fouvent même en ordonne-t-on un plus petit nombre
• mais lorfqu’on en donné f ix , poui; l’ordinaire
on a la l'age précaution de mettre un jour de repos
entre le troifieme & le quatrième.
Il cft à propos que tous les malades foient traités
avec les mêmes précautions, & il eft très-important
de les redoubler à l’égard des hémopthifiques, de
ceux qui ont la fievre continue, & autres dont nous
avons parlé en dernier lieu, parmi lefquels on peut
compter les goutteux & les femmes qui font fujettes
à des pertes de fang très-abondantes*
Lorfqu’un malade fe trouvera incommodé des
effets du bain, il faudra le traiter par les faignées &
par beaucoup d’adouciffans ou de rafraîchiffans , &c.
lur quoi la raifon eft d’accord avec 1’expérience*
On ne fauroit trop recommander à ceux qui prennent
les bains de ne pas s’expofer à l’air froid, par
le danger qu’il y auroit que la tranfpiration qui fe
trouve en train de s’augmenter, ne venant à être
fupprimée, il n’en réfultât des accidens très-fâcheux.
On obier ve de très-bons effets des bains dans la pa-
ralyfie, & en général toutes les affeéiions de ce genre
paroiffent affez bien indiquer l’adminiftration de ce
remede ; néanmoins il n’eft pas vrai que. tous les
paralytiques en foient également foulages ; ainfi il
eft prudent de ne l’employer, à l’égard de certains
malades, qu’avec beaucoup de précautions, & il
eft mieux pour d’autres qu’ils s’en abftiennent tout-
à-fait. Voye{ PARALYSIE.
Le bâin local de eaux de Balaruc, ou même encore
la douche, convient également dans cette ef-
pecede paralyfie qui procédé d’une foulure ou com-
preflion trop rude dans une partie, pourvu toutefois
que les nerfs aient confervé'leur intégrité : dans
ce genre d’affeftion on applique le remede à la partie
même qui a été maltraitée, quoiqu’elle fe trouve
bien fouvent affez différente ou affez éloignée de
celle qui eft réellement paralyfée.
Il faut encore être très-circonfpeft dans l’adminiftration
de ce remede à l’égard des perfonnes
goutteufes, de celles qui font atteintes de virus vénérien
, des épileptiques, des hypocondriaques, des
hyftériques, &c.
Il ne faut pas non plus négliger, dans le cas d’un
rhumatifme invétéré, les bons fecours qu’on peut
retirer du bain chaud, qu’il fera toujours mieux de
prendre au degré le plus approchant du bain tempéré,
qu’à celui du bain chaud proprement dit.
Le demi-bain s’emploie encore ordinairement
dans les douleurs fciatiques, mais avec des fuccès
différens, car il fait du bien aux uns & du mal aux
autres ; or donc en fuppofant d’un côté que la fcia-
tique participe de la goûte à laquelle les bains chauds
font contraires ; de l’autre, que cette douleur foit
l ’effet d’une forte impreflian du froid, & qu’elle
tienne de la qualité du rhumatifme mufculaire ; en
fuppofant, dis-je, ces différentes caufes de la fcia-
tique, il paroît que les bains plus tempérés, comme
ceux des eaux de la Malou, devroient convenir dans
le premier .cas, & les bains chauds, comme ceux
des eaux de Balaruc, dans le fécond.
Pour ce qui eft de la douche, tout le monde fait
que c’eft une efpece de bain local dans lequel la
partie placée convenablement à la fource eft continuellement
arrofée d’eaux minérales, tandis qu’un
baigneur la friâionne légèrement en dirigeant l’eau
avec fa main à mefure qu’elle y eft verfee par une
autre perfonne prépolée à cette fonûion. Le tems
que dure la douche des eaux de Balaruc n’eft pas de
plus de quinze minutes ordinairement ; il eft pour-r
tant des parties qu’on pourroit doucher plus long-
tems, & toutes même font dans ce cas, fi vous- en
exceptez la.tête, qu’il y auroit du danger à expofer
trop de tems à cette opération : outre l’incommodité
des vapeitrs de la fource que le malade ne Apporte
point aifément, lorfqu’il a la face tournée du
côté des eaux , la fenfation de l ’eau de Balaruc ver-
fée dans l’opération de la douche fur la partie, pa-
roit d’abord la même au malade que celle de l’eau
bouillante, fur-tout lorfqu’on la répand fur le vifa-
ge-; On voit aufli que la partie douchée en devient
extrêmement chaude & fort rouge ; on juge aufli,
d’après ce que nous avons dit plus haut, que la
tranfpiration doit y augmenter confidérablement.
