Ce s îqueléttes vhrans font larigmffafts . fatigués î
abattus au moindre mouvement ; leur ret jurât ton elt
«énée ; lé pouls eft quelquefois v ite, .précipite I mais |
toujours foible & petit ; l’appétit manque totalement
, le dégoût farvient, les forces font epuilccs ,
On peut compter deux efpecps de marafmc »• 1 un
.propre S S vieillards*, cenféjftÆ,.eft une fuite allez
ordinaire de la vieïlleffe. Il eft connu fous le nom
de fenium Philipfi, médecin qui a'le premierappelf
<le ce nom l’état de maigreur & de deffechement
qu’bnèbferve chez les perfonnes décrépites. L autre
H appelle marafmc chaud ; il eft ordinairement accompagné
d’une fievre lente, heftique , avec des re-
doubiémen/fur le (ait, feeitrs éxceffiveS , cours (Je
ventre colliquatif, chaleur âcre dans la paume de la
main, &c. _ I m . . , ;
L’amaigriffementeffentielà cette maladie indique
évidemment que la non-nutrition , en elt la
caufe immédiate. Perfonne n’ignore que pour reparer
les pertes que le corps fait journellement, il faut
prendre des alimens, les digérer ; que le chyle qui en
eft l’extrait paffe par les vaiffeaux la&es, qu il parvienne
dans les vaiffeaux fanguins ; que les parties
muqueufes , nutrifîées s’en féparent, s appliquent
introfufeipiantur , aux différentes parties du corps
qui leur font analogues. Ainfi le moindre dérangement
dans quelqu’une de ces avions , trouble » empêche
la nutrition ; & s’il eft conftant il conduit au
marafmc. Ainfi, premièrement, des abftinences tr-bp
longues, des indigeftions continuelles, en font des
caufes fréquentes ; le vice des fucs digeftifs , & Jrag
tout de la falive , mérite fouvent d’etre accule.
Ruifdv a deux obfervations remarquables à ce lujet ;
l’une concernant un foldat à qui les conduits de Ste- I
non qui portent la falive de la parotide à la bouche I ,
a voient été coupés ; il tomboir invinciblement dans ;
le marafmc. On ne put en arrêter les progrès ^ le
guérir, qu’en fubftituant des conduitsfabvairqsartificiels.
L’aut'rébbïervation regarde une jeune dame
qui ayant effayé toutesfortes.de r.emedes inutilement
pour ebérir d’un maigreur affreufe, vint le cônfulter ;
il s’apperçut pendant qu’elle parloit, qu’elle crachoit
continuellement *, il foupçonna la caufe de fa ma-
-ladie & ne loi confeilfa autre chofe que des abftemr
de cracher, ce qu’elle fit avec fuccès. Le défaut de
la bile , du feu gaftriqué , '&c. peut auffi produire le
H H effet ; & en général dans les premières voies
toutes les caufes qui empê.cbeiont la digeflion des
-alimens, le paffagé du chyle dans les vaiffeaux def-
tinéS à le porter au fang, SOus ce point de vûe on
peut ranger l’obftruaion du pylore , la lienterie, le :
flux chimeux ou la paflion coeliaque, le flux chyleux,
l ’obftruaion des vaiffeaux laàes , des gtandes du
méfentere , les bleffures du canal thorachique,
L’application & 1’mtus-fufception des parties mu-
queufes, nutritives , eft détournée dans les maladies
aiguës,inflammatoires, cefuc nourricier forme alors
la matieré des feories ; dans les fievres lentes , hectiques
fuppuratoires, route la graille fe fond, le tiffu
cellulaire eft changé en fon premier état de mucoute,
& fournit la matière des fuppurations abondantes ;
tout le fuc muqueux fe diffipe par-là , ce qui fait que
le marafmc accompagne & termine auffi fouvent la
phthifie : la même chofe arrive dans le diabete , les
cours de ventre eolliquatïfs j la, fueur angloife, &c.
mais il n’y a point d’évacuation qui devenant immodérée
foit plus promptement liiivie du marafmc que
celle, de la femence : comme ce font les mêmes parties
qui conftituent cette liqueur prolifique, & qui
fervent à la nutrition, il n’eft pas étonnant que les
perfonnes qui fe livrent avec trop d’ardeur aux plai-
firs de l’amour , & qui dépenfent beaucoup de fe-
mence, maigriffent d’abord, fe deffechent, tombent
dans le marafmc & dans cette éfpece de confomptlon,'
connue fous le nom de tabes dofalis. Enfin il peut fo
faire que ïabs aucun vice de !lâ part des fluideV; fans
que le fuc nourricier manque,le marafmc fqit excite,
les vaiffeaux feuls péchans étant pour la plupart
trop rigides , defféchés 8i oblitérés, ou fans force &
‘ fans action, & c’eft ce qui me iëtnble le cas du marafme
fcnilc. •
Les obfervations anatomiques confirment oc
éclairciffent l’aâion des caufes que nous avons ex-
pofées : elles font voir que les vices du,foie & des.
