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peu-près comme les fauvages du Canada attachent
fous leurs pies leurs raquettes pour aller fur la neige.
Avec ces mafious, les pêcheurs parcourent librement
les fonds vafeux fans enfoncer ; ils fe foutien-
nent en même tems avec leurs fouannes qu’ils ont
-à leurs mains.
MASTRICHT <w MAESTRICHT, (Géog.) ancienne
, grande, belle & forte ville des Pays bas.
Elle eft enclavée d’un côté de la Meufe dans l’évêché
de Liege & le comté de Vroenhove , de l’autre
côté de la même riviere , elle eft enclavée dans le
pays de Fanquemont, & dans le comté de Gronf-
v e lt , fief de l’empire.
Le nom latin de Mafricht eft Trajectum adMofam,
& c’eft ce que lignifie en flamand Maeflricht, parce
que la Meufe s’appelle Maes dans cette langue, &
que le mot Trajectum a été corrompu en Treiclum
ou Tricium ; aufli Monftrelet l’appelle-t-il en fran-
çois la ville de Treet. Majlricht lignifie donc trajet fur
la Meufe, & les Romains l’appelloient Trajectum
fuperius , Trajet fupérieur , pour la diftinguer de
Trajectum inferius , qui eft Utrecht fur un bras du
Rhin.
Maflricht eft une ville fort ancienne , qui étoit
autrefois comprife dans le royaume d’Auftralie.
Pendant long tems elle n’a reconnu d’autre fouve-
rain que l’empereur ; enfuite les ducs de Brabant
poffederent cette feigneurie , que les évêques de
Liege leur difputerent : enfin l’Efpagne la céda aux
états généraux par le traité de Munfter.
Elle a éprouvé plulieurs fois les malheurs de la
guerre , ôc a foutenu fix fieges çonfidérables depuis
1579 jufqu’à ce jour. Louis XIV. la prit en 1673 ,
& la rendit en 1678 aux Provinces-Unies par le
traité de Nimegue.
C ’eft une des plus fortes places, & la principale
clé de la république fur la Meufe. Elle eft gouvernée
conjointement par leurs hautes-puiffances &
par l’évêque de Liege ; mais leurs hautes-puiffances
y ont une jurifdi&ion prééminente. On compte 12
■ à 13 mille habitans dans cette ville , fans y comprendre
la garnifon , dont les états généraux ont
feuls le droit. Majlricht eft fur la Meufe, qui la fé-
pare en deux parties ; l’une qu’on nomme proprement
Majlricht {ur la rive gauche de cette riviere,
& l’autre Wick fur la rive droite. Sa diftance eft à
5 lieues N. E. de Liege , 6 E. d’Aix-la-Chapelle ,
n E . de Bruxelles, 19 S. O. de Cologne. Long.
2.3 . 20. la t. 5 o. io . (D . /. )
MASULIPATAN, (Géog.) petite ville mal bâtie,
mais très-peuplée, des Indes, fur la côte de Coromandel
dans les états du mogol. Ses toiles peintes
font les plus eftimées de toutes celles de l’orient. Il
s’y fait un commerce prodigieux, & plulieurs na-
tionS'd’Europe y ont des comptoirs. La chaleur y eft
cependant infupportable au mois d’Août, de Mai&
de Juin. Les habitans ne mangent d’aucune chofe
qui ait vie , ce qui joint à la grande fertilité du pays,
fait que tout y eft prefque pour rien. Mafulipatan
eft à l’embouchure de là Crifna, à environ 80 lieues
de Golconde. Long'. 99. lat. 16. 30.
MAT, adj. {Art. mech. ) il fe dit des métaux dont
on a laiffé la lurface fans éclat, en ne la bruniffant
pas'. Il y a dés fubftaricesnaturellement mattes, &
qui ceffent de l’etre par art; il y en a qui font éclatantes
.& qu’on amatdt ; il y en a qu’on ne peut faire
briller, d’autres qu’on ne peut empêcher de briller:
on dit aufli des couleurs qu’elles font mattes , lorf-
qu’elies n’ont aucun luifant ; telles font la terre
d’ombre & le maflicot. Un tableau feroit mattey fans
le vernis & fans l’huile dont on délaye les couleurs.
