TobIervateur,jufqu’àrefufer d’allonger leursbrasoii
quçlqu’autre membre , on entrouvre la coquille, 8c
on la perce avpc un fer pointu du côté .opp.ofé à la
bouche de l’animal, ou à la partie qu’on fouhaitede
faire fortir. Pour lors on fait entrer par cette petite
ouverture, plufieurs grains d’un fel noir 8c piquant,
qu’on nomme à la Rochelle fel de chaudière \ 1 effet de-
•cet acide eft fi violent, qu on voit aufîi-tot 1 animal
revenir de fa léthargie, 8c céder à cet effort, en ouvrant
fa coquille , ou allongeant quelques-uns de fes
membres. C ’eft ainfi qu’on peut venir à bout de ces
animaux, pour avoir letems de les examiner , 8c de
terminer fes deffeins.
Il faut encore obferver que comme ces animaux
ne relient pas long-tems dans la même fituation, on
peut recommencer à leur donner du nouveau f e l ,
pourvu qu’entre les deux obfervations, il y ait un
certain intervalle de tents.
La lumière leur eft très - contraire, & ils fe retirent
à fon éclat ; c’eft donc la nuit qui eft le tems le
plus favorable pour les examiner: une petite lampe
fpurde réuffit à merveille pour les fuivre, & profiter
de ce qu’ils nous découvrent. On doit avoir grand
foin de les rafraîchir le loir avec de l’eau nouvelle ,
ou de changer le foir & le matin l’herbe dans laquelle
ils doivent être enveloppés. On les trouve fou vent
qui rampent la nuit fur cette herbe, 8c cherchent les
infectes qui y font contenus.
Cette herbe qui ne fe trouve que fur lés bords de
la mer, fe nomme far à la Rochelle, & s’appelle
varec ou goémon dans d ’autres endroits. Outre 1 a-
vantage qu’elle a d’être remplie d’une multitude de
petits infeéles très-propres à là nourriture du coquillage
, fon goût marin le trompe ; & quoique placé
dans un grand vafe , il fe croit proche des côtes de
la mer. Hiji. nat. éclairée, tom. 1. & //• (L). J* ) ^
Manche faux a tremper , ( Coutelier. ) c’eft
une barre de fer terminée par une efpece de douille
où. l’extrémité des pièces qu’on a à tremper eft reçue.
Manche a ém o u d r e , c’eft un manche de bois
fur lequel on place les pièces à émoudre , pour les
tenir plus commodément.
Manche a polir , c’eft un manche de bois fur
lequel on place les pièces à polir, pour les travailler
plus commodément.
Une piece trempée, émoulue ou polie , 1 efaux
manche fert tout de fuite à une autre qui eft prête à
être Ou polie , ou émoulue, ou trempée.
Manche , ( Artméchaniq. ) c’eft dans tout vêtement
moderne, la partie qui couvre depuis le haut
du bras jufqu’au poignet. La manche eft difficile à bien
tailler. La chemifea des manches, la vefte, l’habit,
la foutane, le furplis, &c. ^
Manche , ( Pharmac. ) manche d’Hippocrate,
manicaHippocratis. Foye[ CHAUSSE, Pharmac.
Manches du bataillon , ( Art milit. ) c’eft ainfi
qu’on appelle différentes divifions du bataillon. Foye{
^Division s,
Manche a eau , ou Manche pour l e a u ,
^ Marin. ) c’eft un long tuyau de cuir fait en maniéré
de manche ouverte par les deux bouts. On s’en fert
à conduire l’eau que l’on embarque , du haut d un
vaiffeau jufqu’aux futailles qui font rangées dans le
fond de cale , pour faire paffer l’eau d’une futaille
dans l’autre. On applique pour cela une des ouvertures
de la manche fur la futaille vuide , & 1 autre
ouverture fur celle qui eft pleine , & où l’on a mis
une pompe pour faire monter l’eau. On-fe fert de ce
moyen pour conferver l’arrimage 8ç l’affiete, ou l’ef-
tive d’un vaiffeau , en rempliffant les futailles vui-'
des du côté où il faut que le vaiffeau foit plus chargé.
, Manche de pompe , c’eft une longue manche de
toile goudronnée , qui étant plouéeà la pompe , re-
çoiti’eau qu’on enfait fortir, ÔC la porte jufqueshprs
le vaiffeau.
