iom 1°. d'une‘ ville de Cilid e , près du Heute Py-
■ rame ; 2°. d’une riviere de Scythie, félon Sr’ra.bon;
3°. d’un fleuve deTIndè, félon Denysle Périégete.
• m / g e u l e , î . f . X H,ft- ml,d- ) ÿ eft raiTembtée
des oriinds feigneurs à la cour de Perfe , (bit que le
fopht les appelle pour des chofes de cérémonie, foit
qu’il ait befoin de leur confeii dans des affaires importantes
& fecrettes. Les mégelles ont été de tous
les tems impénétrables. ,v
MÉGERE, ( Mythologie. ) une des furies, la troisième
de ces déefîés inexorables, dont Tunique occupation
étoit de punir le ^crimé , non-feulement
dans les enfers, mais même dès cette v ie , pourfui-
vant fans relâche les fcélérats par des remords qui
ne leur donnoient aucun repos, &c par des vifions
•effrayantes, qui leur faifoient fouvent perdre la rai-
fon. Foye^FURIES. - # .
Le nom de Mégere, dit Servius , marquoit fon en-
Vie d’exécuter la vengeance célefte, puifqu’il vient
:dé payaipu, invïdto, ou de ptydxH tpis , magna con-
tentio. . .
Au moment qu’il s’agiffoit de faire mourir quelqu’un
, c’étoit ordinairement de Mégere que les dieux
ie fervoient, comme nous le voyons dans le douzième
livre de l’Enéïde, lorfque Turnus doit perdre
la vie ; & dans Glaudien, qui a employé la même
furie à trancher les jours de Rufin. {D . J . )
Mégere , f. f. {Commerce.') mefure de grains dont
•on fe fert à Gaftres en Languedoc. Quatre mégères
font l’émine, & deux émines le feptier de cette ville;1
on divife la mégere en quatre boiffeaux. Foyt{ Emi-
NE ;-SiiPTlER , Boisseau. Dictionnaire de Corn- *
■ merce. ( G ) WÊÊ W Ê
MÉGESVAR, ou MEDGIES , ( Géog, ) & par
les Allemands MIDWISW , ville de Tranfylvanie
fur le 'K o k d , chef-lieu d’un comté de même nom ;
elle eft renommée par fes éxcellens vins. Long. 42.
■ 55. la.t. 46. 5o. ( D. J ..)
MÉGIE , f. f. ( Art rnéckan. ) art de préparer les
peaux de mouton; nous l’avons décrit à 1 article
CH AM O ISEU R . Foyt{ cet article.
MÉGILLAT, ou MÉGILLOTS, f. m. ( Tkéol. )
terme hébreu qui lignifie rouleau : les Juifs donnent
le nom de Mégillots à ces cinq livres , YEccléfiafte ,
le Cantique des Cantiques, les Lamentations, Ruth &
Efiher. C’eft ce qu’ils nomment les cinq mégillots.^
Foyeç Rouleau.
MÉGISSERIE, f, i.JComm. ) négoce qui fe fait
■ des peaux de moutons, &c. paffées en mégie. ^
On appelle suffi Mégijferie, le métier des ouvriers
qu’on appelle MégiJJiers ; ce qui comprend encore le
négoce des laines, que leurs ftatuts leur permettent
de faire.
MÈGISSIER, f. m. ( Art rnéckan. ) celui qui prépare
les peaux de moutons, d’agneaux, de chevres,
lorfqu’elles font délicates & fines. Voye1 Gant ,
' Peau , &c.
Ce font âuffi les MégiJJiers qui préparent les peaux
' dont on veut conferver le poil ou la laine, foit pour
être employés à faire de großes fourrures, ou pour
d’autres ulages: Us apprêtent auffi quelques cuirs
propres aux Bourreliers , & font le négoce des
laines.
Ce fönt encore les Mégijfîersqm donnent les premières
préparations au parchemin & au vélin avant
: qu’ils paffent entre les mains du parcheminier.
La communauté des MégiJJiers de la ville de Paris,
eft affez eonfidérable : fes anciens ftatuts font de
l’année 1407, & ont été depuis confirmés & augmentés
par François I. en 15 1 7 , & encore par Henri
IV; au mois de Décembre 1594.
