
ter la guerre,U faut faire enforte de les former fans
qu’il en ait connoiffance , ou fans qu’il puiffe en pénétrer
le véritable motif. C ’eft un art particulier
qu’avoit M. de Louvois , ôc cet art qu’il a employé
plu fleurs fois avec fuccès , n’a pas peu contribué à
la gloire des entreprifes de Louis XIV.
Suivant M. le maréchal de Puyfegur, une armée
de cent vingt mille hommes confomme chaque jour
environ mille facs de farine, pefant chacun deux
cens livres. (Q)
Munitionn aire , f. m. eft à l’armée, celui qui
eft chargé du foin de pourvoir à la fubfiftance des
ttoupes de l’armée. Voyc{ C ommissaire général
DES VIVRES.
MUNITIUM, ( Géog. anc. ) ancienne ville de la
grande Germanie , félon Ptolomée : fes interprètes
l’expliquent par Gottingen , ville du pays de Brunfi-
■ wig , mais c’eft une conjeôure fans preuve. {D . J.)
MUNSTER, ( Géog. ) ce mot eft allemand d’origine,
&C lignifie un monafiere ; il y a eu des monafte-
res qui ont donné fieu à bâtir des villes autour d’eux,
& fur leur territoire, & ces villes ont pris le nom
de Munjlcr, foit feul, foit accompagné de quelque
fyllabe; Souvent même des villes ont quitté leur ancien
nom, pour prendre le nom de Munfier, Minfier,
Monftkr ou Mônftiers , tous noms formés de monafie-
rium. {.D .J .) -, •',? ^
M u n s t e r , ( Géog. ) ville fortifiée d’Allemagne
, au cercle de Weftphalie , capitale de l’évêché
auquel elle a donné le nom.
On appelle aujourd’hui cette ville en latin Monaf-
terum , mais l’ancien nom étoit Mimigardevordia ;
fon origine dans le onzième fiecle a commencé par
un monaftere, & elle a un grand nombre d’hommes
& de femmes dans fon enceinte. On fait comment
Munfier tomba dans le feizieme fiecle entre les mains
du fanatique Jean de Leyde , dont le vrai nom étoit
Jan Bocolde, & l’on fait également fon fupplice en
1536. Munfier voulut depuis être regardée ville impériale
, mais Jean de Galen fon évêque, la loumit
en 1661, à reconnoître l’autorité de fes prélats. Ce
fut dans Munfier en 1648 que fut réglé le traité de
paix , qu’on nomme auflï le traité d'Ofnabrug, &
d’un commun nom le traité de Wefiphalie.
Cette ville eft fur la petite riviere d’A a , qui la
traverfe, à 7 milles d’Ofnabrug , 12 de Paderborn,
15 de Caffel, 18 de Cologne, 22 de Brême, 34
d’Amfterdam. Long, félon Lieutaud, 26. 20. g o.
lat. 62. Long, félon Street, 20! 12. 60. lat.62,.
Mallinckrot ( Bernard) natif de Munfier, s’eft fait
connoître par des ouvrages affez eftimés, & par des
brigues qui lui furent fatales. Il étoit doyen de cette
v ille , afpiroit à l ’évêché , & ne l’ayant pas obtenu,
il fufeita des troubles contre le nouvel évêque. Celui
ci le fit arrçter , & conduire dans un château
fous bonne garde , après lui avoir ôté fon doyenné.
Il mourut dans ce château en 1664. Avant fa détention
, il avoit mis au jour en latin , un traité fur
l’invention & le progrès de l’Imprimerie ; un autre
livre fur la nature & l’ufage des lettres ; & un troi-
fieme fur les chanceliers de la cour de Rome, & les
archichanceliers de l’Empire. (D . J.)
M u n s t e r , Vévêché de, ( Géogr. ) ç’eft un des
plus confidérables évêchés d’Allemagne par fon revenu
, qui eft de 300 mille écus du pays, par la fertilité
du territoire , par le grand nombre d’hommes
robuftes & guerriers dont il eft peuplé , & par les
places fortes qui le couvrent, Munfier en eft la capitale.
L’évêque eft prince fouverain de l’Empire ;
c’eft aujourd’hui l’éleéteur de Cologne , qui indépendamment
de fon archevêché, poffede encore les
évêchés d’Ofnabrug, de Munfier & de Paderborn.
