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&prefcrire un régime pourfe préferver de leur contagion
, Recherches phyf.
MONSTRUEUX , en terme de B lafon , fe dit des
animaux qui ont face humaine. Bufdraghi à Laïques,
d’argent au dragon monjlrueux de fynople ayant
tête humaine dans un capuchon ailé de gueule en
pic.M
ON T, f. m. (Gram.) élévation de terre, qu’on
ùppellé auffi montagne. Voye^ Montagne. Mont
& montagne font fynonyme.s , mais on fe fert rarement
du premier en profe, à moins qu’il ne foit accompagné
de quelque nom propre , comme 1 e mont
Etna , le mont G ibel, le mont Liban, le montSinai,
le mont Atlas , \emont Parnaffe, les monts Pyrénées ;
on ne dit point cependant les rnons Alpes , mais les
Alpes, Ste Catherine du montSïnai. Voye^ Sainte
C atherine.
Quoique ces deux fubftantifs , quant au fens ,
foient parfaitement fynonymes, il y a cependant des
bccafions o ù , par la bifarrerre de l’ufage, on doit
employer l’un ou l’autre de ces deux termes fans les
confondre. On dit le mont Caucafe, le /no/wEtna, le
mont Liban, le mont Apennin, le mont Olympe, les
monts Krapac, &c. Il femble que le mot mont foit
affetté aux montagnes fameufes par leur hauteur ; cependant
on dit les montagnes de la Lune 6c les montagnes
de la Table , pour marquer cette montagne
voifine du cap de Bonne-Efpérance à la pointe
méridionale de l'Afrique , quoiqu’an rapport des
voyageurs ce foit une des plus hautes du monde.
Enfin l’ufage a voulu qu’en parlant de certaines montagnes
on fe fervît de leur nom tout (impie ; c’eft
ainfi qu’on dit, les Alpes, les Andes , les Pyrénées,
les Cevennes , le Véfuve , le Stromboli , le Vofge , le
Schwartçwanden , le Pic , P Apennin.
Chevalier du mont Carmel. Voye^ C armel. On
appelle en Italie nions de piété certains lieux oii l’on
prête de l’argent à ceux qui en ont befoin en donnant
quelques nantiffemens.
Ces étaDÜffemens ont été faits pour foulager la
mifere des pauvres qui, dans un befoin preffant d’argent
, feroient forcés de vendre leurs effets à vil prix
ou d’emprunter à ufure. Les papes, 6t à leur exemple
les cardinaux 6c autres perfonnes riches, ont donné
de groffes fommes & des privilèges à ces monts de
piété. On y reçoit pour gages toutes fortes de meubles
, bijoux, &c. Il y a des prifeurs qui eftiment c.e
qu’on apporte, fur quoi on prête jufqu’aux deux tiers
du prix de l’eftimation. On prête jufqu’à 3 o écus pour
18 mois fans intérêt. Quand on veut une plus grande
fournie , on paye deux pour cent d’intérêt par an.
Lorfqu’on laiffe fes effets plus de 18 m ois, ils font
vendus à l’encan : le mont prend la fomme qu’il a
avancée, & garde le furplus pour le rendre aux propriétaires
quand ils viennent le demander. Si cependant
on ne veut pas que fes meubles foient vendus,
on n’a qu’à demander un renouvellement du billet,
ce qu’on obtient très-aifément quand la fomme ne
paffe pas 30 écus ; mais quand elle excede, on fait
faire un autre billet oiiles intérêts échuSTont comptés
avec le fort principal. On croit communément
que le pape Léon X . fut le premier qui autorifa cette
pieufe invention par une bulle qu’il donna en 1551,
mais il y fait mention de Paul II. qui l’avoit approuvée
avant lui : le plus ancien mont de piété , dont il
foit parlé dans l’hiftoire, eft celui que l’on établit à
Padoue en 14 9 1 , où l’on fit fermer douze banques
des Juifs qui y exerçoient une ufure exceflive. A
l ’exemple de Rome, on a fondé des monts de piété
dans plulieurs villes des Pays-bas-, comme à Bruxelles
, à Gand , à Anvers, &c.
On avoit auffi appellé en Angleterre monts de piété
des lieux qui avoient été fondés par contribution en
faveur du peuple , qui avoit été ruiné par les extorsions
des Juifs.
