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teur dans Tes leçons), le nom de Quintus Hora*
tianus, 6c le titre d'archiater. La fécondé édition
s’en fit la même année à Bâle fous le nom de Théo-,
dorus Prifcianus , mais le quatrième livre ne fe
trouve point dans cette édition. Enfin, Aldus ou fes
fils, en donnèrent une troifieme édition en 1547,
dans laquelle ils réunirent fes oeuvres à celles de
tous les anciens médecins qui ont écrit en latin. Il
ne porte point dans l’édition d’Aldus, le titred'ar-
chiater. Le troifieme livre de cet auteur, qui traite
des maladies des femmes, a été inféré par Spa-
chius dans un recueil d’ouvrages fur la même matière.
Nous avons un livre intitulé Dioeta, attribué
à un ancien médecin nommé Théodore, 6c que Rei-
nefius croit être le même que Théo dorus Prifcianus.
Quintus, médecin g rec ,vivoit vers l’an 100 de
J. C. Il paffoit pour le plus grand médecin de fon
tems, & un des plus exaâs anatomiftes. Galien lui
marque dans fes écrits beaucoup de confidération,
quoiqu’il fût dans des principes tout-à-fait oppofés
aux liens. Car Quintus diloit en raillant, que le
froid, le chaud, le fe c , & l’humide étoient des
qualités dont la connoiffance appartenoit plutôt
aux baigneurs, qu’aux médecins, Sc qu’il falloir laif-
fer aux teinturiers l’examen de l’urine. Galien lui
donne encore un bon mot au fujet des drogues
qui entrent dans la thériaque. Il difoit que ceux
q u i, faute d’avoir de véritable cinnamome, mettent
dans cet antidote ,1e double de cafia, font la
même chofe, que li quelqu’un manquant de vin
de Falerne, buvoit le double de quelque méchant
vin frelaté ; ou que manquant de bon pain, il
mangeât le double de pain de fon.
Rhasès eft un des plus grands &c des plus laborieux
médecins arabes. On l’appelle encore Albu-
bécar-Muhamtde, que Léon l’africain écrit Abuba-
chàr. II.nous apprend en même tems, qu’il étoit
perfan, de la ville de Ray fituée dans le Chorazan,
oit il fut chargé de l’intendance d’un hôpital. Il étudia
la Médecine à Bagdad, d’oii il yint au Caire ;
du Caire il pafla à Cordoue, à la follicitation d’Al-
manzor homme puiflant, riche, & favaqt, viceroi
de la province. Il pratiqua fon art avec fuccès dans
tout le pays , donna le premier l’hiftoire de la petite
vérole, devint aveugle à l’âge de. 80 ans, 6c
mourut l’an de l’hégire 401, & de J. C. 1010, à
l’âge d’environ 90 ans.
Nous avons de lui un ouvrage célébré parmi les
Arabes, divifé en douze livres, & qui a pour titre
Elchavi, en latin, Libri continentes, ou le Conti-
nens, qu’on fuppofe un abrégé de toute la Médecine
réduit en lÿftèmes ; dix livres, dédiés à Alma
nzor ; fix livres d’aphorifmes, 6c quelques autres
traités. Ses ouvrages intitulés Rhajîs opéra ex-
éjuïfitiora , ont paru Brixice i486, Venetiis 1497,
in fol. Ibid. 1509. 2 vol. in regali fol. 6c finalement
Bafilea, apud Henric. Pétri, 1544. in-fol,
cette derniere édition pafie pour la meilleure de
toutes.
Rufus, d’Ephèfe, vivoit fous l’empereur Trajan,
& mérite d’être compté entre les plus habiles médecins;
mais la plupart de fes écrits, cités par Suidas,
ne nous font pas parvenus. Il ne nous relie
qu’un petit traité des noms grecs des diverfes parties
du corps, 6c un autre des maladies des reins
6c de la velïie, avec un fragment oii il elb parlé
des médicamens purgatifs. On recueille du premier
de fes ouvrages, que toutes les démonllrations
anatomiques fe faifoient dans ces tems-là fur des
bêtes.
Les trois livres de Rufus ephefius fur les noms
grecs des parties du corps humain, furent publiés
par Goupylus, à Paris 1554, in 8. typis regiis, ex
ejficina Turnebi, Us ont été réimprimés parmi les
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medici Principes d’Etienne, 1567 in - fol. Il elb de
même de fon livre des maladies des reins 6c de
la velïie: ainfi que fon'fragment des.médicamens
purgatifs. Enfin tous fes ouvrages ont paru grcecè
& latine y Londini ,1726 in 4. cutn nous & comment
tario Gui. Clinch. 6c c’eft-là la meilleure édition.