MANCHE, LA Manche , ( Marin. ) fe dit d’une
efpece de mer de figure oblongue, qui eft renfermée
entre deux terres. Il s’applique plus particulière^*
ment à quelques endroits.
Manches , terme de Pêche, ufité dans le reffort de
l’amirauté de Marennes, forte de rets. Ce font les
véritables guideaux à hauts étaliers, à la différence
qu’au lieu d’être auffi folidement établis que les guideaux
de cette efpece , qui font fur les côtes de la
haute Normandie , au lieu d’être montés fur des
pieux , ils ne font tendus que fur des perches , qui
ont à la vérité quatre , cinq, jufqu’à fix braffes de
hauteur. Le fac qui forme le guideau a environ quatre
à cinq braffes de long , 8c prefqu’autant d’ouverture
; à chaque coin du manche, tant du haut que
du bas de l’entrée du guideau , il y a une raque ou
annelet de bois, qui fert de couet ou oeil pour arrêter
le fac ; on parte ces raques dans les deux perches
qui tiennent le fac du guideau, dont l’ouverture eft
tenue ouyerte par une traverfe de corde, comme aux
autres guideaux. Les pêcheurs ont befoin d’un ba?
teau pour tendre leur rets ; 6c pour faire couler les
raques le long des perches 8c defcendre le guideau
autant qu’ils le jugent à propos, ils fe fervent d’un«
petite perche croifé.e par le b out, pour abaiffer &
arrêter les raques ; fouvent même la tête du guideau
relie à un pié ou deux au-deffus de la furface de
l’eau.
Les manches pêchent de la même maniéré que les
guideaux, c’eft-à-dire, tant de marée montante que
de juffant. Il faut du beau tems pour faire cette pê*
ehe avec fuççès : les greffes mers 6c les tempêtes ,
ainfi que les molles eaux y font contraires. On prend
dans les guideaux des chevrettes, des falicots ou de
la fanté , 6c généralement toutes fortes de poiffons
que la marée y peut conduire.
Cette pêche a le même abus de celle des guideaux.'
Les manches ont l.es mailles très-larges à l’ouverture;
mais elles diminuent, de maniéré que vers le fond *
ou à la queue .du fac , à peine ont-elles deux à trois
lignes au plus en quarré. Deux perches fuffifent pour
chaque guideau , qui s’étendent la plupart fépare-
ment & non en rang ÔC contigus, comme font les
rangs d’étaliers des côtes de Caux 6c du pays d’Auge.
Les mailles des manches ont à l’entrée dix - huit
lignes ; elles diminuent vers le milieu , où elles ont
enyiron neuf lignes, & vers le fond du fa c , à peine
ont-elles trois lignes en quarré. Foye{ la figure dans
nos Pl. de Pêche.
Manches , Maniolles okSan et . Foyei Ma-
Nïolle. Cet infiniment eft une efpece de bouteux *
ou bout-de-quievre.
Les pêcheurs qui font la pêche avec cet inftru*
ment, montent dans leur chalan : c’eft un petit bateau
lemblable en toutes maniérés aux pirogues de
la Martinique. Plufieurs font faits comme d’un feul
tronc d’arbre. Ceux qui font conflruits avec du por-
dage , n’ont que deux ou trois plates petites varangues
affez foibles ; cette forte de bateau reffem-
ble à une navette de tifferand, dont les deux bouts
font un peu relevés ; le deffous eft plat, l’avant pointu
, 6c l’arriéré un peu quarré en deffous. Un chalan
de dix - neuf piés de longueur , a deux piés -un
quart de hauteur dans le milieu , & deux piés neuf
pouces de largeur. Deux hommes fuffifent pour
faire la pêche, l’un tend le rets , 6c l’autre rame ,
de la même maniéré que nous l’avons ci-devant expliqué
des pêcheurs de ja riviere d’entre le pont &
la barre de Bayonne. Quand ces bateaux portent
voile , elle eft placée fur un petit mât à l ’avant, 6c
faite comme celle des tillolles, 6c la voile leur fert
auffi de teux.