edandes du méfentere ont la plus grande part dans la
production de cette maladie. Fontanus' ( refponj. 6*
curât. Lib. I. ) trouva dans un enfant le foie prodigieusement
gros & ulcéré , la rate naturelle , l’épi-
' ploon manquant tout-à-fait , &c. Gafpard Bauhin
obferva dans une jeune fille le foie beaucoup augmenté
, lès glandes du méfentere skirrheufes , &c.
Le cadavre d’une femme que Fabrice Hildan ouvrit,
lui préfenta des tumeurs ftéatomateufes répandues
dans le méfentere, un skirrhe confidéràble fous la
veine porte dans le pancréas » le foie dur & paie ,
&c. ccntur. i. obferv. £9. Timée rapporte avoir trouvé
le foiéskirrheux, groffi, marqueté de taches noires,
toutes les parties qui l’ environnoient corrompues,
&c. lib.ri.'épifl. 8■ Dans le cadavre d’une femme ,
Simon Schultzius raconte qu’il vit le péritoine , le
méfentere , l’épiploon, le pancréas prefqu’entiere-
ment détruits; le1 foie dur, ulcéré,augmenté en malle
,au point qu’il pefoit cinq à fix livres ; il n’y avôit
aucun vice remarquable dans l’eftomac & la ratte ,
mifccll. curiof. ann. i Gy4. p. 85. Dans d’autres le
foie a auffi paru skirrheux , mais rapetiffé , le pan-,
créas obftrué , les glandes du méfentere durcies,'
Kerkringius, obferv. anat. 65. Ayant fait ouvrir lift
malade mort dans le marafmc, j’ai obferve tout le
méfentere obftrué,les glandes lymphatiques entiere-
rement skirrheufes. On a trouvé quelquefois dans le
méfentere des glandes comme des oeufs, des noix.
Warthon dir avoir vu une tumeur qui occupoit
prefque tout le méfentere, qui avoit un pié de long
& fix pouces de large , adenograpk. cap x j. & David
Lagneau raconte qu’il y en avoit une dans le ventre
d’une femme attachée au mufcle lombaire , de la
groffeur d’ une tête de veau, defanguin. mijjion.pag.
386. Dans plufieurs cadavres on n’a apperçu d’autre
caufe évidente que des vers nichés dans quelque
inteftin , & fur-tout le toenia ou ver folitaire. Il eft
certain que ceux qui en font attaques maigriffent
confidérablemenr, ont cependant très-bon appétit ôc
mangent beaucoup : fans doute que ces vers fe nour-
riffent eux-mêmes du chyle dont ils privent le malade.
On trouva dans le cadavre d’une jeune fille de
Montpellier morte de marafmc, le foie couvert de
verrues, les inteftins & le méfentere même remplis
de vers lombricaux affez longs, phil.falmuth. ccntur.^
/. obferv. 5. Il n’y a aucune de ces obfervations qui
ne confirme la (entence d’Hypocrate, lib. de loc. in
hom. oTi o7t\w'\(L\tei) to oup.a tpliru : lorfque la rate eft
en bon état & floriffante, lé corps décroit & maigrit.
La defeription que nous avons donnée de cette
maladie en rend le diagnoftic évident ; quant au pro-
gnoftic, on peut affurer que lorfque le mardfmc eft
bien décidé, il eft ordinairement incurable : la maigreur,
l’atrophie peuvent fe guérir , mais ces maladies
font encore plus dangereufes que 1 obefite ; car
il vaut mieux pécher en faifant une diete trop peu
exaûe qu’en la faifant trop févere : les accidens qui
fuivent cette faute font toujours beaucoup plus graves.
Hypocr. aphor. 5 & S. lib. I. Cette maladie elt
plus fréquente & beaucoup plus mortelle chez
les enfans que chez les adultes, parce qu’ils ont be-
foin plus fréquemment de nourriture ; au lieu que
les perfonnes d’un certain âge fupportent beaucoup
plus facilement l’abftinence, id. ibid. aphor. )3 & t f .
