reculant le pié gauche d’environ fa longueur, & en
faifant fuivre autant le pié droit :on rompt ordinairement
la mefure quand on n’cft pas sûr de bien parer,
& pour attirer l’ennemi.
Mesure , inftrument d’ufage dans les grojfis forges.
Il eft fynonyme à jauge. Vpye^ Jauge & Forges.
Mesure , au jeu de mail, eft une efpece de compas
rond, pour marquer les différens poids que doivent
avoir les bonnes boules de toutes groffeurs.
Mesure , en terme de Manège , fe .dit des tems ,
des mouvemens, des diftances qu’il faut obferver,
comme des cadences, pour faire agréablement le
manège.
C’eft aufli un inftrument deftiné à faire connoître
la hauteur du cheval ^epuis le haut du garot jufqu’au
bas du pié de devant. Il conftfte ordinairement en
une chaîne de fix pies de haut oit chaque pié eft
diftingué : la potence eft une mefure plus certaine.
Voye^ Potence.
Mesures , en terme de Tireur eTor, font des anneaux
ouverts plus ou moins, dans lefquels on paffe
le fil d’or pour en voir la groffeur.
Me s u r e , terme de Tailleurs ; ce font les longueurs
6c les groffeurs du corps, qu’ils prennent
fur la perfonne même qui fe fait habiller. Pour cet
effet, ils ont une bande de papier ou de parchemin
fur laquelle ils marquent par des crans les dimenfions
qu’ilis ont prifes ; & cette bande fe nomme aufli une
Voici les différentes opérations qu’il faut faire
pour prendre la mefure d’un habit complet. On prend
i° . la longueur du derrière ; z°. celle de la taille depuis
le.cqllet jufqu’à la hanche ; 30. les écarrures de
derrière , c’eft-à-dire, depuis une épaule jjufqu’à
l’autre; 40. la longueur du devant ; 5°.la largeur de
la poitrine ; 6°. la groffeur du corps fous les aiffel-
les ; 70. la groffeur du ventre ; 8°. la groffeur des
hanches ; 90. la longueur de la manche ; io°. enfin,
la groffeur du bras. Voilà les mefures de l’habit.
Les mêmes dimenfions fervent pour la vefte : mais
pour avoir celles de la culotte, on mefure 1 la
groffeur du genouil ; z°. la groffeur de la cuiffe en-
Bas ; 30. la même groffeur de la cuiffe en-haut ; 40.
la groffeur de la ceinture ; 5°. enfin, la longueur de
la culotte.
Toutes ces groffeurs fe marquent par des crans
qu’on fait avec des cifeaux fur la bande de parchemin;
& au bout de cette bande les Tailleurs écrivent
le nom de la perfonne dont ils ont pris la mefure.
Chaque tailleur a une maniéré particulière de
faire ces marques, de façon qu’ils auroient beaucoup
de peine à connoître les mefures les uns des
autres.
MESURER, v. a£L ( Gèom. ) Suivant la définition
mathématique de ce mot, c’eft prendre une certaine
quantité, & exprimer les rapports que toutes
les autres quantités de même genre ont avec celle-là.
Mais en prenant ce mot dans le fens populaire,
c’eft fe fervir d’une certaine mefure connue, & déterminer
par-là l’étendue précife , la quantité, ou
capacité de quelque chofe que ce foit. Voye^ Mesure.
L’aâion de mefurer ou le mefurage en général
fait l’objet de la partie pratique de la Géométrie.
Voye^ Géométrie. Les différentes portions d’étendue
qu’on fe propofe de mefurer, pu auxquelles on
applique la Géométrie pratique, font donner à cette
feience différens noms ; ainfi l’art de mefurer les lignes
ou les quantités géométriques d’une feule di-
menfion , s’appelle Longimètrie. Voyez L o n G1-
M É T R I E .
Et quand ces lignes ne font point parallèles à l’ho-
rifon , ce même art prend alors le nom d'Altimétrie.
Voye[ A l t i m é t r i e . Et il s’appelle Nivellement,
lorfqu’on ne fe propofe que de connoître la différence
de hauteur verticale des deux extrémités de la
ligne. Voye[Nivellement.