Scribonius Largus, médecin romain, qui vivoit
fous les empereurs Claude & Tibere ; il nous -relie
de lui un Recueil de la compofition des médicamens,
qui ell fouvent cité dans Galien. Il l’avoit
dédié à Julius Calliftus, celui de tous les affranchis
de Claude qui étoit le plus en faveur. Il le*
remercie dans la préface de fon ouvrage', de ce
qu’il a bien voulu prendre la peine de préfenter
Ion traité latin à l’empereur. Le nom de ce méde-’
cin marque qu’il étoit romain 6c de ia famille Scri-
bonia. Je fai qu’on peut objeéler qu’il avoit emprunté
ce nom de la même, famille; à l’imitation
des autres étrangers ; mais li ce,la étoit, ilau roit
joint fon nom propre à ce dernier.
Son livre de compqfitione medïcamentorurn, a été
imprimé par les foins.de Ruellius, Parif infol.
à Bâle, en 1529 , in-B. à Venife, apud Aldurnyl
1 547, in-fol. parmi les artis médias Principes d’Henri
Etienne; 6c finalement Patavii, 1657, i/z-4. & c’elt
la meilleure édition. ..
Sérapion. Les médecins connoifîent deux Séra-
pion :.un d’Alexandrie, l’autre arabe.
Sérapion d’Alexandrie étoit poltérieur à Erafiftrate,
& antérieur à Héraclide de Tarante. Celle le donne-
pour fondateur de la feâe empirique. Cælius Aurelia-
nus parle allez fouvent de fes remedes.Galien nousdit
qu’il ne ménageoit pas Hippocrate dans fes ouvrages,
oit l’on remarquoit d’ailleurs la bonne opinion qu’il
avoit de fon favoir-faire, 6c fon mépris excellif pour
tout ce qu’il y avoit eû de grands médecins avant lui.
Sérapion arabe n’a fleuri que fur la fin du ix..
liecle , entre Mefué & Rhazès. Ses ouvrages ne niés
ritent aucun éloge. Ils ont paru fous le nom de
Practica à Venife apud Oclav. Scotum, en 1497. in-,
fol. enfuite apud Juntas , Andrea Alpage interprété,
1550. in-fol. & finalement Argentine* 1531. infol..
avec les opufcules d’Averrhoès, de Rhasès, 6c autres
, cura Otton. Brusfelrii.
Soranus, il y a eû quatre ou cinq médecins de ce-
nom. Le premier d’Ephefe , étoit le plus habile de.
tous les médecins méthodiques , & celui qui mit la
derniere main à la méthode ; c’ell du moins le juge-,
ment qu’en porte Cælius Aurelianus , qui étoit de la
même feéte ; mais ce qui augmente beaucoup fa
gloire , c’ell qu’il a été confidéré par les médecins
mêmes qui n’étoient pas de fon parti, comme par
Galien. Il vivoit fous les empereurs Trajan 6c
Adrien, & après avoir long-tems demeuré à Alexandrie
, il vint pratiquer la médecine à Rome , fous
le régné des deux empereurs qu’on vient de nommer.
Ses écrits fe font perdus, mais on les retrouve
dans Cælius Aurelianus qui reconnoît ingénument,
que tout ce qu’il a mis au jour n’eft qu’une traduc-:
tion des ouvrages de Soranus.
Le fécond de même nom étoit éphéfien , ainfi que
le grand méthodique; mais il a vécu long-tems
après lui. Suidas parle de divers livres de médecine
de ce fécond Soranus, entre autres d’un qui étoit
intitulé des maladies des femmes. C ’ell apparemment
de ce livre qu’a été tiré le fragment grec qui a pour
titre delà matrice , & des parties desfemmes, fragment
mis au jour par Turnebe dans le liecle paffé. C ’elt
ce fécond Soranus qui a écrit la vie d’Hippocrate
que nous avons.
Le troifieme Soranus étoit de Malles en Cilicie ,'
6c porte.le furnom de mallotes.
L’auteur de la vie d’Hippocrate cite un quatrième
Soranus ; qui étoit , dit-il, de l’île de Cos.