La maladie touche à fon terme & l’on peut juger la
mort prochaine, lorfque lés fueurs no&urnes font
abondantes, que les cheveux tombent , & que le
cours de ventre furvient. Id. lib. V. aphor. 12. On
peut avûir.quelqu’efpérance fi la foibleffe diminue,
fi la peau s’hn meéle, s’affouplit, &c. Le marafmc fcnilc
demanderôit pour fa guérifon ies fecrets de Medée,
qui étant chimériques ne laiffent aucun efpoir dans
cet état ; il n’y a qué la mort qui puiffe terminer
cette maladie, après laquelle tout le monde foupire,
& qu’on .trouve cependant bien incommode.
Il eft rare qu’on puiffe donner des remedes avec
fuccès: 'fans, àe marafme parfait : Iorfqu’il dépend de
quelqu’évacuation exceflive^ les fecours les moins
inutiles font: les mets fucculens,reftaurans, analep
tiques ; lorfqu’on foupçonne qu’il dépend de l’obf-
truâion-des glandes méfentérrques, on peut effayer
quelque leger apéritif ftomachique : les favoneux
ont quelquefois réufli chez les enfans dans les premiers,
degrés de marafmc ,,de meme que la rhubarbe,
les martiaux pour ceux qui font fevrés, les fri&ions
fur le bas-ventre. Oh a vu quelques bons effets des
bains, fur-tout lorfque le marafmc étoit caufe par les
crinons.lt penfe que les eaux minérales fulphureufes,
telles que ies-eaux-de Barrege, de S. Laurens, &c.
pourroient avoir quelques fuccès dans certains cas :
l ’ufage de ces éaux eft fouvent fuivi d’une foupleffe
& d’une humeôation de la peau toujours favorable
& d’un borr augure. Dans des maladies aufli defef-
pérées, on peut fans crainte effayer toutes fortes de
remedes : quelquefois la guérifon eft opérée par les
plus finguliers , & ceux .qui paroiffent les plus op-
pofés. Hippocrate raconte dans fes épidémies, liv. V.
que n’ayant pu venir à bout d’arrêter par aucun re-
mede les progrès Am marafmc dans un homme, il le
fît faigner aux deux bras jufqu’au blanc, comme on
dit ; cè fecours en apparence déplacé fit lui feul en
peu de tems ce que les autres n’avoient pu faire.
Galien guérit aufli une malade par la même méthode;
il fit tirer en trois jours plus de trois livres de fang,
ipidem. liv. ffl.feît. 3. Il arrive auffi quelquefois que
les malades défirent vivement certains mets , il faut
bien fe garder de les leur refufer : l’eftomac digéré
bien ce qu’il appete avec avidité. Il y a une foule
d’obfervations par lefquelles il confie que les alimens
les plus mauvais en apparence ont opéré des guéri-
fons furprenantes.
Un homme, au rapport de Panarole , fut guéri dit
marafmc en mangeant des citrons en abondance, obferv.
36. pcntccojl. z . Une femme qui étoit dans le
même cas dut pareillement fa guérifon à une grande
quantité d’huîtres qu’elle avala ,Tulpius medic. obf.
lib. I I . obferv. 8. De pareils faits affez fréquens, au
grand deshonneur de la Medecine , devroient faire
ouvrir les yeux aux médecins routiniers , & les
convaincre de l’infuffifance de leur routine. Zacutus
Lufitanus rec&mmande dans le marafmc particulier
la pication , c’eft-à-dire de faire frapper la partie
atrophiée avec des férules enduites de poix, prax.
admir. lib. I. obferv. 13 6~.
M ARATHÉSIÜM, ( Géog. ) ville d’Afte, dans la
Lydie, aux confins de la Carie, félon Pline, /. V.
c. xxix. Scylax, dans fon Périple, la place entre
Ephèfe & Magnéfie. ( D . /. )
MARATHON, ( Géog. anc. & mod. ) bourg de
Grece, dans l’Attique , fur la côte , à dix milles
d’Athènes, du côté de la Béotie. Il tiroit fon nom de
Marathon, petit-fils d’Aloeus, qui félon la fable,
avoit le foteil pour pere. Etant arrivé dans la partie
maritime de l’Attique, il fonda la bourgade de
Marathon, & lui donna fon nom. Ce lieu devint
enfuite plus connu par la viéfoire deThéfée fur un
furieux taureau qui ravageoit la tétrapole d’Attb*
qtiê. Thêfée le Combattit dans le territoire de Mara*
thon, le:dompta, & le facrifia au temple de Delphes.