(/ ? .ƒ .) ,
Munster , ( Géog. ) province maritime d’Irlande.
Voyt{ Mo'nnster.
MUNSTER, in der S. Grégorien thaï {Géog.") c’eft-
à-dire, Munfier dans la vallée de S. Grégoire , petite
ville d’Allemagne , dans la haute Allace. Elle
doit fon origine à un monaftere qui y fut fondé au
feptieme fiecle , par Childéric roi de France , fous
le titre de la S te Vierge, S. Pierre, S. Paul & S. Grégoire
pape : voilà un titre de fondation digne de fon
tems. Ce monaftere eft préfentement uni à la congrégation
de S. Vanne , & la ville qui eft très-peu
de chofe , a été incorporée dans le bailliage de Ha-
guenau. {D. J.)
Münster-Th a l l , ( Géog.) c’eft-à-dire, le v a i
de Munfier , c’eft le nom de la onzième communauté
de la figue de la Caddée, au pays des Grifons,
entre les monts Strela & Fluela.
Le Munfier-Thall tire fon nom d’un couvent de
religieufes qui s’y trouve encore. Ce petit pays eft
partagé en deux jurifdiétions * qui comprennent plu-.
fieurs villages & hameaux. {D. J.)
MUNTING, f. f. {Hifi. nat. Bot.) mitntingia ,
genre de plante à fleur en.rofe, compolée de plufieurs
pétales difpofées en rond , il fort du calice un
piftil qui devient dans la fuite un fruit rond charnu,
mql , & qui renferme plufieurs petites lemences.
Plumier, nova plant. Amer. gen. Voye{ Plante.
MUNYCHIA, ( Mythol. ) furnom de Diane en
Grece , parce qu’elle avoit un temple illuftre dans
le port d’Athènes nommé munÿchie , & qu’on y ce-
lébroit en fon honneur , les fêtes dites munychies.
Les Athéniens donnèrent le nom d’un des ports de
leur ville au bourg voifin, à un de leurs mois, à
une divinité, à des fêtes folemnelles qu’on lui avoir
confacrées, & à un de fes temples qui fer voit d’a-
zyle aux débiteurs. (D . J.)
MUNŸCHIE, {Géog. anc.) munychia ou muni-
chius portus, l’un des trois ports d’ Athènes. Ce port
préfentement abandonné, avoit un bourg de même
nom renfermé par de longues murailles , qui s’éten-
doient jufqu’au Pirée. On voit encore affez près des
côtes de la mer, des ruines de voûtes, de colonnes ,
de murailles, & des reftes de fondemens d’un temple.
C ’étoit peut être celui de Diane , que l’hiftoire
a tant célébré, & qui fervoit d’afyle à ceux qu’on
pourfuivoit pour dettes. Les deux antres fameux
ports de l’Attique, étoient le Pirée,& Phalere. Voyei
Phalere & Pirée. {D .J .)
M U NI C HI ES , f. f. pl. {Antiq. grteq.) [avvuxi* ;
fête annuelle qu’on célébroit à Athènes, & dans le
port de même nom, le feizieme du mois Munychion,
en l’honneur de Diane munychia. Potter vous indiquera
l’origine & les cérémonies de cette fête dans
fes archæol. grecq. /. II. c. xx. tom. I.p. 4/ 4. &fuiv,
{D .J .) .
MUNYCHION, f. m. ( Antiq. grecq. ) y.wvxlav ,
le dixième mois de l’année Athénienne ; il eonte-
noit vingt-neuf jours, & répondoit, félon Potter 8c
Giraldi, à la fin de notre mois de Mars , & au commencement
de notre mois d’Avril. On l’appelloit
Munychion , parce que pendant ce mois , on célé-»
broit à Athènes en l’honneur de Diane , les fêtes
nommées Munychies. {D. J .)
MUPHTI ou MUFTI, f. m ..{Hifi. mod.) c’eft le
chef ou le patriarche de la religion mahométane.
Il réfide à Conftantinople. V>ye^ Mahom étism e.
Le muphti eft le fouverain interprète de l’alco-
ran, ôc décide toutes les queftions fur la loi. Voye£
Alcoran.
11 a rang de bacha , & fon autorité eft quelquefois
redoutable au grand-feigneur lui-même; c’eft
lui qui ceint l’épée au côté du grand feigneur, cérémonie
qui répond au couronnement de nos rois.
