ) les compagnons imprimeurs
nomment marque, un pli qu’ils font à une feuille
de papier , de dix mains en dix mains. Cette marque
leur fert à compter le papier qu’on leur donne à
tremper, 6c leur fait connoître ce qu’ils peuvent
avoir imprimé 6c ce qui leurrefte à imprimer du nombre
déliré.
Marque , (Rubanier.') eft un fil de chaîne, de
couleur apparente, & différente de la foie de chaîne
, 6c qui doit continuer tout le long de l’ouvrage
fur une des lifieres, pour faire voir qu’il eft tramé
de fil, qnoique travaillé fur foie, ou tramé de foie,
quoique fur chaîne de fil. L’ouvrage dépourvu de
cette marque eft dans le cas de la prohibition, &con-
féquemment faififlable, 6c l’ouvrier puni.
Marque , ( Coutelier. ) fe dit aufli par quelques
ouvriers en fer , d’un morceau d’acier trempé , à
l ’extrémité duquel on a gravé un objet quelconque
en relie f, que l’ouvrier imprime en quelqu’endroit
de la piece, à froid où à chaud, & qui y relie après
qu’elle eft achevée. Chaque particulier a fa marque.
11 eft défendu de travailler à la marque d’un autre.
Cette marque défigne l’ouvrier. Si Ion ouvrage eft
bon , il achalandé fa boutique 6c fa marque ; 6c lorf-
qu’il vient à mourir, fa marque fe vend quelquefois
une fomme affez confidérable. On dit que les ouvriers
couteliers de Paris s’acharnent à décrier la
coutellerie des provinces qu’on apporte ic i, & que
pour cet effet ils ruinent 6c gâtent l’ouvrage au raccommodage.
Les provinciaux n’ont qu’une reffour-
ce contre cette méchanceté, c ’eft de prendre la
marque des ouvriers de Paris , afin de confondre la
marchandife qu’ils vendent dans leur boutique, avec
celle qu’ils envoient ici.
MARQUEFAVE, ( Géog. ) petite ville de France
dans le haut-Languedoc , au diocèfe de Rieux. Il y a
un couvent d’Augullins, 6c un prieuré de l’ordre de
Fontevraud. Long. 18.S0.lat. j'Gi'/o.
MARQUER,v. a£t. (Gramm. ) c’eft imprimer un
figne, une marque. Voye1 l'article Marque.
Marquer', ( Comm. ) fignifie appliquer ou mettre
une marque artificielle à une chofe pour la reconnoître.
Les marchands marquent leurs ballots de mar-
chandifes, leurs bois, leursbeftiaux, leurs étoffes,
&c. Voyei Marque.
Marquer fignifie aufli faire une marque, une empreinte
par autorité publique : ainfi l’on dit, marquer
la monnoie , marquer la vaiffelle d’or ou d’argent ail
poinçon de la ville. On marque l’étain fin par-deffous,
6c l’étain commun par-deflùs l’ouvrage.
Les commis des aides vont marquer les vins dans
les caves & celliers pour la fûreté des droits du roi.
Les manufacturiers & ouvriers doivent faire marquer
leurs étoffes d’or , d’argent, de foie , de laine, &c.
dans les bureaux , halles 6c autres lieux où les maîtres
, jurés, gardes ou ergards des corps 6c communautés
en doivent faire la vifite. Dans ce dernier
fens, on dit plomber 6c ferrer les étoffes , ce qui lignine
la même chofe que marquer. Dictionnaire du commerce.
Marquer, en terme de Boueonnjer, c’eft imprimer
13 marque cfes. quatre pointes au milieu du moule,
Tome X .
pour y faire les quatre trous deflinés à recevoir H
corde à boyau.Voye^ les PL
Marquer , (Coutelier.) Voye1 l'article Ma r q u é .
