fouveraine. Elle eft fur la Meufe » 8 lieues N. E. de
Bar, 14 N. O. de Nancy , 9 S. E. de Verdun, 71
N. e'. de Paris. Long. H
M1HIR f. m. (Antiq. perfan,') Mihir ou Mihretoit
une divinité perfane que les Grecs & les Romains
nommoient Mithra, qu’ils ont confondue avec le o-
le il, & qu’ils ont cru le principal objet du culte des
Perfes. Mais Hérodote , beaucoup mieux initruit de
la religion & des moeurs perfanes, que tous fos écrivains
qui l’ont fuivi, nous en donne une idee fort
différente. Les Perfes, dit-il, n’ont ni temple, m ita-
tues ni autels. Ils traitent ces pratiques d extrava-
cance parce qu’ils ne penfent pas, comme les Grecs,
que la nature des dieux ait rien de commun avec
celle des hommes. Ils facrifient à Jupiter fur le fom-
met des plus hautes montagnes donnent le nom
de Jupiter à toute la circonférence du ciel. Ils offrent
encore des facrifices au foleil, à la lune, à la terre,
au feu, à l’air 6c aux vents. Telle eft, continue-t-il,
l’ancienne religion du pays ; mais ils y ont joint dans
la fuite le culte de la Vénus célefte, ou Uranie,
qu’ils ont emprunté des Affyriens 6c des Arabes. Les
Affyriens l’appellent Mylita, les Arabes ALyta, 6c
les Perfes Mithra.
On voit par ce paffage d’Herodote, que le culte
de Mithra étoit un culte nouveau, emprunte des
étrangers, qui avoit pour objet non le foleil » m^s
la Vénus célefte, principe des générations, oc de
cette fécondité par laquelle les plantes 6c les animaux
fe perpétuent 6c fe renouvellent.
Telle eft l’idée que les anciens nous donnent de
la Vénus Uranie, & celle qui répond aux differens
noms fous lefquels elle étoit défignée. MaouUdta dans
le fyrien d’aujourd’hui, lignifie mere, genitrix : dans
l’ancien perfan, le mot miho ou mihio, fignine
amour, bienveillance. De-là vient le nom de Mithri-
date, ou plus régulièrement Méherdate, comme il fe
lit fur une infeription ancienne i ainfi que d.ans Tacite
: c’eft en perfan mihio-dad, amour de lajufiiee.
Le nom à’atitta , employé par les Arabes , défignoit
feulement le fexe de Venus Uranie : Ilahae, ou Ali-
laat, étoit encore au tems de Mahomet, le nom général
des déeffes inférieures, filles du Dieu fupreme,
dont il reproche le culte à fes compatriotes.
Le mihio des Perfes, pris pour le nom de 1 amour,
fentiment naturel qui eft le principe de l’union 6c de
la fécondité des êtres vivans, convient parfaitement
avec l’idée que les anciens avoient de la Vénus Uranie.
Porphyre allure que le Mithra des Perfes prefi-
doit aux générations, 6c il rapporte à cette idee les
différens attributs joints à la repréfentation de Mithra
dans l’antre qui lui étoit confacré ; antre myf-
tique , dont nous voyons une image fur quelques
bas-reliefs & fur quelques pierres gravées.^
Quoiqu’à certains égards le foleil puiffe être con-
fidéré comme le principe 6c la caufe phyfique de
toutes les générations , ou du-moins de la chaleur
qui leur eft néceffaire , les Perfans ne l’ont jamais
confondu avec mihio. Le mot mihio n entre dans aucune
des différentes dénominations qu’ils donnent à
cet aftre ; 6c les Mages poftérieurs proteftent que ni
eux ni leurs ancêtres, n’ont jamais rendu de culte
au foleil, aux élémens , 6c aux parties de l’univers
matériel ; 6c que leur culte n’a jamais eu d’autre objet
que le Dieu fuprême, & les intelligences qui gouvernent
l ’univers fous fes ordres.
Les nations fituées à l’occident delà Perfe, accoutumées
à un culte dont les objets étoient groffiers &
ienfibles , firent une idole du mihio des Perfans, &
le confondirent avec le feu 6c le foleil. Les Romains
embrafferent la même erreur, & inftituerentles#fêtes
appellées Mithriagues, fêtes bien différentes de celles
que les Perfans nommoient Mihragan, & qu’ils cé-
lébroient folemnellement enl’honneur dç V énus Uranie.