Le peuple appelle le muphti t le faifeur de lois 9
l’oracle jugement , le prélat de l'orthodoxie , & croit
que mahomet s’exprime par fa bouche. Autrefois
les
M U Q
lés fultans le confulroient fur toutes les affaires ec-
tléfiaftiques ou civiles , fur-tout lorfqu’i! s’agiffoit
de faire la guerre ou la paix, à fon abord il fe le-
voit par relpcû & avançoit quelques‘pas vers lui ;
mais le prince & fes mâniftres agiffent affez fouvent
fans fa participation , & lorfqu’il n’eft pas agréable
à la cour, on le dépofe & on l’exile. Le grand feigneur
en nomme un autre : on ne regarde pas même
fa perfonne comme tellement facrée , qu’on ne le
mette quelquefois à mort. Ainfien 1703, AchmetlII.
fit étrangler le muphti Omar-Albouki & fon fils, &
AmuratIV. fit broyer v if un autre mupthi dans-yn
mortier de marbre qu’on conferve encore au château
des fept tours, en difant que les têtes que leur
dignité exempte du tranchant de l’épée, dévoient
être brifées par le pilon.
Lorfque le grand fultan nomme un muphti, il Pin-
iflalle lui-même dans fa nouvelle dignité, en le revêtant
d’une peliffe de marte zibeline & lui donnant
mille écus d’o r, il lui affigne auffi une penfion
pour fon entretien que le muphti groffit par les fom-
mes qu’il tire de la vente de certains offices dans
les mofquées royales. Au refte, il ëft chef de tous
les gens de loi , comme kadileskers , mollaks,
imans, dervis, &c. Il rend des decrets & des ordonnances
qu’on nomme fetfa., & font extrêmement
refpeiftées. Voye^ Fet fa .
Tous les particuliers ont droit de confulter le
muphti, & de lui demander fon fentiment dans toutes
les occurrences fur-tout dans les matières crimi-
iielles. Pour cet effet, on lui remet un écrit dans
lequel le cas eft expofé fous des noms empruntés ;
par exemple , fi l’on peut convaincre N. par bons
témoins qu’il a contrevenu aux commandemens du
fultan ou qu’il n’a pas obéi avec foumiffion à fes
ordres , doit-il être puni bu non. Après avoir examiné
la queftion , le muphti écrit au bas du papier
'clul, c’eft-à-dire, il doit être puni ou bien olnia{ qui
lignifie il ne le fera pas. Que fi on laiffe à fa difpofi-
tion le choix du fupplice , il écrit au bas de la con-
fultation , qu’il reçoive la bafionnade ou telle autre
peine qu’il prononce.
Le muphti interprète quelquefois lui-même l’alco-
ran au peuple , & prêche en préfence du grand feigneur
à la fête du bairam, il n’eft point diftingué
des autres turcs dans fon extérieur, fi ce n’ eft par la
groffeur de fon turban. Guer, moeurs des Turcs, tom.
I . & II. Ricaüt, de l ’Emp. ottom.
MUQUEUSES, {Anatom.) on appelle de la forte
trois glandes qui déchargent leur liqueur dans l’u-
retre. Cowper , qui les découvrit le premier , les
nomma ainfi, à caufe de la vifeofité de l’humeur
qu’elles féparent. Voye^ nos Pl. d'Anatomie & leur
•explic. voyeç aujji MUCOSITÉ.
Les deux premières de ces glandes qui furent découvertes
, font de la groffeur environ d’une fe v e ,
-de figure ovale & applatie, & d’une couleur jaunâtre
comme les proftates : elles font placées de chaque
côté du bulbe de l’uretre , un peu au-deffus.
Leurs conduits excrétoires viennent de leur fur-
face interne , près la membrane interne de l ’uretre ,
dans laquelle ils s’ouvrent un peu plus bas par deux
orifices diftinfts, précifément au-deffous de l’endroit
où l’uretre fe courbe fous les os pubis , dans la région
du périnée, & ils déchargent dans ce canal une
liqueur vifqueufe & tranfparente.
La troifieme glande muqueufe eft une petite glande
conglobée , jaunâtre comme les deux premières,
mais un peu moins , fituée dans le périnée, près de
l ’anus, au-deffus de l’angle que forme la courbure
de l’uretre fous les os pubis ; elle a deux conduits
excrétoires qui pénètrent obliquement dans l ’uretre
trois lignes au-deffous des deux premières, &verfe
june liqueur qui eft femblable à celle des deux pre-
Jome X .