Mâ t , adj. &c fubft. (Jeu d'échecs.') il fe dit du
coup qui finit la partie, le roi étant mis en prife d’une
piece, & ne pouvant où fe remuer du tout ; alors le
MA S
mai eft étouffé,ou fe remuer fans fe mettre en prife ou
de la même piece ou d’une autre : fi un joueur donne
échec au ro i, & que cet échec matte , fans que
le joueur s’en foït apperçu, on dit que le mat ejl
aveugle,
MAT & MATS , f. m. ( Marine. ) groffes & longues
pièces de bois arrondies qui s’élèvent prefque
perpendiculairement fur le vaiffeau, pour porter les
vergues & les voiles. Le mât de beaupré doit être
excepté de cette règle, puifqu’il eft pointé à l’avant
fous un angle d’environ 45 degrés. Les mâts font
fortifiés & foutenus par des manoeuvres qui font les
aubans & les étais. Les mâts majeurs font les quatre
mâts qui s’élèvent immédiatement fur le pont.
Les grands vaiffeaux ont quatre mâts ; fa voir, un
vers la poupe , qu’on appelle mât d'artimon ( Mar.
PI. 1. coté W. ); le fécond au milieu, nommé grand
mât coté X ; le troifieme vers la proue, on l’appelle
mât de mifaine, ou mât d'avant, coté Y ; le quatrième
fe nomme mât de beaupré coté'Z : on ajoute quelquefois
à ces quatre mâts un cinquième , c’eft un
double artimon. Voye^ aufli ces mêmes mâts dans la
deuxieme figure de la première Planche , coté j8 . Go.
S * -G *4'
Chaque mâteLi divifé en deux ou trois parties ou
brifures,qui portent aufli le nom de mât, & qu’on di-
ftingue vers le tenon, depuis les barres de hune juf-
qu’aux chouquets , qui font les endroits oit chaque
mât eft affemblé avec l’autre ; car le chouquet affermit
la brifure par en-haut, ôt par en-bas elle eft liée
& entretenue par une clé ou groffe cheville de fer ,
forgée à quatre pans. Le mât qui eft enté fur le mât
d’artimon , s’appelle mât de perroquet d'artimon, ou
Amplement perroquet d'artimon , perroquet de foule ou
perroquet de fougue. Le mât qui eft enté fur le grand
mât 3 fe nomme le grand mât de hune, & on nomme
le grand mât de perroquet, ou Amplement perroquet,
celui qui eft enté fur celui-ci. On donne le nom de
mât de hune d'avant au mât qui eft enté fur le mât de
mifaine , & le mât qui eft enté fur ce mât de hune ,
s’appelle mât de perroquet de mifaine , de perroquet (Lavant
, ou Amplement perroquet de mifaine , de même
que la voile qui y eft attachée ; enfin mât de
perroquet de beaupré, ou Amplement perroquet de beaupré
y tourmentin & petit beaupré font les noms du mât
qui eft enté furie beaupré. ^oye^MARiNE, PI. I.fig.
1. &fig. i .
Les mâts des plus grands vaiffeaux font fouvent de
plufieurs pièces ; & outre le foin qu’on prend de les
bien affembler, on les furlie encore avec de bonnes
cordes, & on y met des jumelles pour les renforcer.
W ffiM i Jumelles. On les peint aufli affez fouvent
par le bas , & on les frotte de goudron, fur-tout par
le haut, au-tour des hunes & de tout le t o i t , afin
de les conferver : leurs piés de même que les tours
font taillés en exagone ou oâogone.
Le grand mât eft pofé à-peu-près au milieu du vaiffeau
dans l’endroit oit fe trouve la plus grande force
du bâtiment. Le mât d’artimon eft éloigné autant
qu’il eft poflible de celui-ci, afin de donner à fa voile
la plus grande largeur, pourvu qu’il y ait cependant
affez d’efpace pour manoeuvrer aifément derrière
ce mât, & pour faire jouer la barre du gouvernail.