L’art de mefurer les furfaces reçoit aufli différens
noms félon les différentes furfaces qu’on fe propofe
de mefurer. Lorfque ce ne font que des champs, on
l’appelle alors Gèodèfie ou Arpentage, Lorfque ce font
d’autres fu per fie ies , il retient alors le nom générique
d'art de mefurer. ,Voyc{ GÉODÉSIE & Arpentage.
Les inftrumens dont on fe fert dans cet art, font
la perche, la chaîne , le compas, le graphometre ,
la planchette, &c. Voyej Air e , C haîne, C ompas
, &c.
L’art de mefurer les folides ou les quantités géométriques
de trois dimenfions, s’appelle Stéréométrie.
Voyt{ Stéréométrie. Et il prend le npm de Jaugeage
, lorfqu’il a pour objet de mefurer les capacités
des vaiffeaux , ou les liqueurs que les vaiffeaux-
contiennent. Voye{ Jauge.
Par la définition du mot mefurer , fuivant laquelle
la mefure doit être homogène à la chofe à mefurer ,
c’eft à dire, de même genre qu’elle; il eft donc évident
que dans le premier cas, ou lorfqu’il s’agit de
mefurer des quantités d’une dimenfion, la mefure doit
être une ligne, dans le fécond une furface, & dans
le troifieme un folide. En effet une ligne, par exemple
, ne fauroit mefurer une furface, puifque mefurer
n’eft autre chofe qu’appliquer la quantité' connue à
l’inconnue , jufqu’à ce qu’à force de répétition, s’il
en eft befoin -, l’une foit devenue égale à l’autre. Or
les furfaces ont de la largeur & la ligne n’en a
point; & , fi une ligne n’en a point, quarante , cinquante
, foixante lignes n’en ont pas non plus : on
a donc beau appliquer une ligne à une furface, elle
ne pourra jamais lui devenir égale ou la mefurer ; &
l’on prouvera évidemment de la même maniéré, que
les furfaces qui n’ont point de profondeur ne fau-
roient mefurer les folides qui en ont.
Nous voyons aufli par-là pourquoi la mefure naturelle
de la circonférence d’un cercle eft un arc, ou
une partie de la circonférence de ce cercle. Voye[
Arc. C ’eft qu’une ligne droite ne pouvant toucher
une courbe qu’en un point, il eft impoflïble qu’une
droite foit appliquée immédiatement à une portion
de cercle quelconque ; ce qui eft pourtant néceffaire,
afin qu’une grandeur puiffe être la mefure d’une
autre grandeur. C ’eft pourquoi les Géomètres ont
divifé les cercles en 3 60 parties, ou petits arcs qu’on
nomme degrés. Voye^ Arc, Cercle & D egré.
L’art de mefurer les triangles ou de parvenir à connoître
les angles & les côtés inconnus d’un triangle,
lorfqu’on y connoît déjà ou les trois côtés, ou bien
deux côtés & un angle, ou bien enfin un côté &
deux angles, s’appelle Trigonométrie. Voye^ Trigonométrie.
L’art de mefurerVavc, fa preflion, fon reffort, &c.
s’appelle Aérométrie ou Pneumatique. Voyeç AÉro-
métrie & Pneumatique. Chambers. ( E )
Mesurer , ( Hydr. ) on dit mefurer le courant
d’une riviere, c ’eft le jauger, voye{ Jauge ; mefurer
le contenu d’un baflin , c’eft le toifer. Voyei T oiser.
( K )
Mesurer , c’eft fe fervir d’une mefure certaine
& connue pour déterminer & favoir précifément
l’étendue, la grandeur, pu la quantité de quelque
corps, ou la capacité de quelque vaiffeau.
La jauge eft l’art pu la ijianiere de mefurer toutes
fortes de vaiffeaux ou tonneaux à liqueurs, pour en
connoître la capacité » c’eft-à-dire le nombre de fe-
tiers ou de pintes qu’ils contiennent. Voye^ Jauge.
