muftum etrufcum de M. Gori, tome I. tab. igC. / 07;
dans les antiquités d'Ilorta de M. Fontan in i, dijf.
d’e iï acad. etrufq. tome II. table 1. 2 ; 8c à la fuite des
differtarions de l’académie étrnfque de Cortone,
antiquit. Hort. liv. I.pag. 126'-140. ( D . J. )
Médailles gothiques , ( An. numifm.) On
nomme ainfi des médailles de quelques rois goths qui
ont paffé jufqu’à nous , 8c qui font communément
en bronze ; mais on nomme fpecialement 'médailles
gothiques de certaines médailles frappées dans des fie-
cles de barbarie , & dont les têtes ont à peine la
forme humaine, fans porter aucune infcription , ou
fi elles en ont, c’eft dans des caraéleres méconnus
aux Antiquaires, aufli bien que ceux des médailles
qu’on appelle puniques. ( D . J. )
Médailles hébraïques, {-Art numifmatiq. )
Divers favans ont cherché à expliquer les anciennes
médailles hébraïques qui Ce font confervées jufqu’à nos
jours ; de ce nombre font Villalpand, Kircher , le
P. Morin , Conringius, Vaferus, Bouteroue , Hot-
tinger , Valton , 8c plus récemment le P. Hardouin
& le P. Etienne Soucier. Ce dernier, dans une dif-
fertation très - étendue 8c très - favante, foutient,
i°. que la langue 8c les caraôeres qu’on voit fur ces
médailles font l’ancienne langue 8c les anciens caractères
des Hébreux, c’eft-à-dire ceux dont ils ufoient
avant la captivité de Babylone ; 20. que les caraéle-
res dont les Juifs fe font fervis depuis leur retour
de la captivité, font les caraâeres afl'yriens qu’ils
rapportèrent en revenant dans leur pays ; 30. enfin
que ces médailles ont été frappées parles Juifs mêmes
, 8c non par les Samaritains.
Le P. Hardouin , dans fa chronologie de l’ancien
Teftament & dans les notes de la fécondé édition de
Pline, a eflayé de prouver que ces médailles, fans
aucune exception, font du tems de Simon, frere de
Judas Machabée , &c de Jonathas , grand-prêtre des
Juifs ; qu’elles ont été frappées dans la Samarie, dont
quelques villes avoient été cédées aux Juifs par Dé-
metrius, roi de Syrie ; que les cara&eres des légendes
font famaritains ou afl'yriens , 'c ’eft-à-dire que
les légendes font gravées dans les caraôeres des
Cuthéens que Salmanafar envoya dans la Samarie
après en avoir enlevé les dix tribus d’Ifraël. On peut
voir dans les ouvrages des deux favans jéfuites, les
raifons dont chacun d’eux fe fert pour appuyer fon
Sentiment. On trouvera dans les mêmes ouvrages
un catalogue complet des médailles hébraïques connues
jufqu’à préfent, avec les defcriptions des types qui
y fontrepréfentés. Vyye%_ Morel ,fpecimen R. nummar.
tom. I. p. 230 & feq. (Z>. J .)
Médailles phéniciennes o u puniques, (Art
numifmat. ) On nomme ainfi celles dont les légendes
font en caraéieresphéniciens ou puniques. Quoique la
plupart de ces fortes de médailles aient été trouvées
en Efpagne , elles different des anciennes médailles
efpagnoles & par la nature des types, & par celle
des cara&eres , comme nous l’avons obfervé plus au
long au mot Médailles espagnoles. (Z>. /. )
Médailles samaritaines , ( An numifmat. )
On appelle ainfi les médailles qui font empreintes fur
un des cotes de carafteres famaritains. On trouve
meme affez communément des médailles qui préfen-
tent de chaque cote des lettres famaritaines ; & félon
les apparences, elles ont été frappées du tems de
Simon Macchabee, en mémoire de la liberté que les
-Juifs recouvrèrent alors. Mais les médailles fur lef-
quelles eft jointe une infcription grecque à une lé-
^endefamaritaine, font fort rares; 8c peut-être celles
d’Antigonus roi de Judée , font les feules qui foient
venues jufqu’à nous. Le célébré Reland, qui avoit
tenré de les éclaircir, les regarde comme une énigme.