MO N
MONTABURG , (Géog. ) petite ville fortifiée
d’Allemagne, dans l’éle&orat de Trêves, entre C o - .
blentz ÔC Limpurg. Long, 0.5.16 .lat. 5 0.2.0. CD. J.)
MONTAGE DE MÉTIER, ( Soierie. ) c’eft une
manoeuvre longue, difficile & pénible ; elleconfifte
à difpofer toutes les parties du métier, de maniéré
à exécuter l’étoffe dont le deffein efl:.donné.
Montage , terme de Batelier, aftionde celui qui-
remonte & facilite le montage de bateaux. Ordonnances.
MONTAGNARD, voye^ Fau g on. .
MONTAGNES, (Hiß. nat. Géographie, Phyfi-
que & Minéralogie.') c’eft ainfi qu’on nomme de grandes
maffes ou inégalités de la terre, qui rendent fa
furface raboteufe. On peut comparer les montagnes.
à des offemens, qui fervent d’appui à notre globe 6c
lui donnent de la folidité, de même que les os dans
lé corps humain fervent d’appui aux chairs & aux
autres parties qui le composent.
Les montagnes varient pour la hauteur , pour la
ftru&ure, pour la nature des fubftances qui les com-
pofent, 6c par les phénomènes qu’elles préfentent.
On ne peut donc fe difpenfer d’en diftinguer différentes
efpeces, & ce feroit fe tromper que de les
regarder toutes comme de la même nature 6c de la
même origine.
Les fentimens des naturaliftes different fur la formation
des montagnes ; quelques phyficiens ont cru
qu’avant le déluge la terre étoit unie & égale dans
toutes fes parties , & que ce n’eft que par cet événement
funefte 6c par des révolutions particulières,
telles que des inondations, des excavations , des
embralemens fouterreins que toutes les montagnes
ont été produites , & que notre globe eft devenu
inégal 6c raboteux tel que nous le voyons. Mais les
partifans de cette opinion ne font point attention
que l’Ecriture-fainte dit que les eaux du déluge allèrent
au-defliis du fommet des plus hautes montagnes
, ce qui fuppofe néceffairement qu’elles exif-
toient déjà. En effet , il paroît que les montagnes
étoient néceffaires à la terre dès les commencemens
du monde, fans cela elle eût été privée d’une infinité
d’avantages. C ’eft aux montagnes que font dus
la fertilité des plaines, les fleuves qui les arrofent,
dont elles font les réfervoirs inépuisables. Les eaux
du c ie l, en roulant fur ces inégalités qui forment
comme autant de plans inclinés, vont porter, aux
vallées la nourriture fi néceffaire à la croiffance des*
végétaux : c’eft dans le fein des montagnes que la
nature a dépofé les métaux, ces fubftances fi utiles
à la fociété. Il eft donc à préfumer que la providence
, en créant notre globe, l’orna de montagnes
qui fuffent propres à donner de l’appui & de la Solidité
à l’habitation de l’homme.
Cependant il eft certain que les révolutions que
la terre a éprouvées & qu’elle éprouve encore tous
les jours, ont dû produire anciennement 6c produi-
fent à la furface de la terre , foit fubitement, foit
peu-à-peu, des inégalités & des montagnes qui n’exif-
toient point dès l’origine des chofes ; mais ces montagnes
récentes ont des lignes qui les caraôérifent,
auxquels il n’eft point permis à un naturalifte de fe
tromper ; ainfi il eft à propos de diftinguer les mon-,
tagnes en primitives 6c en récentes.
Les montagnes primitives font celles qui paroiffent
avoir été créées en même tems que la terre à laquelle
elles fervent d’appui ; les carafteres qui les diftin-
guent font i° leur élévation qui furpaffe infiniment
celle des autres .montagnes. En effet, pour l’ordinaire
elles s’élèvent très-brufquement, elles font fort efear-
pées , & l’on n’y monte point par une pente douce ;
leur forme eft celle d’une pyramide ou d’un pain de
fucre , furmçnté de pcûntes de rochers aigus ; leur
fommet
m o n
ïommét ne préferite point un terre in uni comme celui
des autres montagnes , cë font des rodhes nues
& dépouillées de terre que tes eaux du ciel en ont
emporté ; à leurs pies, elles ont des précipices 6c
des vallées profondes, parce que ces eaux^ 6c celles
des fources dont te mouvement eft accéléré par leur
thûte , ont excavé 6c miné le terrein qui s y trou-
v o i t , & l’ont quelquefois entièrement entraîné.
