lies où elles ont paffé la première fois, à l’endroit
oit font attachés leurs dormans ; & enfin paffent
de-là à travers de la hune de mijaine, viennent le
long des haubans s’amarrer fur le pont.
Les cargues de fond pafl'ent en arriéré de la hune
de mifaine, & de-là paffant par-deffus fon chouquet,
viennent s’amarrer à la ralingue d’en-bas :
ces cordes font faites en forme: de palans; elles
viennent dire&ement en arriéré du mât.
Les cargues - boulines paffent dans la hune , &
vont paffer de-là dans des poulies qui font amarrées
à Fitaque du petit hunier.
Les .boulines {fig. 2. cotte ,97.) font amarrées à des
herfcs, qui font en dehors de la ralingue, & de-là
vont paifer dans des poulies amarrées à l’étai du
petit hunier, d’où elles vont palier dans des poulies
doubles, qui font amarrées fur le beaupré une braffe
par-defi’us l’étai de mifaine.
Enfin les deux écoutes font amarrées au point
du petit hunier, paffent de-là à la poulie du bout
de la vergue, viennent tout-au-long de la vergue
jufcju’au mât de mifaine, paffent enfuite dans des
poulies amarrées au-deffous de la vergue ; & coulant
de-là le long du mât de mifaine, viennent enfin
dans les bittes, où on les amarre.
Au-deflus du mât de hune eft un autre mât appelle
le perroquet ( cotte 8y. ) il paffe dans les barres
& le chouquet du mât de hune, & a un trou d’un
pié, dans lequel entre une clé de bois, en forme
de cheville quarrée, qui l’arrête fur les barres: il
eft garni de croifettes, de haubans, & de galaubans,
d’un chouquet & d’un étai {cotte 8 j .)qui embraffe
le mât au - deffous, d’où il va aboutir au ton de
perroquet de beaupré où il eft ridé, avec une poulie
, fur les barres de hune de ce dernier mât : fa
vergue, outre fon racage ,va encore une driffe, des
bras, dés balancines, des cargues-points, ou des
boulines.
La driffe fert à amener & à hiffer le perroquet ;
elle paffe à la tête du mât : un de fes bouts eft
amarré à la vergue, & il y a à l’autre bout une
poulie, dans laquelle paffe un bout de corde qui
vient tomber fur le pont.
Les bras ( cotte y8 -, ) paffent dans des poulies qui
font amarrées aux deux extrémités de la vergue,
& tiennent à des bragues d’environ une braffe de
long : leurs dormans font amarrés à l’étai du grand
perroquet»
Les balancines ( cotte79.) paffent dans des pou*
lies amarrées à la tête du mât de perroquet, vont
de-là paffer dans des poulies amarrées aux deux extrémités
de la vergue ,& vont répondre au chouquet
de perroquet, où font leurs dormans.
• Les cargues - points font amarrés aux points de
perroquet, d’où ils vont paffer dans d’autres poulies
qui font au tiers du perroquet, aboutiffent
enfuite à une pomme amarrée aux haubans du petit
hunier; coulant après cela le long defdifs haubans
, paffent au-travers de la hune de mifaine; enfin
coulant encore le long des haubans de cette hune,
viennent fur le gaillard d’avant.
• Les boulines font amarrées à la ralingue du perroquet
, vont paffer dans de petites poulies qui font
amarrées à l’étai de ce petit mât ; de-là vont repaf-
fer dans d’autres petites poulies amarrées aux haubans
de perroquet dé beaupré, reviennent paffer
dans de troifiemes poulies amarrées à la lieiire de
beaupré, & tombent fur le fronteau d’avant.
MISANTHROPIE , f. f. ( Médecine. ) dégoût &
averfion pour les hommes & le commerce avec eux.
La mifanthropie eft un fymptome de mélancolie ; car,
dans cette maladie , il eft ordinaire d’aimer les endroits
écartés , le filence & la folitude ,- de même
«lue de fuir la convention & de rêver toujours audedans
de foi-même ; il défigne une mélancolie parfaite.
Voye{ Varticle MÉLANCOLIE..