Pour avoir une réglé à cet égard qui conferve tous
ces avantages , les conftru&eurs partagent toute la
longueur du vaiffeau en cinq parties & demie, &
placent ce mât entre la première partie & la fécondé 9
à prendre de l’arriere à l’avant. Cette même réglé
fert pour placer le mât de mifaine, & cette place eft
à la cinquième partie de la longueur , à prendre de
l’avant à l’arriere. Le pié de ce mât ne porte pas fur le
plafond , à caufe de la rondeur de l’avant qui l’en
empêche, mais il eft pofé fur l’affemblage de l’étrave
& de la quille. Comme le mât debeaupré eftentiere-
•' ment
M A T
ment hors.du vaiffeaui, fa place n’eft point fixée.
Voyei Beaupré. Dans leur pofition le; grand mât &
\erndt d’artimon penchent un peu.vers l'arriéré,, afin
de faire carguer le vaiffeau par - l'ài, & de lie faire
mieux* venir au vent.
La réglé qu’on fuit généralement pour les proportions
des '.mâts ,. eft de leur donner amant de piés de
hauteur, qu’il yen a eadeux fois la largeur & le creux
du vaiffeau: ainfi 30 piés de large & 10 piés,de creux
'qui font 40 piés. ,. étant doublés, on a 80 piés pour la
hauteur du grand<mât ,.qui.eftle plus haut parce qu’il
eft placé où eft la plus grande force du vaiffeau, &
où il peutile pluseontribuer à l’équilibre. Les autres
mâts font plus bas que celui-ci. Le mât de mifaine eft
ordinairement d’une dixième partie plus court que le
grand mât. La hauteur de celui d?artimon n’a. que
les trois quarts de celle du grand mât, &c la hauteur
du mât de.beaupré eft égale aux trois huitièmes de la
longueur du vaiffeau. On proportionne, auifll l’é-*
paiffeur des mâts au creux,du vaiffeau.. OnJeur donne
un pié d’épaiffeur dans l’étembraie ,. par chaque
Ax piés de creux qu’a le bâtiment, & on donne à
Fépaiffeùr du toit lès trois quarts de celle d u d a n s
l ’étembraie. A cet endroit les mâts font un. peu, plus
épais, qu’au-deflbus , à caufe des manoeuvres qui y
paflent.
A l’égard de l’épàiffeür des mâts, de hune, on la
réglé fur celle des-tours des mâts fur lefquelsilsfont
entés,. & cette réglé confifte à leur donner les cinq
fixiemes parties.
Enfin, pour ne rien omettre d’effentièl dans cet
article, j ’ajoute que les hauts mâts, en y comprenant
les bâtons des pavillons, fe mettent bas par les trous
d’entre les barres de hune de devant, & que les An-
glois les baiffent par derrière , quoique cela foit plus
difficile:. C ’eft à un maître de vaiffeau d’Enchuife,
nommé KreinWouterz, qu’on doit la maniéré d’attacher
ainfi les mâts pour les amener quand on veu t,
& pour les remettre de même avec une égale facilité.
On mâte un vaiffeau en enlevant les mâts avec des
machines à mâtérjdesgruesjdes allégés; & quoiqu’ils
foient déjà arborés, on rie laiffe pas qttpIquefois dç
les changer de place, en coupant les étanbraies, en
fe fervant de coins pour les repouffer, & en les tirant
par le moyen des étais ôc des galaubans.
Les plus beaux mâts viennent de Norvège ou de
Bifcaye. On en tire aufli du mont Liban & de la mer
Noire, qui font eftimés.
Voici un détail particulier de là pofition des mâts
& de leurs proportions , tiré de l’architeûure navale
, que j’ai citée en plufieurs endroits.
Le milieu du diamètre du grand mât eft placé eh
arriéré du milieu dit vaiffeau de 5 lignes ^ par pié de
la longueur totale.
Le devant du mât d’artimon eft placé entre la cin-
iquieme & fixieme parties de la longueur totale.
Il y a des cbnftrufteurs qui placent l’avant du
grand mât plus à l’arriere qu’au milieu , d’autant de
fois 4 lignes qu’il y a de piés dans Cette longueur.