Ma rqu er, (Maréchal.) fe dit d’un cheval dont
on cônnoît encore l’âge aux dénts ; on dit Ce cheval
marque encore. Marquer un cheval, c’eft lui appliquer
la marque fur quelque partie du corps. Voyc^ Mar*
QUE.
Marquer ou T racer , (Menuifitr.) c’eft chez le$
Menuifiers, Charpentiers, ou autres artiftes fembla-
bles, tirer des lignes fur une planche ou une piecô.
de bois , pour que le compagnon la coupe fuivant
ce qu’elle eft tracée. On dit tracer fur une planche
les irrégularités d’un mur. Cela fe fait facilement
en préfentant la rive d’une planche de bout Contre
le mur, ou la piece dont vous voulez avoir le courbe
ou le défaut ; de forte qu’elle forme un angle avec
ladite face ; puis vous prenez un compas ouvert,
fuivant la plus grande diflance qui fe trouve entre la
rive de votrè planche & la face dont vous voulez
avoir l’irrégularité ; enfuite , commençant par le
haut, il faut porter une des pointes contre la face
irrégulière ; & l’autre pointe fur votre planche : la
pointe qui porte fur la planche tracera, la conduisant
en defeendant la pointe contre le mur irrégulier,
l’irrégularité de votre piece ou muraille, & par
ce moyen vos pièces fe joindront parfaitement.
Marquer , terme depaumier, c’eft compter le jeu
des joueurs, foit au billard ou à la paume. Le jeu
fe marque à la paume en faifant fur le carreau une
raie de droite à gauche avec de la craie : on en fait
une autre perpendiculaire à la première ; & des deux
côtés de celle-ci, on marque autant de barres que les
joueurs ont de jeu»
Au billard , les points de chaque joueur fe marquent
fur une efpece de palette de bois percée de
deux rangées de trous de 16 trous chacune.
MARQUETERIE, f. f. (A r t méchaniq. ) Sous le
nom de marqueterie, l’on entend l’art d’affemblef
proprement 6c avec délicateffe des bois , métaux ,
verres,& pierres précieufes de différentes couleurs,
par plaques, bandes & compartimens , fur d’autres
beaucoup plus communs ^pour en faire des meubles,
bijoux, &tou t ce qui peut contribuer àl’embelliffe-1
ment des appartenons. Il en eft de trois fortes : la
première confifte dans l’affemblage des bois rares &
précieux de différentes efpeces, des écailles, ivoires
& autres chofes femblables , quelquefois par
compartimens de bandes d’étain, de cuivre , 6c
autres métaux, fur de la menuiferie ordinaire, non-
feulement pour en faire des armoires , commodes *
bibliothèques , bureaux , fecrétaires, guéridons ,
tables, écritoires , piés & boîtes de pendules, pié-
deftaux, efcablons pour porter des antiques, con-
foles 6c tablettes propres à dépofer des porcelaines,
bijoux, &c. mais aufli pour des lambris , plafonds
, parquets, 6c tout ce qui peut fervir d’ornement
aux plus riches appartenons des palais & autres
mailons d’habitation ; la fécondé, dans l’affem-
blage des émaux 6c verres de différentes couleurs ;
& la troifieme , dans l’affemblage des pierres & marbres
les plus précieux , qu’on appelle plus proprement
mofaïques , voyes^ cet article. Ceux qui travaillent
à la première efpece de marqueterie fe nomment
Menuifiers de placage, parce qu’outre qu’ils affem-
blent les bois comme les Menuifiers d’aflemblage ,
ils les plaquent par-deflùs de feuilles tres-minces de
bois de différente couleur, & les pofent les uns contre
les autres par compartiment avec de la colle
forte, après les avoir taillés & contournes avec la
feie , fig. yS. fuivant lesdeffeins qu’ils veulent imiter.
On les appelle encore Ebéniftes, parce qu’ils
emploient le plus fou vent des bois debene. Ceux
qui travaillent à la fécondé font appellés Emailleurs,
. 1 c