MIS CELLA T E R R A {Hiß.’ nat.) nom générique
, dont quelques auteurs fe fervent pour défigner
les terres compofées ou mélangées avec du fable ;
ils en diftinguent de noirâtres, de blanches, de jaunes
, d’un jaune pâle , de brunes, de verdâtres ; toutes
ces terres acquièrent de la dureté dans le feu, ce
qui doit les faire regarder comme mêlées ( d’argille.
Les Anglois les appellent loams, & en France, c’eft
proprement la glaife. (—)
MISCHIO, f. m. {Hiß. nat.Miner.*) nom que les
Italiens donnent à un marbre mélangé de différentes
couleurs, & qui femble formé par Taffemblage de
plufieurs fragmens de marbre qui fe font, pour ainfi
dire, collés pour ne faire qu’une même mafl'e. On
en trouve près de Vérone une efpece qui eft d’un
rouge pourpre , mêlé de taches ôc de veines blanches
& jaunes.
MISCIBILITÉ ou SOLUBILITÉ, f. f. {Chimie.)
propriété générale par l’exercice de laquelle tous les
corps chimiques contra&ent une union , une conl-
binaifon réelle , là mixtion chimique , voye^ Mix t
io n ; c’eft proprement la même chofe qu'affinité y
que rapport. Voye[ Rapport , {Chimie. )
Cette propriété eft toujours relative, c’eft-à-dire
que la mifcibilité ne réfide dans aucun corps, dans
aucune fubftànce de la nature que relativement à
quelques autres fubftances en particulier, & qu’il
n’exifte aucun corps connu ; que vraiffemblable-
ment il ne peut exifter aucun corps qui foit mifcible,
capable de combinaifon réelle avec tous les autres
corps. Si un tel corps exiftoit, il auroit une des qualités
effentielles du diffblvant univerfel ou alkahefl ,
qui ne paroît être jufqu’à préfent qu’une vaine prétention
alchimique. Vey e ç à l'artic le MENSTRUE.
La mifcibilité des Chimiftès différé par cet exercice
limité, de la cokéfibilité ou attraclibilité des Phyficiens
qui eft une propriété abfolue ; & c’eft une fuite
néceffaire de la maniéré différente dont la Chimie
& la Phyfique eonfiderent les -corps que la diverfe
do&rine de chacune de ces fciences îur les lois de
leur union, voye{ l'article C himie ; car ceux qui
n’admettenf qu’une matière homogene ( ce font les
Phyficiens ) &c qui ne contemplent les affections de
cette matière qiiedans les maffes on Aggregats, dans
lefquels la matierè fe comporté en effet comme homogène
, ceux-là j dis-jè, ne fanroient même foup-
çonner les lois dé la mifcibilité qui fuppofe-la multiplicité
des matières , Voyc^MiXTiON , Principes»
Aufli tant que les Phyficiens fé renferment dans les
börries des fujets phyfiqués, leur doftrine fuf la co-
héfibilité eft vraie : Une furface très-plane & très-
polie d’eau folide-, de glace , adhéré âtrffi fort que
des maffes peuvent adhérer à des maffes, à une fur-
face très-plane & très-polie de foufre, quoique l’eau
& le foufre foient immifcibles. Mais s’ils- Vâvifent
comme Jean K e il, &c. de fonder les profondeurs
de l’union chimique en s’occupant feulement des
Conditions qui font requifes pour l’union des maffes ;
& négligeant néceffairèment les lois de la mifcibilité
qu’ils ne connoiffent pas , ils écriront dogmatiquement
des abfurditées démontrées telles par les faits
chimiques les plus communs. Ils auront beau placer
le corpufcule dans toutes les circoriftances qu’ils
croient les plus favorables à Padhéfion ; fi Tun de
ces corpufcules eft de Teâri & l’autre du foufre , il
n’y aura jamais d’union, tractent fabriliaf abri; Vjye£
Varticle C h im ie , { b )
MISE, f. f. {Commerce?) dans le commerce fignifîe
en terme de compte la depenfe. La mife de ce compte
excede la recette de plus de moitié, c’eft - à - dire
que le comptable a dépenfé une fois plus qu’il n’à
reçu. -
M I S
Mife fignifîe aufli ce qui a cours dans le commerce.
On le dit particulièrement des monnoies : je
ne veux point de cet écu, il eft décrié , il n’eft plus
de mife.