Suivant ces ftatuts , un maître ne peut avoir qu’un
apprentif à la fois-, & les afpirans ne peuvent être
feçûs maîtres qu’après fix ans d’apprentiffagê, &
après-avoir fait un chef-d’oe uvre, qui confifte à
paffer un cent de peaux de mouton en blanc.
Les fils de maîtres font difpenfés de faire Tap-
prentiffage ; mais on ne les difpenfe pas du chef-
d’oeuvre. 1
La communauté des maîtres MégiJJiers eft régie
par trois maîtres jurés ; on en élit deux tous les ans
dans une affemblée générale des maîtres, & le prévôt
de Paris reçoit leur ferment.
Les autres articles des ftatuts contiennent des régi
emens au fujet du commerce des laines, que lés
MégiJJiers ont droit de faire. Dictionn. de Commerce.
MÉGIST A , ( Géog. anc. ) île de la mer de Lycie ,
félon Pline & Ptolomée. U en eft auffi fait mention
fur une médaille rapportée par Goltzius.
MÉHAIGNE, ( Géog. ) petite riviere des Pays-
Bas : elle a fa fource dans le comté de Namur , &
fe perd dans la Meufe.
MÉHEDIE, ( Géog. ) petite ville d’Afrique, au
royaume de Trémécen, à 15 lieues d’Alger, en tirant
vers le midi. Elle fut bâtie anciennement par
une colonie romaine, comme on le voit par des re-
ftes d’antiquités & d’inferiptions qui fe trouvent dans
fes ruines. C ’eft maintenant une fortereffe, oh le
dey d’Alger tient un gouverneur avec une garnifon
pour défendre le pays contre les Arabes. ( D . J. ')
ME HERCULES, ( Hift. anc. ) jurement des
hommes par Hercule : me Hercules, eft la même chofe
que ira me Hercules juvet. Les femmes ne juroient
point par Hercule ; ce dieu ne leur étoit point propice;
une femme lui avoit refufé un verre d’eau,
lorfqu’il avoit foif ; les artifices d’une femme lui
coûtèrent la vie ; c’étoit le dieu de la force, & les
femmes font foibles. On fit dans les premiers fiecles
de l’Eglife un crime aux Chrétiens de jurer par Hercule
.M
ÉHUN-SUR LOIRE, ( Géogr. ) petite ville de
France dans l’Orléanois , éle&ioh de Beaugency ;
on l’appelle en latin Magdunum , Maidunum , Me-
dinum & Maudunum ; il y avoit anciennement lin
château qui donnoit fon nom à la ville CaJîrumMag-
dunenfe , mais il fut détruit par les Vandales vers
l’an 409. Cette ville a toujours éprouvé dans les
guerres le fort d’Orléans , dont elle eft à 4 lieues.
Long. ic). \y. latit. 4y, 5o.
Mais fa principale illuftration lui vient d’avoir
donné la naiffance à Guillaume de Lorris, qui vivoit
fous faint Louis, & à Jean Clopinel ou Jean de Mé-
hun, qui florifloit fous Philippe le bel vers l’an 1300.
Le premier commença le fameux roman de la Rofe ,
■ ouvrage imité de l’art d’aimer d’Ovide, & 40 ans
après le fécond le continua. ( D. J .)
Méhun-sur-Y evre ou Meun-süR-Yevre
( Géogr. ) en latin Macedunum, ancienne ville de
France dans le Berry, dans une plaine fertile fur
l’Y e v re , à 4 lieues de Bourges, 42. S. O. de Paris.
Long. iQ. 5o. latit. 4J. 8.
Charles VIL avoit fait bâtir dans cette villef un
château , oh il finit fa carrière le i z Juillet 1461 ,
âgé de 58 ans. Il s’y laifia mourir de faim , par la
crainte que Louis XI. ne l’empùifonnat, ce prince
aimable ne fut malheureux que par fon pere & par
fon fils. Il eut l’avantage de conquérir fon royaume
fur les Anglois), & de rentrer dans Paris , comme y
entra depuis Henri IV. Tous deux ont été déclarés
incapables de pofféder la couronne , & tous deux
ont pardonné ; mais Henri IV. gagna fes états par
lui-même , au lieu que Charles VII. ne fu t , pour
ainfi dire , que le témoin des merveilles de fon régné
: la fortune fe plut à les produire en fa faveur ,
tandis qu’aux piés de la belle Agnès il confumoit fes
plus belles années en galanteries, en jeux & en
fêtes. Un .jour laHire étant venu lui rendre compte
d’une affaire très-importante après le fâcheux fuc-
cès de la bataille dé Verneuil, le roi très-occupé
d’une fête qu’il vouloit donner , lui en fit voir les
apprêts, & lui demanda ce qu’il en penfoit : Je penfe,
dit la Hire , qu’on.ne fauroit perdre fon royaume
plus gaiement.