Maisle nom de Marathon s’eft immortalifé par
la viéfoire que les Athéniens fous la conduite de
Miltiade, y remportèrent fur.les Perfes la troifieme
année de la foixante-deuxiemc olympiade. On plaça
dans la galerie des peintures d’Athènes, un tableau
.qui reprétêntoit cette célébré bataille. Miltiade s’y
vit feulement repréfenté dans l’attitude d’un chef,
qui exhorte le foldat à faire fon devoir ; mais tout
vainqueur qu’il étoit, il ne put jamais obtenir que
fon. nom fût écrit au bas du tableau ; on y grava
celui du peuple d’Athènès: '
Marathonfi fameux dans ^antiquité , a bien
-changé de face; ce nleft plus qu’un petit amas de
quinze ou vingt métairies f habitées par un centaine
d’Albanois. Il eft éloigné de trois milles de la mer,
& defept ou huit d’Ebréo caftro , cequi répond aux
foixante-quatre ftadésque Paufknias met de diftance
entre Marathon & Rhamnus.
Le même Paufanias parlé auffi du lac de Marathon.
& dit qu’il étoit en grande partie rempli de va fe: les
Perfes mis en fuite s’y précipitèrent d’épouvante.
La plaine de Marathon., ôii fe donna cette grande
bataille, s’appelle toujours campi Marathonis ; elle
a environ douze milles de tqur, & confifte pdur la
plus grande partie en des champs labourés, qui s’étendent
dequis les montagnes voifinés -jufqa’à la
Cette plaine eft coupée par là rivière de Marathon
, & c’eft peut-être celle qu’on nommoit anciennement
Macoria, elle vient du mont Pàrnèthe, .paffe
de nos jours par le milieu du village de Marathon,
& va fe dégôrger dans l’Euripev':
Je ne dois pas oublier de remarquer que 1esAtti-
eus Herodcs étoient de Marathon , & fleuriffoient
fous Nerva, Trajan & Mare-. Aurele..Atticus peré^
ayant trouvé dans fa maifon un riche tréfor, mand-i
à l’empereur Nerva, ce qu’il vouloit qu’il en fîtr;
l’empereur lui répondit : w Vous pouvez ufer-de ce
» que vous avez trouvé ». Atticus lui récrivit, que
ce tréfor étoit très-confidéràble , & fort au - deffus
de la condition d’un particulier. Nerva lui répliqua :
« Abufez fi vous voulez de votre tréfor. inopiné-;
» mais il vous appartient». Le fils d’Atticus en
jouit, & en employa une partie à décorer Athènes
de fuperbes édifices, i l embellit auffi le Gymnafe
d’OJympie de fuperbes ftatues de marbre du mont
Penthélique. En même tems il cultiva les lettres,
les étudia fous Phavorien,& devint fi éloquent,
qu’ilmérita lui-même d’avoir Marc-Aurelé pour
difciple. 11 fut élu à la dignité de conful romain , &
mourut à 76 ans. Il avoit fait plufieurs ouvrages
dont parle Philoftrate, & que le tems nous a ravis.
« Hi ■ H H
MARATHOS, ( Geog. anc. ) ville de la Phénicie ,
de .laquelle Pomponius Mêla , liv. I. chap. xij. dit,
urbs non obf cura Marathos3 c’eft préfentement Mar-
gac. ( O. J. ) ------ -/•- '
MARATHUSE, ( Géog. anc. ) en latin Maratuffa't
île d’Afie, fur la côte de l ’Afie mineure, vers Ephe-
fe, félon Pline, liv. V. chap.. xxxj. & près de Clazo-
mènes, félon Thucydide ; fon nom venoit de la
quantité de fenouil dont elle abondoit. (Z?. J. )
M A R A T IE N S j LES ( Géog. anc. ) Maratiani,
dans Pline, liv. PI. ch. xvj. ancien peuple à l’orient
de la mer Cafpienne, vers la Sogdiane.Le P. Har-
douin lit Maraciani, & tire leur nom de Maraca,
ville dans la Sogdiane, fur l’Oxus , félon Ptolomée;
mais comme Pline a nommé, deux lignes plus haut,
les habitans de Maraca, & qu’il les appelle Marucai,
il les diftingue donc des Maratiani, qui nous reftent
toujours inconnus. ÇD. J. )
MARATTES, ou MAHARATAS , {Hiß. m o d .)