On peut répéter deux fois par jour la douche, 8c
cela pendant quatre, lix , huit jours, ou même pendant
un plus long-tems, fuivant que la maladie 8e
le tempérament du malade paroiffent le permettre.
On applique la douche à la tête & à la nuque, ou à
la partie poftérieure du cou dans l’hémiplegie ; les
malades dûement préparés, fuivant la méthode ci-
deffus indiquée * fe baignent le matin ôc fe font doucher
le foir. On a plufieurs exemples de furdités
guéries par la douche de la tête, lorfque cette affection
eft récente, 8e qu’elle a été fur-tout occafion-
née par l’impreflion du froid. Quelques médecins
font encore en ufage d’ordonner dans ce cas les in-
jeûions d’eau de Balaruc dans le méat auditif, manoeuvre
que les baigneurs ne manquent pas de vous
rappeller, 8c qu’on voit reuflir admirablement bien
quelquefois, ces injeûions détachant 8c entraînant
au-dehors des efpeces de bouchons qui obf-
truoient le conduit de l’oreille. Quelquefois encore
on applique très-efficacement les douches dans les
douleurs chroniques 8c périodiques de la tête, avec
l’attention de n’adminiftrer ce remede que hors du
tems du paroxyfme. On l’emploie avec le même fuccès
lorfqu’une partie eft affeûé'e de ftupeur, pour
avoir été trop long-tems expofée à un froid extrême;
dans le vertige également occafionnê par
un froid à la tête ; daûs l’oedeme qu’on peut encore
combattre par le bain local, ce qui revient àu même
que la douche ; dans les tumeurs glanduleufes qiii
ne font pas produites par du virus fcrophuleux, &
qui n’ont point encore dégénéré en skirrhe, ainfi
qu’ôn peut le conclure par analogie de ce qu’on ob-
ferve en pareils cas, des bons effets de la douche
des eaux de Barêge , que M. de Bordeu a très-bien
notés dans fa belle thefe fur les eaux d’Aquitaine.
A l ’égard des ulcérés, c’eft la douche des eaux:
minérales fulphureufes qui leur convient principalement;
on emploie néanmoins avec affez d’efficacité
celles de Balaruc pour laver & déterger les
vieux ulcérés; la douche de ces eaux eft encore
d’une très - grande reffource dans le traitement des
dartres, mais il faut avoir la plus grande attention
à bien diftinguer les cas oîi l’on peut entreprendre
leur curation, de ceux oii l ’on doit, pour ainfi dire,
en abandonner Amplement la guérifon à la nature.
On peut encore préfumer avec quelque fondement
, que la douche des eaux de Balaruc convien-
droit très-fort contre la teigne, en adminiftrant ce
remede avec prudence, & en préparant le malade
avec toutes les précautions convenables.
Nous avons vu qu’on employoit encore les bains
de Balaruc fous forme de vapeurs ; cela fe pratique
en plaçant le malade dans une étuve propre à cet
ufage. La chaleur de l’étuve de ces bains fe porte au
30 ou 3 i e degré du thermomètre de Réaumur, les
malades y font mis tout nuds, couverts feulement
d’un linceul, & ils ne tardent pas d’y être tout
trempés de fueur ; ils y reftent autant de tems que
les forces peuvent le leur permettre : les uns y reftent
une demi - heure & quelquefois plus ; d’autres
ne peuvent plus y tenir après dix ou quinze minutes
; enfin il y a des fujets, 8c ce font principalement
les femmes, qui à peine introduites dans l’étuve, y
tombent en fyncope ; il eft donc mieux pour ces den-.
niers de s’abftenir entièrement de ce remede. Les
malades au fôrtir de l’étuve font traités avec le
même foin qu’ils le font aufortir du bain des eaux,
8c c’eft toujours les mêmes préparations, la même
conduite à fuivre dans ce remede que dans l’autre*
Les bains de vapeurs ont aufli leur utilité dans les
reliquats de rhumatifme, dans la contra&ion permanente
des membres, dans les maladies cutanées ; ils
font encore très-.efficaces, fi l’on en croit Springfeld,
pour les perfonnes qui fouffrent des contractures dans
quelques membres en conféquence du mercure ad-
miniftré avec imprudence ou à trop forte dofe.