i ° . Ces montagnes primitives fe diftinguent des
autres par leurs vaftes chaînes ; elles tiennent communément
les unes aux autres 6c fe fùccedent pendant
plufieurs centaines de lieues. Le P. Kircher &
plufieurs autres ont obfervé que les grandes montagnes
formoient autour du globe terreftre unc efpece
d’anneau ou de chaîne , dont la direûion eft affez
confiante du nord au fud & de l’eft à 1 oueft ; cette
chaîne n’eft interrompue que pour nê point contraindre
tes eaux dès mers, au-deffous du lit defqueltes
la bafe de ces montagnes s’étend & la chaîne fe retrouve
dans les îles , .qui perpétuent leur continuation
jufqu’à ce que la chaîne entierè reparoifle fur
le continent. Cependant on trouve quelquefois de
ces montagnes qui font ifolées , mais alors il y a lieu
de préfumer qu’elles communiquent fous terre à d’autres
montagnes de la même nature fouvent fort éloignées
, avec lefquelles elles ne laiffent pas d’être
liées : d’où l’ôn voit que les montagnes primitives peuvent
être regardées comme la bafe \ ou , pour ainfi
dire, la charpente dé notre glôbé.
30. Les montagnes primitives fe diftinguent encore
par leur ftruéhire intérieure, par la nature des pierres
qui les. compofent, & par les fubftances minérales
qu’elles renferment. En effet, cés montagnes ne
font point par lits où par bàndeS aufli multipliées
que celles qui Ont été formées récemment ; la pierre
qui les compofe eft ordinairement Une maffe immenfé
6c peu variée, qui s’enfonce dans les profondeurs de
la terre perpendiculairement à FhorifOn. Quelquefois
cependant l’on trouve différentes couchés qui
Couvrent.même ces montagnes primitives , mais Cès
couches ou ces lits doivent ette regardes comme
des parties qui leur font entièrement étrangères : Cés
couches ont couvert 1e noyau de là montagne primitive
fur lequel elles ont été portées, foit par lés eaux
de la mer qui a Couvert autrefois üné grande partie
de notre continent, foit par les feux fouterreins, foit
par d’autres révolutions , dont nou$ parlerons én
traitant des montagnes récentes. Une preuve dé cette
vérité que ceux qui habitent dans lès pays de hautes
montagnes peuvent âttefter , c eft que fouvent a là
fuite des tremblemeris de terré ou des pluies de longue
durée , on a vû quelques-unes de Ces montagnes
fe dépouiller fubitement dés Couches ou de l’efpece
d’écorce qui les enveloppoit, & nê prèfenter plus aux
yeux qu’une maffe déroché aride, 6c former une ef-
pece de pyramide ou de pain dé fucre.
Quant à la matière qui compofe ces montagnes
primitives * c’eft pour rofdinairé une roche très- •
dure, qui fait feu, avec l’acier , que les Allemands
nomment hornjlein ou pierre cornée ; elle eft de la nature
dü jafpe où dû quartz. D ’autres fois c’eft une
pierre calcaire & dé la nature du fpath. La pierre qui
Compofe le noyau de ces fortes de montagnes n’eft
point interrompue pas des couches de terre ou de
fable elle eft communément affez homogène dans
toutes fes parties. , .....-v. c.,\ ... lu ..,
Enfin, ce n’eft que dans lés montagnes primitives
dont nous parlons, que l’on rencontre des mines par
filons fuivis , qui les traverfent 6>C forment des efpeces
de rameaux ou de veines dans leur intérieur. Je
dis de vrais filons , c’eft-à-dire , des fentes Suivies ,
qui ont dé l’étendue, une direction marquée, quelquefois
contraire à celle de la roche où elles fe trou-
‘ yent, ôc-qui font remplies de" fubftances métalli-,
Tome X .
M O N 6 7 3
'qires, foit pures, foit dans l’état de miné. Voye’i
•Filons.
Çes principes une foispOfés, il fera très àifé de
diftinguer les montagnes que nous appelions primitives
, de celles qui font dûésà une formarion plus récente.