Ragneau (François) qui fleuriffoit fur la fin du
xvj. fiecle , étoit né à Méhun-fur-Yevre. Il eft auteur
d’un grand commentaire fur la coutume de Berry.,
& d’autres ouvrages femblables eftimés de nos ju-
rifconfultes. {D . J .)
MEIBOMIUS , conduits de meibomius , ( Anat. )
cet auteur a découvert de nouveaux vailfeaux qui
prennent leur chemin vers les paupières , ce qui lui
a donné occafion d’écrire une lettre à l’Angelot fur
cette découverte ; on les appelle les conduits de
Meibomius. Foye^ OE i l . Son ouvrage eft intitulé :
Meibom, dejluxu humorum ad oculum, Helmft. 1687.
MÉ1DUBRIGA, {Géog. anc.) c ’eft la même ville
que Médobrega , dont nous avons parlé ci-deffus.
Voye^-en C article. {D . J .)
MEIGLE, f. m. (Econom. ruß.) outil de vigneron,
compofé d’un fer large du côté du manche , & fe
terminant en pointe. On s’en fert beaucoup à Cha-
bli.
MEIMAC, ( Géogr.) petite ville de France dans
le Limoufin , à 7 lieues de Tulles , entre la Véfere
& la Dorgogne, avec une abbaye d’hommes, ordre
de S. Benoît , fondée en 1080. Long. 18. So. latit.
j . ) ■
MEIN , f. m. ( Comm. ) poids des Indes, qu’on
nomme autrement man. Le mein d’Agra , capitale
des états du grand Mogol, dont Surate eft la ville
du plus grand commerce, eft de foixante ferres, qui
fönt 57 livres | de Paris. Voye^ Man. Diction.de
commerce. ( G )
Mein , le, ( Géog. ) en latin Motnus , grande riviere
d’Allemagne. II prend fes deux fources au
marquifat de Culmbach fur les confins de la Bohème
, dans les mêmes montagnes , d’oh fortent la
Sala & l’Egra, qui vont fe perdre dans l’Elbe, l’une
au nord, l’autre à l’orient , & le Nab qui coulant
vers le midi porte fes eaux au Danube.
Les deux fources du Mein font diftinguées par, les
furnoms de weis , blanc , & de roth -, rouge. La plus
feptentrionale eft lç Mein-blanc , & la plus méridionale
eft le Mein-rouge ; tous deux fe joignent à
Culmbach ; le Mein arrofe l’évêché de Bamberg ;
celui de"Wurtzbourg baigne l’éleûorat de Mayence,
paffe à Afchaffenbourg , à Scüngftad , à Hanau , à
Francfort , 5c va finalement fe dégorger dans le
Rhin à la porte Mayence. Le Mein a été long-tems .
écrit Moyn. {D . J .)
MEISSEN, {Géog.) en latin Mijna , M i f nia &
Mifena , eonfidérable ville d’Allemagne dans l ’électorat
de Saxe, capitale du Margraviat de Mifnie,
auquel elle donne le nom ; elle appartenoit autrefois
à fon évêque , qui étoit fuffragant de Prague ,
mais les éleâeurs deSaxe ont fécularifé-cet évêché.
Ce fut en 928 que l’empereur Henri fit bâtir Meif-
fen , & qu’ il établit le marquifat de Mifnie. Aujourd’hui
Meijfen eft luthérienne. Elle reçoit fon nom dù
ruiffeau qu’on appelle la Meijfe , qui y tombe dans
l’Elbe , fur lequel cette ville eft fituée , à 3 milles
S. E. de Drefde , 9 S. E. de Leipfick , 15 S. E. de
Vittemberg , 80 N. O. de Vienne. Long. J i . z 5.
latit. Si. ig.