Eaux martiales. Les eaux martiales font ainfi ap-
peliées du fer dont elles font imprégnées ; elles font
prefque toutes froides, 8c plus ou moins fpiritueufes,
ou chargées d’air élaftique. Celles de ces eaux qui
contiennent en petite quantité de cet air ou efprit,
ont up goût de vitriol ; celles qui renferment beaucoup
de cette fubftance aérée ont, outre le goût de
vitriol, le goût piquant dont nous avons déjà parlé
plufieurs fois. Nous avons remarqué aufli que les
eaux martiales, encore que chargées d’autres principes
que du fe r , tiroient néanmoins leur nom de
cette derniere fubftance. La noix de galle eft comme
la pierre de touche pour s’affurer de la qualité martiale
des eaux ; en effet, par l’infperfion de cette
poudre fur ces eaux, on voit qu’elles prennent bientôt
une couleur rouge ou de violet foncé, ou enfin
qu’elles fe teignent en noir, 8c cette couleur plus ou
moins foncée eft l’indice certain de la plus ou moins
grande quantité de fer qu’elles peuvent contenir.
Toute eau minérale qui foumife à la même expérienc
e , ne donnera apcundeces lignes , ne fauroit donc
<être mife au nombre des eaux martiales. On doit
diftinguer deux efpeces d’eaux martiales qui different
entièrement l ’une de l’autre, c’eft-à-dire que
dans les unes le fer s’y trouve diffous d’une façon
confiante 8c durable fous la forme du vitriol de
Mars; telles font les eaux de Calfabigi, celles de
V a is , de la fource qu’on appelle la dominique, 8c
fuivant M. de Sauvages, celles d’une des fources
d’eaux minérales qu’on trouve aux environs d’Alais :
dans les autres au contraire le fer eft dans un état
de diffolution fi légère & fi facile à fe difliper, qu’ex-
pofée au plus petit degré de chaleur, même au feul
air libre, le fer fe précipite au fond des vaiffeaux ;
les mêmes phénomènes arrivent, quoique plus tard,
à ces eaux dans les bouteilles les mieux bouchées.
On met au nombre de ces dernieres les eaux de
Spa, de Pyrmont, de Paffy, de Forges, de Vais, de
Camares, de Daniel près d’Alais, &c. 11 faut encore
obferver, i 9. que ces eaux different entre elles,
non-feulement par rapport aux différens fels, aux
différentes terres, foit terre abforbante, foit félé-
■ nite, mais encore, ce qui mérite plus d’attention,
par une différente quantité de principe martial.
Maintenant les mêmes phénomènes étant produits
dans les eaux martiales par l’infperfion de la poudre
de noix de galle, que dans une diffolution aqueufe
du vitriol de Mars, il eft arrivé de - là que les premiers
auteurs qui ont parlé des eaux minérales, ont
unanimement avancé que toutes les eaux martiales
contenoient du véritable vitriol ; cette affertion qui
cft vraie en effet de quelques eaux martiales dont
on a fait tout récemment la découverte, 8c qui
font les plus rares de toutes, fe trouve fauffe à l’égard
des eaux martiales en général, auxquelles cependant
on faifoit cette application, comme l’ont
très-bien obfervé Mr8 Venel 8c Bayen. Voye[ Tana-
lyfe des eaux de Calfabigi.