Quand les chalans pêchent à la manche, ils fuivent
le borcj de la levée de la riviere, en tenant leujr
M A N
manche de la même maniéré qu’on tient une écumét-
te , avec quoi ils prennent généralement tout ce qui
range le bord de l’eau ; I’ufagè alors en eft auffi pernicieux
, que celui du bouteùx ou bout-de-quievre
fur les fables durant les chaleurs. Les pêcheurs nefe
fervent ordinairement de ces manches , que durant
les lavaffes 8c débordemens provenant de la fonte
des neiges des Pyrénées, qui arrive toujours dans
les mois de Juillet 8c d’Aoüt.
Manche , en termes de Potier de terre, eftûnë efpece
de poignée arrondie , par laquelle on prend
une pièce quelle qu*elle foit.
Manche , en termes de Blafon, eft la repréfonta-
tion d’une manche de pourpoint à l’antique I telle
qu’on en voit dans quelques armoiries.
Ma n ch e , la ( Géog. ) contrée d’Efpagne dans la
nouvelle Caftille , dont elle eft la partie méridionale
, le long de la Guadiana qui la traverfe. Elle eft
bornee au couchant par l’Ellramadure , au midi par
le royaume de Grenade 8c par l’Andaloufie ; au levant
par la Sierra, 6C par le royaume de ValenceÔC
de Murcie, 8c au nord par le Tage, qui la fépare de
l’Algarrie. La Guadarména qui fo perd dans le Gua-
dalquivir , ÔC la Ségura qui arrofe le royaume de
Murcie, ont leurs fources dans la Manche. Cieudad-
R e al, Orgaz 6c Calatrava, font les principaux lieux
de cette contrée ; mais elle n’eft vraiment fameufe ,
qite depuis qu’il a plu à Miguel Cervantes d’y faire
naître Dom Quixote , 6c d’y placer la fcène de fon
ingénieux roman. Le feul village du Tobofo eft im-
mortalifé par l’imagination de cet aimable auteur ,
qui l’a choifi pour y loger la dulcinée de ion chevalier
errant* ( D . J. )
Manch e, la ( Géog. ) nom que l’on donne à cette
partie de la mer qui fe trouve refferrée entre l’Angleterre
au nord, 8c la France à l’orient, 8c au midi;
ce qui eft' au nord-eft eft le. détroit, 6c s’appelle le
pas de Calais. Horace voulant faire fa cour à Augufte ,
lui dit dans une de fes odes :
Te belluofus qui reffiotis
Objirepit Oceanus Britannis
Audit.
« Vous voyez couler fous vos lois l’Océan,qui nour-
» rit dans ibil foin une infinité de monftres , 8c bat
» de fes flots bruyans les côtes britanniques ». ObJ-
trepit eft un terme propre à cette mer, dont les flots
font d’ordinaire dans une grande agitation , à caufe
des terres qui les refferrent, 8c du refoulement continuel
qui s’y fait par l’Océan, & par la mer du nord.
Mais on nomme aujourd’hui la Manche , Oceanus
britannicus, ÔC l’on peut avancer qu’elle coule fous
les lois de la Grande Bretagne , tant en vertu de
fes forces maritimes , que parce qu’elle poffede les
îles de Jerfey 6c de Guerneiey du côté de la France.
(£ > .ƒ .) — I
Manche de Brijlol, la, ( Géog.') bras de la mer
d’Irlande, fur la côte occidentale de l’Angleterre,
entre la côte méridionale du pays de Galles, 6c les
provinces de l’oueft, à l ’embouchure de la Sever-
ne, auprès deBriftol. (D . J. )
-5 Manche de Danemark, la, ( Géogr.) partie de
l ’Océan, entre le Danemark, la Suède 6c la Norvège.
Ceux du pays l’appellent le Schager-Rach ;
les Flamands 6c les Hollandois la nomment Cattesat.
( D . / . )
MancHe de S. Georges, la, ( Géogr. ) c’eft la partie
méridionale de la mer d’Irlande; elle comprend
la Manche de la Severne ou de Briftol. (D . J .)
MANCHESTER, (Géog.) c’eft, félonM.Gale,
1 eMançunium des anciens, ville à marché & à porte
d’Angleterre , en Lancaffiire, avec titre de duché;
elle ellbelle. riche, bien peuplée ,6c très-florifiante
par fes manufaâures de laine ôc de coton : elle eft à
Tome X,
M A N ï i
46 lieues N. O . de Londres, fut le Speiden. Long. lÊ i
ix. lat. J j . 2C). Long, félon Streél. i5. n . / i. Ut.