Parmi les premières on doit placer en Europe
les Pyrénées, les Alpes , l’Apennin , les mo'n-
tagnes duTyrol Sue RielembeTgou monts des Géans
en Siléfie, les monts'Crapâcs , les montagnes de là
Saxe, celles dès Vofges , le mont Bruâere du
Hartzcelles de Noryege , &c. en Afie , les monts
Riphées, 1e Caucafe, le mont Taures, le'mont L'i-
baû ; en Afrique , les monts de la Lune ; 6c en Amérique,
les monts Apalaches , les Andes ou Ics'Co'r-
dilieres qui font les plus hautes montagnes du moU-
de. La grande élévation de ces fortes de 'montagnes
fait qu’elles font prefque toujours couvertes de
neige, même dans les pays les plus'chauds, ce qui
vient de ce que rien né les peut garantir des vents i 6c de ce que les rayons du foleil qui donnent fur les
vallées ne fontpoint réfléchis jufqU’à une telle hauteur.
Les arbres qui y croiffent ne font que des fa-
pins , des pins , 6c dès bois réfineux ; 6c plus où
approche de leur fommet, plus l’herbè é'ft courté;
elles font fouvent arides parce que les eaux du ciél
ont dû entraîner lès terres 6qui ont pu les couvrir
autrefois. Scheuchzer c tous ceux qui ont voyagé
dans les Alpes, nous apprennent que l ’on trouve
communément fur ces montagnes les quatre faifons
de l’année 6: au fommet, on ne rencontre que des
neiges c des glaces ( Voye^ l'article G lA'cieùs) ;
en dèfcèndant plus bas, on trouve une tempérai tire
telle que celle des beaux jours du printems & de
l ’aufomne ; 6c , dans la plaine, on éprôuVe toute
la chaleur de l’été. D ’un autre côté , l’air que l’o'n
refpire au fommet de Ces montagnes eft très-pur,
moins gâté par leS exhalaifons de la tefré , ce qui ,
joint à l’exercice, rend les hàbitans plus fains& plus
robuftes. Un des plus grands avantages que les hautes
montagnes procurent aux hommes, c’eft, cont-
me nous l’avohS déjà remarqué , qu’elles fètveri't de
réfërvoirs aux eaux qui forment les rivières. .C’eïl
ainfi qüe nous voyons cjùe les Alpes donnent naif-
fancë au Rhin , au Danubè, au Rhône, au Pô , &c.
De plus y ou né peut douter que lès moûtagnes n’influent
beaucoup fur la températufe des pays où elles
fe trouvent, foit en arrêtant certains vents, foit
én ôppofant des barrières aux nuages, (bit eh rë-
fléchiflant les rayons du fbleil, &c.
Quoique toutes les montagnes primitives âiénf en
général beaucoup plus d’élévation que celles qüi
ont été formées récemment & par les révolutions du
globè, elles ne laiffent poiht dé Varier infiniment
pour léüf hauteur. Les plus hautes montagnes que l’ôn
connoiffe dâns le mondé font celles de la Cotdilieré ,
ou des Andes dans l’Amérique. M. de la Condafriilie
qui a parcouru cés montagnes , 6c qüi les a éxami-
nées avêc toute l’attention dont un fi hâbilé géôriie-
tre eft capable, nous apprend, dans fon voyagë'à
l’équateur, que le terrein de là plaine Où eft Bâtie
la ville de Quito au Pérou , eft à 1470 toifés aiî-
deffus du niveau de là mét * & qüe plufieurs dés
montagnes de cette province ont plus de 30OO tôifês
de hautéur perpendiculaire au-dëlfus de ce téfrfeiri ;
d’où l’ort voit que prefque toutes les aurfés montagnes
dé l’üniverS ne peuvent être regardées qüe
comme des collines, fi on leS éôfnpâre à celtes dü
Pérou. Quelques unéS de ceS montagnes font dés volcans
& vOmiffent de la'fumée & des flàiüfnes , de
qui eft caufé que ce pays ëft fi fouvent ébranlé pàr
d’âffreiix tremblemens de^térré.
Après avoir fait connoîfre lèé lignes qui càra'élé-
rifent les montagnes que nOùs avons appéllées/ri/nl-
tiyes y il faut maintenant examiner c'éüx des mort-
Q Q q q