Mife fé prend encore pour une enchère , pour ce
qu’on met au-déffus d’un autre dans une vente publique.
Toutes vos mifes ne m’empêcheront pas
d’avoir ce tableau, j’enchérirai toujours au-deffus.
Mife fe dit quelquefois èn bonne ou mauvaife part
des étoffes qù’on veut eftimer ou méprifer. Ce fàtin
eft de mife : ce damas eft v ieu x, il n’eft plus dé mife.
Dictionnaire de Commerce.
Mise , {Tailland.) fe dit d’un morceau de fer qu’on
foude fur un autre, pour le rendre plus fort. •
Misé j terme de rivière, eft une certaine quantité
de bûches retenues par deux liens, nommés rouettes,
& dont fix forment la branche d’un train.
MISENE, PROMQNTOIRE DE , Mifenumpromon-
torium, {Géog.) promontoire d’Italie , fur la côte
de la Campanie. Virgile inventa le premier l’origine
fäbuleufe du nom de ce cap. Il dit qu’on Tappella
de la forte, apres que JMifene, trompette d’Enée., y
çut été enterré, & que l’ancien nom de ce cap étoit
Ærius..
Lès deux Pline nous apprennent qu’il y avoit une
ville du même nom , & que fes habitans fe nom-
moient Mifenenfes. Cette ville étoit tout à l’entour
ombragée de maifons de plaifance , dans l’une def-
quelles mourut l’empereur Tibere ; ce tyran foup-
çonneux, trifte & diflimule, qui appliquant la loi de
majefiè à tout ce qui put fervir fa haine ou fes défiances
, ôta la liberré dans les feftins , la confiance
dans les parentés, la fidélité dans les efclaves. Il per-
fecuta la vertu , dans la crainte qu’elle ne rappellât
dans l’efprit des peuples le bonheur des tems pré-
cédens.
Le promontoire Mifenum conferve encore aujourd’hui
fon premier nom. On l’appelle capo di Mifeno.
On le trouve à l’orient du Cap de Pofilipo, & à l’occident
de l’île Ifchia. {D . J. ) ’
MISÉRABLE, adj. & f. {Gramm. ) celui qui eft
dans le malheur, dans la peine, dans la douleur,
dans la mifere , en un mot, dans quelque fituation
que lui rendl’éxiftence à charge , quoique peut-être
il ne voulût ni fe donner la mort, ni l ’accepter d’une
autre main. La fuperftition & le defpotifme couvrent
& ont couvert dans tous les tems la terre de mifé-
rables. Il fe prend encore ert d’autres fens ; on dit
un auteur miférable, une plaifanterie miférable, deux
miférables chevaux, un préjugé miférable.
MISÉRATSIÉ, {Hiß. mod.) c’eft le nom que les
Japonois donnent à des curiofités de divers genres,
dont ils ornent leurs appartemens.
MISERE, f. f. ( Gramm.) c’eft l’état de l’homme
miférable. Voye[ Misérable.
Il y a peu d’ames affez fermes que là mifere n’abatte
& n’aviliffe à la longue. Le petit peuple eft
d une ftupidite incroyable. Je ne fais quel preftige
lui ferme les yeux fur fa mifere préfente , & fur une
mifere] plus grande encore qui attend fa vieilleffe.
La mifere eft la mere des grands crimes ; ce font les
fouverains qui font les miférables, qui répondront
dans ce monde & dans l’autre des crimes que la mifere
aura commis. On dit dans un fens bien oppofé,
c ’eft une mifere, pour dire une chofe de rien ; dans
le premier fens , c’eft une mifere que d’àvôir affaire
aux gens de loi 8c aux prêtres.
M ISERERE , {Médecine.) c’eft une forte de colique
, où Ton rend les excrémens par la bouche.
Voye^ Colique.
Le miferere eft la même chofe que ce qu’on appelle
autrement volvulus & paffîon iliaque. Voyez P a S SI ON
I L IA Q Ù È . ■ —
Ce nom eft latin, & fignifîe aye^ pitié ; il eft pris
MIS 575
de la douleur infupportable que fouffre le malade,
& qui lui fait implorer le fecours des aflîftans.