Foyei Mitra , fête de {Antiq. rom. ) D . J.
MIHOHATS, {Hifl. nat. Botan. ) arbriffeau de
nie de Madagascar, que l’on vante pour fes vertus
cordiales & confortatives. ,
MIKADO, ( Hifl. mod. ) c’eft ainfi que l’on nomme
au Japon l’empereur eccléfiaftique, ou le chef
de la religion de cet empire ; il s’appelle suffi dairo ,
ou dairb. Voye\_ D airi.
MIKIAS, f. m. {Antiq. égypt.) fymbole des Egyptiens
dans leur écriture hyéroglyphique. C ’étoit la
figure d’une longue perche terminée comme un T ,
traverfée foit d’une feule, foit de pluüeurs barres,
pour fignifier les progrès de la crue du Nil. Cette
figure devint le ligne ordinaire du bonheur qu’on
fouhaitoit, ou de la délivrance du mal qu’on fouf-
froit. On en fit une amulette qu’on fufpendoit au
cou des malades , & à la main de toutes les divinités
bienfaifantes. Une écriture hiéroglyphique devenir
un remede dans les maladies, eft une chofe étrange
à imaginer ; mais n’y a-t-il pas cent exemples de
chofes auffi folles ? Voye^ M. Gordon dans fa collection
des amulettes remarquables des monumens des Egyptiens.
{D . /•)
MIL, GROS {Diète. ) grand mil noir, ou forgho ;
la farine de cette plante fournit du pain aux habitans
de certains pays, à ceux de quelques contrées d’Ef-
pagne 6c d’Italie par exemple ; mais ce n’eft que dans
le cas de difette que le payfan a recours à cet aliment
, qui eft fort rude, groffier, aftringent & peu
nourriffant. {b')
MILA, {Géogr.) ville d’Afrique au royaume de
Tunis, dans la province conftantine. Elle étoit autrefois
confidérable, 6c eft tombée en ruines. Long.
félon le P. Gaubil, S '\ ^ 3’ lat- z8 - 4°- *^)
MILAN, MILAN ROYAL , f. m. milvus vulgaris,
{ Hifl. nat. ) oifeau de proie qui pefe trois livres huit
onces ; il a#environ deux piés deux pouces de longueur
depuis la pointe du bec jufqu’à l’extrémité de
la queue : l’envergure eft à peu près de cinq piés ; le
bec a deux pouces de longueur depuis la pointe jusqu’aux
coins de la bouche ; il eft crochu fur la longueur
d’environ un demi-pouce ; la tête & le menton
font d’une couleur blanche cendrée avec des
bandes noires qui defeendent le long du tuyau des
plumes. Le cou eft ro u x , 6c le milieu de chaque
plume eft noir. Le dos eft brun comme dans lesbufes ;
les plumes qui font contre la queue font de même
couleur que la queue, 6c ont leur milieu, ou feulement
leur tuyau noir. Les petites plumes des ailes
font rouffes & noires, avec un peu de blanc ; le noir
occupe le milieu de la plume en fuivant la direâion
du tuyau. Les longues plumes des épaules ont des
bandes noires comme les grandes plumes des ailes.
Les plumes du deffous de l’aile font rouffes , 6c le
milieu eft noir. Les plumes de toute la face inférieure
de l’oifeau ont le milieu noir ; celles qui font fous le
menton ont les bors cendrés, & les plumes qui font
au-deffous de celles-ci les ont roux. A mefuxe que
l ’on approche de la queue, l ’efpace du noir diminue
de façon que les plumes du deffous de la queue n’ont
que le tuyau noir ; la couleur rouffe de ces dernieres
plumes eft auffi moins foncée & plus claire que
celle des plumes du ventre. Il y a dans chaque aile
vingt-quatre grandes plumes ; les cinq exterieur.es
font noires, les fix fuivantes ont une couleur cendrée
noirâtre , 6c les autres plumes font noires , excepté
les dernieres qui ont trois couleurs, favoir
du roux , du blanc 6c du brun. Il jr a fur les barbes
extérieures de toutes ces plumes, a 1 exception des
cinq ou fix premières, des lignes tranfverfales noires ,
& entre ces lignes noires, des bandes blanchâtres ,
principalement fur les plumes qui fe trouvent entre
la cinquième &. la douzième. Les plumes de l’aîle
I quand elle eft pliée , font plus grandes que celles, du
milieu de la queue, 6c plus courtes que les extérieures.