MEIX,f. m. {Droit cout.franç.) ce vieux terme eft
particulier aux coutumes des deux Bourgognes &
à celle de Nivernois, oh le meix lignifie non-feulement
la maifon qu’habite le main-mortable & l’homme
de condition fervile , mais encore les héritages
quifont fujets à main-morte & qui accompagnent la
maifon. Ainfi Y art, 4, du lit, IX . de la coutume du
Tome X t
duché de Bourgogne porte qu’un meix affis en lieu
de main-morte & entre meix main-mortable , eft réputé
de femblable condition que font les autres meix ,
s’il n’y a titre & ufançes au contraire. {D . J . )
MEKKIEMES, ( Hijl. mod. ) nom que les Turcs
donnent à une falle d’audience, oh les caufes fe plaident
& fe décident. Il y a à Conftantinople plus de
vingt de ces mekkiemes.
MÊLA ou MELLA, ( Géog. anc. ) dans Virgile
l. IF . v. 2 j j . riviere de la Gaule tranfpadane, dont
la fource eft au montBrennus. Elle paffe au couchant
de Brefcia, & à quelque diftance de la ville,
d’oh vient que Catulle, carmin. L X I I . v.g / .dit ;
Flavus quam molli prcecurrit Rumine Mêla
Brixia, Veronoe. mater dmata meoe.
■ En effet, Mêla tombe dans l’Oglio aux confins
du Breflan , du Grémonefe & du Mantouan. Gette
riviere garde encore fon nom Si fa fource au couchant
du lac d’Idro aux confins duTrentin ; elle fe
perd dans l’Oglio auprès & au-deffus d’Oftiano.
Mê l a , {G ê o g . )M iL \ par Marmol, & Meleum
dans Antonin , ancienne ville d’Afrique, au pays
d’Alger. Elle eft remarquable par deux conciles qui
s’y lont tenus ; le premier, en 402 ; le fécond, en
416 : l’un & l’autre eft nommé concilium milevita-
nutn,. Saint Optât a été évêque de cette ville ; auflî
eft-il qualifié milevitanus epifeopus à la tête de fes
oeuvres , dont M. Dupin a donné la meilleure édition
en 1700, in-folio. Ce grand ennemi des Dona-
tiftes mourut vers l’an 380. {D . J .)
MELAMPYRUM, ( Botan. ) en françois blé de
vache , genre de plante à fleur en mafque, monopétale
, anomale, & divifée en deux levres ; la levre
lupérieure eft en forme- de calque , & l’inférieure
n’eft pas découpée. Il fort ,du calice un piftil qui
tient à la partie poftérieure de la fleur comme un
clou ; ce piftil devient dans la fuite un fruit ou une
coque qui s’ouvre en deux parties ; cette coque eft
divifée en deux ,loges par une cloifon , & remplie
de femences qui reffemblent à des grains de froment.
Tournefort, I n j l . rei lurb. Foye\ Plante.
MÉLANAGOGUE, {Thérapeutique.) lignifie dans
la do&rine des anciens remedes qui purge la mélancolie.
Foyer MÉLANCOLIE, HUMEUR & PüRGAn
i-W ÿfi :::Vy
MELANCHLQINES, les , {Géog. anc.) en latin
Melanchloeni, ancien peuplé de la Sarmatie afiati-
que , félon Pline, /. F. c. ix. qui les place dans les
terres entre le Palus Moeotide & le Volga. Hérodote
dit : « Tous les Mélanchlcenes portent des ha-
» bits noirs , & c’eft de là que leur vient leur nom ;
» ce font les feuls entre les Sarmates qui fe nour-
» riffent de chair humaine ». ( D . J. )
MÉLANCOLIE, f. f. {Economie animale.) c’eft
la plus groffiere, la moins a&ive , & la plus fufeep-
tible d’acidité de toutes nos humeurs. Fjye^ Humeur.
La mélancolie étoit, félon les anciens , froide &
feche ; elle formoit le tempérament froid & fec.
Foye^ T empérament.
Mélancolie , f. f. c’eft le fentiment habituel
de notre imperfeâion. Elle eft oppofée à la gaieté
qui naît du contentement de nous-mêmes : elle eft
.le plus fouvent l’effet de la foibleffe de l’ame & des
organes : elle l’eft auffi des idées d’une certaine
perfe&ion, qu’on ne trouve ni en foi, ni dans les
autres , ni dans les objets de fes plaifirs , ni dans la
nature : elle fe plaît dans la méditation qui exerce
affez les facultés de l’ame pour lui donner un fentiment
doux de fon exiftence , & qui en même tems
la dérobe au trouble des paffions, aux fenfations
vives qui la plongeroient dans l’épuifement. La mé