33 .24. ( D . J.)
MANCHETTE, f. f. ( Gtam. ) garniture ou d’une
toile plus fine, ou d’une broderie , ou de dentelle
qui s’attache au bout des manches d’une chemife 8c
qui couvre le bras aux femmes , 8c une partie de la
main aux hommes. Il y a des manchettes d’hommes ÔC
des manchettes de femmes.
Man ch e t t e , ternie de marchand de modes. Le's
marchands de modes ne font que des manchettes de
gafe, bordées tout - au - tour par en bas de blonde.
& par en haut elles font fort pliffées fur un petit ruban
de fil fort étroit, de façon que l’on y peut paffer
le bras ; elles forment l’éventail par en bas ; elles
en font à un, deux ou trois rangs qui font plus courts
les uns que les autres, c’eft-à-dire celui de deffus eft
le plus court, le fécond un peu plus long, 6c le troi-
fieme auffi un peu plus long : les deffiis de bras font
auffi plus longs que le dedans.
Les femmes s en fervent pour garnir leurs bras
8c les attachent au bout des manches de leurs che-
mifes.
Les marchands de modes font auffi des manchettes de
robes de cour qui font toutes rondes, pas plus larges
par en haut que par en bas, 6c qui font de dentelle ou
de blonde ; ces manchettes s’attachent fur les manches
du corps de robe, 8t ont quelquefois fix rangs.
Ma n ch e t t e , (Impr.) les Imprimeurs appellent
un ouvrage à manchettes un manuferit dont les marges
font chargées d’additions. Foye£ Addition
MANCHON, f. m. ( Pelleterie. ) eft une fourrure
qu on porte en hiver pour garantir les mains du
froid; c’efl une efpece de fac fourré en dedans 8c
dehors, 6cperce par les deux bouts, qu’on attache
à la ceinture, & dans lequel on met les mains pour
en conierver la chaleur pendant le tems froid. Oft
fait des manchons avec toutes les fortes de Peaux qui
entrent dans le commerce de la pelleterie, comme
martres, tigres, ours,loups-cerviers, renards, &cm
Ce font les marchands Pelletiers qui les font 6c les
vendent.
On fait encore des manchons de plumes, d’étoffes,
&c. mais ceux-là font partie du commerce des
marchands merciers.
MANCIPIUM, ou MANCUPIUM, ( Antiq:
rom.) droit de propriété d’acqmlition qu’avoient les
fouis citoyens romains fur tous les fonds d’Italie, 8c
fur leurs appartenances, comme les efclaves & le
bétail.
Ces fonds, ainfi que leur dépendances, ne pou-
voient être poffédés que par les Romains, 6c ils en
faifoient l’acquifition avec de certaines cérémonies*
en préfonce de cinq témoins, 6c d’un porte-balance*
cette maniéré de vente s’appelloit nexum, ou nexus.
6c les chofes ainfi achetées ,jurt nexi empta, ou pet
oes & libram. On appelloit ces fonds, res mancipii,
ou res juris civilis, c’eft - à - dire romani, une chofë
pofledée par droit de propriété. ( D . J .)
MAND, (Hiß. mod. Comm.i) efpece de poids
ufité dans l ’Indoftan , 8c qui varie dans les différentes
provinces. A Bengale le mand eft de 76 livres ; à
Surate il eft de 37 livres f ; en Perfo le mand n’eft
que de 6 livres.
M ANDAR, ( Géog. ) province de l’île de Célèbes*
dans la mer des Indes, au royaume de Macaffar,
dont elle occupe la partie foptentrionale : la capitale
porte le même nom que la province, Ôc eft à fopt
journées de chemin de la ville de Macaffar: fa long.
eft à 137. lat. mérid. yA. Sf. (D . J. )
M A N D A R IN , f. m. ( Hiß. mod. ) nom que les
Portugais donnent à la nobleffe ôc aux magiflrats,
6c particulièrement à ceux de la Chine. Le mot mafr
darin eft inconnu en ce fens parmi les Chinois, qui
B ij