MISÉRICORDE, déesse de la ,{Mythol) il y
avoit dans la place publique d’Athènes un autel
confacre à cette deelfe ; hé , comment ne regne-
t-elle pas dans tous les coeurs !
« La vie de l’homme , dit Paufanias, eft fi char-
» gée de viciflitudes, de traverfes & de peines , que
» la Miféricorde eft la divinité qui mériteroit d’avoir
»le plus de crédit ; tous les particuliers, toutes les
» nations du monde devroient lui offrir des facrifî-
» p,es , parce que tous les particuliers , toutes les
» nations en ont également befoin ». Son àutël chei
les Athéniens étoit un lieu d’afyle , où les Hérndi-
des fe réfugièrent lorfqu’Eurifthée les pourfuivoît
après la mort d’Hercufe, & les privilèges de cet
afyle fubfifterent très-long-tems. {D . J.)
Miséricorde , {Menuiferie. ) c’eft une confoiîe
attachée fous le fiege des ftalles ; 8l lorfqu’il eft levé
, la miféricorde le trouve à hauteur pour que les
éccléfiaftiques puiffent fe repofer fans paroître être
aflis. .
MISITRA, ( Géog. anc. & mod. ) ville dé la Mq-
rée , dans les terres auprès d’une petité montagne,
branche duTaygete des anciens , & d’une petite rivière
du même nom qui fe décharge dans le Vafili-
pôtamos.
Mijitra , ou du-moins fon fauxÜourg , eft Tanr
cienne Sparte, cette ville fi célébré dans le monde.
Le nom de Mijitra lui a été donné fous les derniers
empereurs de Conftantinople, à caufe des fromages
de fes environs qu’on appelle vulgairement mijitra.
Cette ville n’a plus, à beaucoup près'les 48 ftà-
des que Polybe donnoit à Tanciehnè Lacédémone.
Mijitra eft divifée en quatre parties détachées , le
château, la ville & deux fauxbourgs ; l’un de cés
fauxbourgs fe nomme Mefokorion , bourgade du milieu
, & l’autre Enôkorion , bourgade du dehors. :
La riviere Vafilipotamôs paffe encore aujourd'hui
à Torient.de la ville comme autrefois. Elle né fait en
été qu’un ruiffeau ; mais en hiver, elle eft comme
le bras de la Seine à Paris devant les Auguftins.
Le château n’eft pas celui de l’ancienne Lacédé_-
mône , dont on voit encore quelques mafures fur
une colline oppofée ; c’eft l’ouvrage des dë/potes,
fous lé déclin de l’empire.
Il y a une mofquée dans le Mefôkofion , deux bazars
& une fontaine qui jette de l’eau par dés tuyaux
de bronze. C’eft la fontaine Dorcea, aufli fameufe
à Sparte que TEnnéacrunos.l’étoit à Athènes.
Ên abordant à Mijitra, on n’oublie.pomt de prendre
fon Paufanias à la main, pour l’examiner. Cet
auteur ayant paffé le pont qui eft fur TEurotas, entre
dans le Platanifte, qui eft à la rive droite de ce
fleuve , & que l’on voit encore. Il monte enfuite
dans la ville, où il trouve le temple de Lycurgue ; il
fuit, il décrit tous les autres temples qui font fur fa
route. Il voit & décrit le palais des anciens rois,
leurs tombeaux, & le théâtre dont la beauté le fur-
prend. Toutes ces chofés font abattues , & lès princes
paléolôgues n’ont laiffé de tous ces édifices que
quelques fondemens.
De tant de temples autrefois confacrés à Diane
dans Sparte, à peine en trouve-t-on le terréin. Pal-
las en avoit fept ou huit pour fa part, entre lefquels,
celui qu’on furnommoit Chalcioecos, étoit le plus célébré
de toute la Grece. Il n’en refte pas le moindre
Véftige............................................... . •
Les ruines du temple de Véniis armée font à I’o-
riént dé Mijitra. On voyoif autrefois aux environs
de ce temple le Ccenotaphe dé Brafidas, & près de
ce Coenotaphe les tombeaux de Paufanias 8t de Léo-
nidâs. Près de ces tombeaux étoit le theâtrè de Lacédémone
, dont il refte à peine quelques fragmens