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On trouve dans les priapées de Scioppius, des
lettres de Marc-Antoine à Q. Soranus; & de celui-
ci à Marc-Antoine , de Cléopâtre au même Soranus,
& de Sorapus à Cléopâtre. Dans ces lettres
l ’on demande 6c l’on donne des remedes contre
l’incontinence. Ce font des pièces vifiblement fup-
pofées.
Symmachus fleuri (Toit fous le régné de Galba; il
fallpit qu’il efit une réputation éclatante, de la maniéré
dont Maitial fon contemporain le repréfente,
fivivi d’un grand nombre d’étudians en médecine,
qu’il menait avec lui chez les malades. L’épigram-
me du poète à ce fujet ell fort bonne ; c’ell la 9.
du l. v .
Languebam : fed tu comitatus protinàs ad me
Vtmfiy centuni, Syinmache, difcipulis;
Centurn me tetigere nianus aquilone gelatce ;
JSlqn /tabui tel rem , Sy mmache, nunc habco.
Thémifon de Lapdicée fut dife iple d’Afclépiade ,
6c vécut peu de tems avant Celfe , e’eft-à-dire fous
le régné d’Augufte. Il ell célébré dans l’hilloire de
la médecine , pour avoir fondé la feéle méthodique ;
qqpiqu’en fait de pratique il ne fe Doit pas écarté
des réglés de fon maître. Il appliqua:1e premier l’u-
fage des fang-lties dans les maladies, pour relâcher
de plus en plus. Galien nous apprend aulîi. qu’il
donna le premier la defcriptïon du diaeode , remede
compote du fuc 6c de la déco&ion des têtes de payât
6c de mi.el. Il avoit encore inventé une eompo-
fition purgative appelLée hiera. Enfin il avoit écrit
fur les propriétés du plantain, dont il s’atrribuoit
la découverte. Diofcorius prétend qu’il fut un jour
pnordu par un chien enragé , & qu’il n?en guérit
.qu’après de grandes fouftranc.es. Pline en fait un
éloge pompeux: ; car il le nomme fummus auclor, un
très-grand auteur. Le Thémifon , à qui Juvénal reproche
le nombre des malades qu’il à voit tués dans
pn aqtpmne , quQtThemifçn tegros autumno .occident
unq, ne parott pas être celui dont il s?agit ici. Il
eft vraisemblable que le poète fatyrique a eu en vue
quelque médecin méthodique de fon tems ,qu7il appelle
Thémifon f pour cacher fon véritable nom.
Théophilefurnommé Protafpatharius , médecin
grec » qui vécut » félon Fa b ni êi us , fous l’empereur
Jiéraçljus , & félon Fcrimd, feulement au cora-
piencempnt du iv. fiecLe. Il étoit certainement chrétien
» & eft fort connu des Anatomiftes par fes quatre
.livres de la firyâure du corps humain ; dans
le [quels on dit qu’il ,a fait un excellent abrégé de
l’oüyrage de Galien fur l’ufage des parties. Ce n’eft
pas içi le lieu d’en parier ; il fufnt de dire que les
Ouvrages anatomiques de Théophile ont été publiés
è Paris en ' grec & en latin en 15 56. in-%°. Nous
avons fon petit livre de urinis & txcrementis, publié
pour la première fois d’après des manuferits de la
bibliothèque d’O x fo r i, Lugd. Batav. 1J03. in-%9.
p. zyi.groecè & latinèi
_ , TJiejfalut ,.difciple de Thémifon, vjvoit fous Néron,
environ 50. ans aprèç la mort de fon tpaL-
trç, .
Il étoit de Tralé en Lydie, & fils d’un eardeur de
laine, chez lequel .iLfi.it élevé parmi des'femmes ,
fi l’on en croit Galien. La bafTeft'e de fa «aifl'ance ,
& le peu dé foin qu?on avoit pris de fon éducation
ne firent que retarder.fes progrès dans le chemin de
la fortune. Il trouva le moyen de s’introduire chez
les grands : il fut adrqifjçmèn) profiter du goût qu’il
leur connut pour la flatterie : il obtint leur confiance
& leurs faveurs par les vilçs complaifances auxquelles
il ne rougit point de s’abaifler ; enfin il joua
a la cour uij perfonijage fort bas : ce n’eft pas-ainfi,
dit Galien , que fe condjuifirent ces defeendans d’Ef-
culape , qui commandoient à lçurs malades comme
Tome X,
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un prince à fes fujets. Theflalus obéit aux fiens,
comme un efelave à fes maîtres. Un malade vou-
loitril fe baigner, il le baignoit ; a voit-il envie de
boire frais , il lui faifoit donner de la glace 6c de la
neige. A ces réflexions , Galien ajoute que Theflalus
n avoit qu’un trop grand nombre d’imitateurs ;
d’ofi nous devons conclure qu’on diflinguoit alors
aufli bien qu’aujourd’hui, la fin de l’art, & la fin de
l’ouvrier.