Mefurer du blé, de l’avoine, de l’orge, du charbon,
&c, c’eft remplir plufieurs fois de ces chofes
une grande ou petite mefure fixée par la police &
par les réglemens. On mefure comble quand on en-
faîte le grain ou autre matière feche fur la mefure ;
& ras, quand on racle les bords ; en forte que la
chofe mefurée n’excede pas les bords de la mefure.
En fait d’étoffes, de rubans, toiles, &c. on fe fert
plus ordinairement du mot auner, que de celui mefurer.
Voyei Auner.
Dans le même fens, on dit en quelques endroits
verger & canner, parce qu’on s’y fert de verges &
de cannes. Voye£ Verge & Canne. Dictionnaire
de. Commerce.
MESUREUR, f. m. ( C om . ) celui qui mefure.
V o y e i Mesurer. A Paris les me fu r eu r s font des officiers
de ville établis en titre : il y en a de plufieurs
efpeces qui forment des communautés différentes,
fuivant' leurs fondions particulières. Les uns font
deftinés pour mefurer les grains & farines ; les autres
les charbons de bois & de terre ; les autres le
fe l, les aulx, oignons, noix, & autres fruits ; & les
autres la chaux.
On leur donne à tous le nom de jurés-mefureurs,
parce qu’ils font obligés lors de leur réception de
jurer ou faire ferment devant les prévôt des marchands
& échevins, de bien & fidèlement s’acquitter
du devoir de leur charge.
Les jurés-mefureurs de grains qui s’étoient multipliés
par diverfes créations jufqu’au nombre de 68,
îous le régné de Louis XIV. furent fupprimés en
17 19 , & leur office confié à 68 commis. Il confifte
à mefurer les grains & farines, juger fi ces marchan-
difes font bonnes & loyales, tenir regiftre du prix
des grains, & en faire rapport au prévôt des marchands
, ou au greffe de la ville. Leurs droits fixés
' par l’édit de Septembre 1 7 19 , font d’une livre quatre
fols par muid de farine, de 12 f. par chaque
muid de b lé, de 18 f. par muid d’orge, de vefee, de
grenailles, & d’une livre quatre fols par chaque niuid
d’avoine ; à proportion pour les petites mefures.
L’établiffement des mefureurs de charbon eft fort
ancien ; il en eft fait mention dans les reglemens de
police du roi Jean, en 13 50, & fous Charles VI. en
1415 ; fous Louis XIV. ils étoient au nombre de
vingt-neuf. Ils furent fupprimés en 17 19 , & remplacés
par des commis nommés par le prévôt des
marchands. Le devoir de ces commis eft de mefurer
tous les charbons de bois & de terre qui fe vendent
fur les ports & dans les places ; de les contrôler,
d’y mettre le prix, de recevoir les déclarations des
marchands forains. Leurs droits ne font que de deux
fols par voie de charbon de bois, compoîée de deux
minots ; & de 15 f. pour chaque voie de charbon dé
terre de quinze minots. Ces commis étoient au nombre
de vingt ; mais les officiers en titre ont été rétablis
par édit du mois de Juin 1730.
Les jurès-mefureurs de fiel, qui ont aufli la qualité
d’étalonneurs des mefures de bois & de compteurs
de falines, ont pour principales fon&ions , i°. de
faire le mefurage des fels dans les greniers &: bateaux
; z°. de faire l’efpalement ou étalonnement
des mefures de bois fur les étalons ou mefures matrices
; 3°. de compter les marchandées de falines
quand on les décharge des bateaux, d’en prendre
déclaration, enregiftrer la quantité & les noms des
charretiers qui les enlevent ; 40. de faire une vifite
une fois l’année chez les marchands qui font lè re-
grat de grains, graines, fruits, légumes, &c. & de
vérifier fi leurs mefurès font juftes. Ce font les droits
& privilèges que leur attribue l’ordonnance de la
Ville de Paris de l’an 1672.
La même ordonnance porte que les jurés-mefureurs
d’aulx, oignons, noix, noilettes, châtaignes,,
oc autres fruits, auront des meiures de continence
marqqpes à la marque de l’année, pour mefurer toutes
ces fortes de marchandifes qui fe vendent au
Tomé X . - - - ..........-
mmot, & en cas de défeéluofité defdites marchand
difes, faire leur rapport au procureur du roi de la
ville. Lorfque les regrattiers veulent vendre de ceS
denrées au-delà du boiffeau, ils font tenus d’appel-
ler les jurés-mefureurs.