Les eaux martiales contiennent non - feulement
une terre martiale, mais encore un fel marin, un
fel d’épfon, un fel marin à baie terreule, un fel
féiéniteux, 8c une terre abforbante. Tous ces princi*
Tome X .
pe$, & peut-être encore quelques autres, y font
contenus dans une variété de rapports qui fait la differente
des efpeces des eaux. Nous n’avons rien à
ajoûter à ce que nous avons dit plus haut fur la
maniéré de découvrir 8c de démontrer ces principes.
Les eaux martiales prbduifent dè même qtié le*
falées, un effet ftimulant 8c déterfif fur les premier
res voies; elles mènent encore par le bas, fi elles
font prifes en grande quantité & qu’elles foient char*
gées de beaucoup de fels, principalement du fel ma-*
rin à bafe terreufe ; en outre le fer qu’elles Contien-»
nent leur donne une qualité ou vertu corrobo*
rante; il leur eft encore ordinaire de teindre les
felles d’une couleur noire. En fuppofant que ces
eaux pénètrent réellement dans la malle du fang,
elles le temperent, le raffraichiffent ; elles ftimulent
légèrement les folides, ouvrent les voies urinaires ,
& provoquent le flux des urines, effets qui leur font
communs avec les eaux falées ; du refte, elles font
en même tems légèrement aftringentes 8c toniques,
& c’eft même la qualité qui leur eft la plus propre*
Il s’en fuit donc que les eaux martiales participent
de la nature des eaux falées, ainfi que des propriétés
de ces dernieres ,8 c qu’on peut en conféquence les
employer dans beaucoup de cas avec le même fuccès
; elles font fur-tout bonnes pour les perfonnes
Chez lefquelles la digeftiôn 8c l’appétit languiffent à
caufe d’un relâchement dans les vifeeres abdominaux,
aux mélancholiqueS, aux hyppocondriaques,'
Ou à ceux dans l’eftomac defquels les impuretés acides
fe régénèrent continuellement; elles font encore
excellentes dans les fleurs blanches invétérées
pourvu qu’il n’y ait point de virus vénérien, dans
les gonorrhées invétérées, dans les flux de ventre
opiniâtres, & même dans la dyffenterie.
Plus les fujets fe trouvent délicats , plus leurs folides
font faciles à irriter , plus leur poitrine eft foi-
ble, 8c plus on doit avoir d’attention à ne choifif
que les. eaux martiales les plus légères pour l’ufage
de ces perfonnes.
Pour ce qui eft des précautions qu’on doit obfer-
ver dans l’ufage de ces eaux, la maniéré de les ad-
miniftrer , l ’utilité d’une préparation, nous ne nous
répéterons pas fur ces, articles.
Après tout ce que nous venons de dire, on peut
juger que les eaux martiales font toujours plus de
bien à la fource même que quand elles font tranf-
portées ; nous ne devons pas ometre non plus que
leur aâion eft très-utilement favorifée par un exercice
modéré, comme la promenade dans des lieux
couverts, 8c où l’on refpire un air pur & champêtre.
Eaux minérales fulfureufes. Les eaux fulfureufes
font ainfi appellées du foufre qu’elles renferment,
ou d’une efpece de vapeur foufrée très - legere qui
s’éleve de leur furface. Nous avons déjà dit qu’on re-
connoiffoit la qualité fulfureufe de ces eaux à deux
lignes ; favoir à l’altération que l’argent en maffe
recevoit dans fa couleur, foit qu’il fut jetté dans fes
eaux, foit qu’il fût expofé à leur vapeur, & à l’odeur
nidoreufe, à-peu-près femblable à celle d’une diffolution
de foie de foufre , ou des oeufs durs à demi-
pourris , qu’elles exhalent ordinairement. Il y a de
ces eaux qui ont un goût nauféabonde, comme celui
des oeufs pourris ; telles font les eaux d’Aix-la-Chapelle
, celles de Barêge : il y en a d’autres, comme
les eaux bonnes , qui ne font pas fur le palais une
fenfation aufli défagréable, & qui même ont prefque
le goût du petit-lait, apparemment parce qu’elles
font moins chargées d’élémens fulfureux.
Les eaux fulfureufes mêlées à une diffolution d’argent
par l’acide nitreux, ou au fel de faturne, font
un précipité brun 8c Blême noir. Aux lignes quçi
X y y i j