Pline parie de ce médecin, comme d’un homme
fier , infolent, 6c qui étoit, dit-il, fi plein de la
bonne opinion de fon mérite , qu’il prit le titre de
vainqueur des Médecins, titre qu’il fit graver fur fon
tableau qui eft fur la voie appienne. Jamais bateleur
, continue l’hiftorien, n’a paru en public avec
une fuite plus nombreufe. Liv. X X IX . ch. j .
? C eft dommage que Theflalus ait fait voir tant de
defauts , car on ne peut douter qu?il n’eût de l’ef-
prit & des lumières. Il compofa plufieurs ouvrages,
introduifit l’abftinence de trois jours pour la cure
des maladies, fut l’inventeur de la métafyncrife.
qui paroît être une dodlrine judicieufe ; & pour tout
dire, défendit, amplifia, & reftifia fi eonfidé rable-
ment les principes de Thémifon , qu’il en fut fur-
nommé Vinfaura teur de la méthode. ■
Thograi, médeciq arabe , philofophe , rhéteur,
aichimifte , poëte & • hiflorien. à Hifpàhan
en Perfe. Ses talcns l’éleverenû 4 la dignité de
premier mimftre du prince Mafèhud, frere duïou-
dan d’Afie. Il amaffa dans ee polie des richeffes iny
merifes t mais fon maître s’étant révolté contre Ion
frere , il fut pris ; & Thograi fon miniftre dépouillé
de tout ce qu’il pofledoit, fut attaché à un arbre,
6c percé à coups de flèches, l’an de l’hégi^é 5 15 ,
& de J. C. 1112. Outre fes oeuvres hiftoriques 6c
poétiques, il a laiflé un ouvrage intitulé , le rapt de
la nature ; il y traite de l’alchimie. ■ 1 ’
C. Valgius fut le premier des médecins romains
aprçs Pompeius Lenæus & Caton, qui écrivit de
l’ufage des plantes dans la médecine ; cependant
Pline, qui a fait cette remarque, ajoute que'cet ou-
vrage étoit très-médipere, quoique l’auteur palTât
pour être fa-vanf.
'V'eçhus Vtiens, médecin méthodique, qui eut avet
Meflaline, femme de l’empereur Claude , la même
-famiMarité qu’Eudeme avoit eue avec Livie , eft
cité par Pline comme auteur d’une nouvelle fecle.
il y a néanmoins de l’apparence qne fa doÔrine n’é-
toit autre chofe que celle de Thémifon , déguifée
par quelques changemens , qu’il fit à l’exemple des
outres méthodique^ j & dans le même deflein , jè
veux dire , de s’ériger en fondateur de fèéle. Plinp
ajoute que Valens étoit éloquent, & qu’il acquît
e grande réputation dans-fon art."il èft vraifem-
Wable que ce Valens eft le même que celui que Cælius
Aurelianus appelle Valens le phyficien.
Vindiciamus, médecin grec de la fé&e des méthodiques
j vivoit vers l’an 3^0. de J. C . & devint premier
médecin de l’empereur Valentinien. Nous n’a-
v-ons dç lui-qu’une feule lettre fur la médecine, epif-
'tolà dvmedecina : elle eft imprimée à Venife, cum
antiquis medic/s , chez Aidé -1 <,47. in-fol. p, 86.
Xénophon , médecin de Claude , fut fi avant dans
lafa-veur , qùe cet empereur obligea lë fénat à faire
un édit, par lequel on -exémptoit, â la' confidéra-
tion du médecin, les habita ns de 1^'le de' Côs de
tous impôts pour toujours; Cette île étoit la patrie
de Xénophon, qui fë ; difoit de la race dés Afclé-
piades, oit des defeendans d’Efeùlape. Mais ce bienfait
n’empêcha pas ce méchant homme, qui avoit
■ été gagné par Agrippine *:de hâter ta mort de fb'n
-prince, en lui mettant dans le gofier pour le faire
vqmir ? une plume enduite d;un poifon tres-prompt.
•Il-fajit bien diftinguer le -Xénophon dont on .vient
O o ij