Exemple pour un vaiffeau de 74 canons.
Longueur de l’étrave à l’étambort , i 54 piés 8
pouces multipliés par4lignes, produit 4 piés 8 pouces
6 lignes 8 points.
A l’égard de la longueur dû grand mât, pour les
Vaiffeaux depuis le premier jufqu’au quatrième rang,
ori lui donne 2 fois {Ta plus grande largeur dù vaiffeau.
Pour les vaiffeaux du cinquième rang, on ajoute
3 piés à la longueur ci-deffus, & 6 piés pour lés frégates
qui n’oritqu’un pont. Exemple : le maîtfe bau
a 42 piés, la longueur du grand mât fera donc de I05
piés. Plufieurs conftruûeurs prennent, pour avoir la
longueur du grand mât, deux fois la longueur du
maître bail, à quoi ils ajoutent le creux ; ce qui fait
la même chofe que fi l’on fuivoit la méthode précé-
TomeX*
M A T 18 s
dente , quand le creux eft égal à la moitié de la lar-
geur.Le plus grand diamètre d’un mât eft au premier
pont, où.ori lui donne autant de pouces que le 7 de
la plus grande longueur du mât a de piés. Exemple,
Le grand mât a de longueur 105 piés.
Le 7 de 105 eft de 3 5 piés.
Ainfi le plus grand diamètre du grand niât de ce
vaiffeau, aura 3.5. pouces, ou 2 piés 11 pouces.
Le plus petit diamètre du grand mat eft au bout oît
fe place le chouquet, &. il a en cet endroit les y du
grand diamètre.
Le diauietre du grand mât étant de deux piés
onze pouces,
Le petit diamètre fera d’un pié onze pouces quatre
lighes,.
D ’autresconftfuâeurs trouvent le grand diamètre
en prenant, deux fois la largeur du vaiffeau, & une
fois le creux; ils divifent cette fomme par trois, ôç
le nombre du quotient indique le diamètre du mât
en pouces, ce qui revient à ce qu’on a dit plus haut.
Epcemple. Largeur, 43 piés. Doublée, 86 piés,
-Creux, 21 piés. T o ta l, 10 7 piés.
Ce total 10.7 piés eft la longueur du grand mât
qu’il, faut divifer par trois ; il vient au quotient
3 5 y , ce qui indique que le grand mât doit avoir
35 pouces, 8 lignes:de diamètre au niveau du premier
pbot'.
Le thon, qui eft là partie du mât comprife depuis
le chouquet jufqu’aux barres de hune, a de longueur
y de celle du mât.
Exemple. La longeur du grand mât eft de 105. piés
divifés par 9.
Le quotient qui indique la longueur du thon, eft
de 11 piés 8 pouces.
Méthodes pour, trouver les diamètres moyens entre le
plus, grand & le plus petit.
On trouve les diamètres moyens entre le plus
grand qui eft au premier pont, & le plus petit qui
eft au chouquet, en tirant la ligne A B égale ad
grand diamètre;
Le cbmpas ouvert de A B , décrivez de A l’arc
B E , & du point.5 l’arc A F ; ces deux arCs fe couperont
au point C ; de ce point abaiffez une perpendiy
culaire à la ligne A B ; tracez enfuite parallèlement
à A B , la ligne L G, égale au plus petit diamètre ; de
façon qu’elle touche par fes extrémités les deux
arcs A F ehB E ; divifez la longueur du mât en un certain
nombre de parties égales, en 9 fi l’on veut;
partagez de même fur votre figure, la diftance comprife
entre les lignes qui marquent lès diamètres ,
en autant de parties égales que vous voudrez, 9
par exemple, par des lignes parallèles également
éloignées les unes des autres, & ces lignes vous indiqueront
les diamètres moyens entre le plus grand
A B , & le plus petit £ G ; ainfi la diftance comprife
entre A B & £ G eft partagée en .9 parties égaies : &
qü’on ait partagé de même la longueur du mât en
9 parties égales, la première parallèle après A B fera
le diamètre du mât à la première divifion ; la deuxieme
parallèle fera le diamètre du mât à la deuxieme
divifion, &c.
À