M U R 865
mïeres glandes en couleur & en confiftance. Voyer
Uretre.
MUQUEUX , Co r p s , {Chimie. ) Les Chimiftes
claffent fous ce nom générique plufieurs flijets ou
fubftances chimiques du régné végétal & du régné
animal ; favoir du régné végétal le corps doux , le
corps farineux, le corps émulfif, le mucilage , la
gomme, & la fubftance gélatineufe des plantes crucifères
deTournefort; & du régné animal ,1a muco-
fité ou gelée. Voyer D o u x , Chimie, Farine , Far
in eu x , Chimie; Semences ÉMULSIVES , GOM-
M'e , Mucilage , & Substances animale s.
La compofition chimique de ces différentes fubf-
tànces, n’eft pas encore bien connue, parce qu’on
n’a pas procédé à leur examen par l’analyfe menf-'
truelle : elles ont cependant affez de propriétés communes
manifeftes , pour qu’on foit en droit de les
confidérer comme une divifion naturelle de fubftances
chimiques. Ces propriétés communes font leur
folubiiité par l’eau, leur legere glutinojité, la qualité
que les Médecins qui ont dès long - tems ob-
fervé le corps muqueux , ontappellée molle, égale,
tendre ; & Galien en particulier douce ; expreflion
q u i, expliquée félon la do&rine d’Hippocrate , ne
defigne autre chofe qu’un état tempéré , que la
conftitution intérieure d’une fubftance dans laquelle
aucun principe irritant médicamenteux ou nuifible
ne domine. Trois qualités communes plus intérieures
ou plus effentielles encore , c’e ft , 1®. la difpofi-
tion qu’ont tous ces corps à fournir la nourriture
propre &: immédiate des animaux, voye^ Nourrissant
; 2°. d’être le fujet fpécial de la fermentation,
voye^ Fe rm en t a t io n ; 30. d’être principalement,
peut-être entièrement formés d’un amas de molécules
organiques , voye^ Molécules organiques. L’a*
nalyfe par la diftillation à la violence du feu , tout
imparfait qu’eft ce moyen chimique, découvre auflï
plufieurs cara&eres d’identité dans ces différens
corps : tous donnent une quantité confidérable d’eau
& plus ou moins de matière phofphorique : toutes
les efpeces de corps muqueux végétal {à l'exception
du corps gélatineux des crucifères ) fourniffent ab-
folument les mêmes principes, & prefque même
quant à la quantité abfolue & à la quantité proportionnelle
de chacun , favoir outre les deux principes
très-communs dont nous avons déjà parlé, une huile
empyreumatique & un efprit acide affez fort, empreints
l’un & l’autre d’une odeur particulière que
tout le monde coiinoît dans le fucre brûlé, & un
charbon très-leger, très-fpongieux, qui étant brûlé
à l’air libre ne donne qu’une petite quantité d’alkali
fixe.
D ’ailleurs l’analogie de toutes les efpeces de
corps muqueux eft démontrée de la maniéré la plus
frappante, par l’échelle ou gradation naturelle , félon
laquelle ces fubftances font ordonnées entr’elles*
La fubftance gélatineufe des crucifères eft tellement
intermédiaire entre les autres efpeces de corps muqueux
végétaux & lesfucs gélatineux animaux,qu’il
n’eft pas facile de définir fi elle approche plus par
fes qualités chimiques des premiers que des derniers.
Voye^ analyfe végétale au mot V égé tal et substances
animales. ( b )
MÛR, adj. yoye{ Ma tu r it é .
Mur , en Architecture , voye^ MURAILLE.
Mur , ( Hydraul. & Jardinage. ) Il y en a de différentes
fortes ; mur de terraffe , de meloniere ; mur
de clôture. Dans les fontaines on appelle le mur qui
foutient la pouffée des terres , le mur de terre , &
celui contre lequel bat l’eau d’un baflin, le mur dt
douve ou mur flottant. Voye£ D ouve. { K )
Mur ou Mu raille,r/Verd la , parer à LafEfcrime.'j
terme de falle & exercice que les écoliers pratiquent
pour apprendre à tirer & à parer quarte & tierce.
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