Les jurés-mefureurs & porteurs de chaux , qui
avant leur fuppreflion en 17 19 , étoient au nombre
de deux mefureurs, deux contrôleurs , & trois porteurs
, & que l’édit de Septembre de la même année,
a réduit à deux mefureurs, contrôleurs, & porteurs,
doivent empêcher qu’il ne foit expofé en vente aucune
chaux qui ne foit bonne & loyale, & n’en doivent
point eux-mêmes faire commerce. Leurs droits
font de 15 f. par muid de chaux, compofé de 48
minots , & pour les mefures au-deffous à proportion.
Il y a aufli des mefureurs de plâtre, qu*on nomme
plus ordinairement toifeurs, qui font tenus d’avoir
de bonnes mefures , & d’empêcher qu’on ne vende
des plâtres défectueux. Leurs offices d’abord fuppri-
mes en 17 19 , pour être exercés par des commis,
ont été rétablis en titre en 1730.
Les jaugeurs font des mefureurs de futailles ou
tonneaux à liqueurs. Voye^ Jaugeurs. Les mouleurs
de bois font des mefureurs de bois à brûler*
V o y e i Mouleurs. Les auneurs de toile & étoffes
de laine font des mefureurs de ces fortes de marchandifes.
Voyeç AüNEUR. Dictionnaire de Commerce
tome III. page 377- & fuivantc.
MÉTABOLE, f. f. ( Rhétor. ) figure de rhétorique,
qui confifte à répéter une même chofe, une
même idée, fous des mots différens, iteratio unïus
rei, fub varietate verborum, dit Caffiodore. Il en
donne pour exemple, ce paffaged’un pfeaume. Ver-
ba mea auribus percipe, Domine ; intellige clamorent
meum ; intende aurem voci orationis mece. « Seigneur ,
»daignez m’entendre; écoutez - moi ; prêtez une
» oreille attentive à' mes accens ». Cette figure eft
trèsrcommune dans Ovide, qui fe plaît à redire la
même chofe de plufieurs maniérés : c’eft une efpece
de pléonafme, qui eft le langage des paflions«'
MÉTAGAL, ( 'Poids ègypt. ) Pocock dit que le
mètacal eft un poids d’ufage en Egypte pour pefer
les perles. Ce poids eft égal à deux karats, & chaque
karat a quatre grains ; feize karats fonda drachme
, & douze drachmes font Fonce. ( D. J .)
MÉTACARPE, f. m. ou METACARP1UM, en
Anatomie , eft la partie de la main entre le poignet
& les doigts. Voye^nos PI. d 'Anat. voye^auffi MainJ
Le mot vient du grec a. , après , & Kapiroi, main.
Le métacarpe eft compofé de quatre os qui répondent
aux quatre doigts, & dont celui qui foutient
l’index eft le plus gros & le plus long. Tous ces os
font longs & ronds, un peu convexes néanmoins vers
le dos de la main, un peu concaves & applatis en-
dedans. Ils font creux au milieu, & pleins de moelle ;
ils fe touchent les uns les autres à leurs extrémités ,
& laiffent entre eux des efpaces où font placés les
mufcles interoffeux. Voye£ Interosseux.
A leur extrémité fupérieure eft un enfoncement
pour recevoir les os dû carpe ; leur extrémité infé-.
rieure eft ronde, & elle eft reçue dans la cavité de
la première phalange des doigts. Voye[ D oigt.
La partie interne du métacarpe fe nomme la paume
de la main, & la partie externe , le dos de la main.
Voye^ Paume , &c.
MÉTACARP1 EN, ou GRAND HYPOTHENAR,
en Anatomie, voye^ Abducteur.
MÉTACHRONISME, f. m. «r/z Chronologie, marque
une erreur dans le tems, foit par défaut, foit par
excès. Voye^ Chronologie, Anachronisme.1
Ce dernier mot eft aujourd’hui le feul ufité.
. MÉTAGEITNIES , f. f. pl. (Antiq. greq. ) yuti'&n
H h h ïj ‘