La queue eft fourchue, & compofée de
douze plumes qui font toutes de couleur rouffe, à
l’exception de l’intérieur de chaque côte qui eft noirâtre
; elles ont toutes des bandes tranfverfales noires
fur les barbes extérieures, excepté les deux du
milieu , qui n’ont que des taches noires auprès du
tuyau. La pointe de toutes ces plumes eft blanchâtre.
Les deux plumes extérieures ont quatorze pouces de
longueur, & les deux du milieu n’en ont qu’onze.
Le bec eft noir , 6c n’a prefque point d’appendices.
La langue eft large, épaiffe, comme dans les autres
oifeaux de proie. La membrane des narines 6c des
coins de la bouche eft jaune. Les yeux font grands ;
l’iris eft d’un beau jaune mélé d’un peu de blanc. Les
pattes font jaunes ; le doigt extérieur tient au doigt
du milieu par une membrane, prefque jufqu’au milieu
de fa longueur : les ongles îont noirs ; celui du
doigt de derrière eft le plus petit ; celui du doigt du
milieu eft tranchant feulement par le côté intérieur.
On diftingue le milan de tous les autres oifeaux de
proie, par fa queue qui eft fourchue ; il eft le feul qui
ait ce cara&ere.
■ Les milans font des oifeaux de paffage, & changent
de lieux dans différentes faifons de l’année ; cependant
on en voit toute l’année en Angleterre.
Pline dit que les milans ne fe nourriffent que de
viande. Bellon affure au contraire, qu’il en a vu en
Egypte voler fur des palmiers, 6c manger des dattes.
Le milan prend toutes fortes d’oifeaux domeftiques,
& fur-tout des poules, des canards 6c des oies. Wil-
lughby. V o y è { Oiseau.
Milan , ( Hiß. nat. ) en latin milvus, ou miluago ,
poiffon de mer qui reffemble aucorp {voye^ Corp.)
par la forme du corps & de la queue, 6c par le nombre
des nageoires ; il en différé par la grandeur, par
la couleur, 6c en ce qu’il a la tête moins large & ap-
platie fur les côtés : il eft d’une couleur plus rouge ;
la face extérieure des nageoires qui font près des
ouiesn’a point de taches rouges, & la face intérieure,
au lieu d’être d’un verd mélé de noir, comme dans
le corbeau, fe trouve en partie jaunâtre, & en partie
noirâtre. II a des aiguillons courts 6c pointus ,
rangés fur une ligne qui s’étend depuis les ouies jufqu’à
la queue. Ce poiffon n’a point d’écailles, tout
fon corps eft couvert d’une peau rude ; il s’élève un
peu au-deffus de l’eau par le moyen de fes nageoires
qui lui fervent d’ailes ; enfin il eft pendant la nuit lumineux.
Rondelet , hiß. des poijf. I. partie, liv. X .
chap. vij. V oye{ POISSON.
Milan , ( Mutiere midie. ) comme cet oifeau fe
nourrit d’animaux, fes humeurs font empreintes de
beaucoup de fel volatil & d’huile.
Sa chair eft propre pour l’épilepfie, pour la goutte;
fon foie & fon fiel font eftimés bons pour les maladies
des yeux , étant appliqués deffus.
Sa graiffe eft propre pour les douleurs de jointures.
Sa fiente eft réfolutive. Lemeri, Dicl. des drogues.
MlLAN , ( Giog. ) en latin Mediolanum Infubrinoe;
voyez ce mot ; ancienne ville d’Italie, capitale du
duché de Milan.
Elle a fouventété ravagée, & même détruite par
les plus terribles fléaux, la pefte & la guerre, entre
autres années, en 1 i6 z , que Frédéric I. dit Barbe-
rouffe , la rafa, & y fema du fel. Mais elle s’eft fi
bien rétablie , qu’elle figure aujourd’hui avec; les
grandes & belles villes de l’Europe.
Sa forme eft affez ronde ; le circuit de fes murailles
eft de 8 à 9 milles italiques, & le nombre de fes
habitans d’environ deux cent mille âmes. Eile a
quantité d’églifes , un archevêché , une citadelle,
uue univerfité , une académie de peinture, &. une
bibliothèque, àppéllée Ambroijienne, oh l’ort compte
10 mille manuferits.
C’eft en même tems Une chofe fort étrange, qu’une
ville de cette conféquence foit bâtie au milieu des
terres, fans mer & fans rivières qui faffent fort commerce.
Ces défauts font foiblement réparés par les
eauxdefources, les petits ruiffeaux,& parles canaux
de l’Adda & du Téfin, qui fourniffent une eau courante
dans le foffé del’encêinte intérieure delà ville.
Milan eft la partie de Valere Maxime,hiftorien latin
, qui floriffoit fous Tibere ; du célébré jurifeon-
fulte Alciat ; de Philippe Decius, qui enfeigna le
droit à Pavie, à Bourges, à Valence , & fut nommé
par Louis XII. confeiller au parlement ; d’Oûavio
Ferrari, fâvant, verfé dans les antiquités romaines;
du cardinal Jean Moron, homme d’un mérite rare ;
des papes Alexandre II. Urbain III. Céleftin IV.
Pie IV. & Grégoire XIV. qui prit le parti de la ligue
contre Henri IV. Cette ville a auffi produit
d’autres hommes illuftres , parmi lefquels fe trouvent
les maifons des Galéas, de Sforces, & de Tri*
vulces.
Milan eft à 14 lieues N. E. de Cafal, 28 N. E. de
Gènes, 26 N. O. de Parme, 27 N. E. de Turin , 30
N. O. de Mantoue, 58N. O. de Florence, 110N. O .
dèRome. Long, félon Caffini & Lieutaud, 26. S i}
go. lat. 4S. 2.S. {D . J. )
MILANDRE , f. m. {Hijl. nat.) poiffon de mer auquel
on a donné auffi le nom de cagnot, c’eft-à-dire ,
petit chien. Rond. Hifl. des Poijf.prem. part. I. X I I I
chap.iv. Voye% C hien DE MER. yoye[ POISSON.
MILANEZ , LE ( Géogr. ) ou le duché de Milan}
pays confidérable d’Italie, borné au nord par les
Suiffes & les Grifons ; à l’orient par la république
de Venife, & par les duchés de Parme & de Mantoue;
au midi par le mont Apennin, & par l’état de
Gènes ; à l’occident par les états du duc de Savoie ,
& par le Mont ferrât.
Son étendue du feptentrion au midi peut être d’environ
80 milles, & de 60 d’orient en occident. Il eft:
très-fertile en marbre, en blés, & en vins ; le r iz y
croît en abondance, par les canaux qu’on a tiré du
Téfin , une de fes principales rivières. Les autres
font le Po., l’Adda, & la Seffia.
On Iedivifeen 13 parties, leMilanezpropre, le
Pavéfan, le Lodéfan, le Crémonefe, le Comafque*
le comté d’Anghiera, les vallées de Seffia, le Nova-
refe , le Vigévanôis, la Lauméline, l’Alexandrin, le
Tortonefe, & le territoire de Bobio.
Paffons aux révolutions de cet état. Après que
Charlemagne eut donné fin au royaume des Lombards,
en 774, le Milaneç fit partie de l’empire, 6c
les empereurs y créèrent des gouverneurs, qui acquirent
dans la fuite un grand pouvoir, prirent le titre
de feigneurs de Milan, & formèrent une principauté
indépendante. Le premier fut Alboin, qui vi-
voit dans le dixième fiecle ; Jean Galéas, un de fes
fucceffeurs, fut duc de Milan, en 1395 , & mourut
en 1402. Ses deux fils ne laifferent point d’enfans
légitimes, de forte qu’après la mort du dernier, en
1447, ce beau pays devint l’objet de l’ambition de
plufieurs princes, de l’empereur, des Vénitiens,
d’Alphonfe, roi de Naples, de Louis duc de Savoie
, 6c de Charles duc d’Orléans. Enfin, l’an
1468, cet état paffa fous les lois du bâtard d’un
payfan, grand homme , 6c fils d’un grand homme.'
Ce payfan eft François Sforce, devenu par fon mérite
connétable de Naples, & puiffant en Italie. Le
bâtard dç fon fils avoit été un de ces Condoltieri,
chef de brigands difeiplinés, qui louoient leurs fer-
vices aux papes , aux Vénitiens , aux Napolitains.'
Non-feulement les Milanez fe fournirent à lui, mais
11 prit Gènes, qui flottoit alors d’efçlavage en efcla*
vage.