F’oye^ la cinquième differtation de nummis famarita-
ms. Voye{ auffi-1 'hiftoire de l'acad. des Belles-Lettres ,
tome X X IV . ÇL>.J.)
Médailles latines , voyei Médailles romaines.
Médailles d’Athènes , ( Art. numifmatiq. )
Nous avons un affez grand nombre de médailles d 'Athènes
, mais nous n’en voyons point de frappées au
coin des empereurs de Rome ; 8c il faut croire ou
que l’amour de la liberté a empêché les Athéniens
de reconnoître l’autorité romaine dans leurs monnoies,
pu que leur religion ne leur a pas permis
d’y graver autre chofe que les images de leurs divinités.
Le plus grand nombre des médailles d'Athènes qui
font au cabinet du R o i, confifte en médaillons d’argent
prefque uniformes , tous avec le bufle de Minerve
d’un côté, 8c au revers une couronne d’olivier
, au milieu de laquelle eft une chouette fur un
vafe renverfé, 8c marqué d’une lettre grecque : dif-
férens noms de magiflrats y font joints à l’infcription
A Ùnvmcùv ; & c’eft , avec de petits fymboles ajoutés
dans le champ, tout ce qui diftingue ces médaillons,
dont on ne fauroit d’ailleurs fixer précifément l’é-
poque.
On fait quel a été le culte de Minerve dans Athènes
, & ce que l’antiquité en a publié. Les mufes
grecques 8c latines ont célébré à l’envi les unes des
autres la dévotion des Athéniens pour leur déefle ;
mais rien n’en marque mieux l’étendue 8c la durée
que leurs monnoies , fur Iefquelles on voit toujours
d’un côté la tête de Minerve , & de l’autre une
chouette dans une couronne d’olivier, fes fymboles
ordinaires.
L’olivier lui appartenoit à bon titre , fur-tout depuis
fa viâoire ; & hors Jupiter qui éna quelquefois
ete couronné aux jeux olympiques, aucune autre
divinité n’a ofé le difpuler à Minerve. A l’égard de
la chouette, on la lui avoit donné comme un fym-
bole de prudence, la pénétration de cet oifeau dans
l’avenir ayant été établie par les anciens ; ce qui eft
encore certain , c’eft que le nom de chouette avoit
été donné aux monnoies de l’Attique. L’efclave d’un
riche lacédémonien difoit plaifamment-dans ce fens-
là, qu’une multitude de chouettes nichoient fous le
toit de fon maître.
Une chofe qui mérite encore quelqu’attention
dans les médailles d’argent de la ville: d'Athènes, ce
font les différens noms par lefquels on les diftingue
auffi les unes des autres. Il n’y a point à douter que
ce ne foit autant de noms de magiftrats athéniens ;
mais la queftion eft de favoir fi ces magiftrats font
archontes ordinaires d’Athènes, ou d’autres officiers
prépofés à la fabrication de ces monnoies. L’examen
8c la comparaifon de leurs noms 8c furnoms, pourront
fervir à la décifion d’une difficulté fur laquelle
perfonne n’a encore ofé prononcer. •
Le culte de Minerve ne régné pas moins dans ce
que nous avons de médailles de bronze d'Athènes>
que dans celles d’argent ; hors une feule tête de Jupiter,
on n’y voit par tout que le buftede cette déefle
toujours cafquée , 8c quelquefois avec le cafque &
l’égide ; mais les revers font plus variés que dans les
médailles d’argent.
Enfin dans prefque toutes les médailles d'Athènes}
foit d’argent, foit de bronze , il n’eft queftion que
de Minerve. Les Athéniens ne pouvoient pas faire
trop d’honneur à la déefle de la fageflé , qu’ils
croyoient préfider à leurs confeils , veiller fur leurs
magiftrats , animer leurs guerriers , infpirer leurs
poètes, former leurs orateurs, & foutenir leurs phi—
lofophes. Mais il feroit à fouhaiter que cette même
déefle , les intérêts à part, eürun peu mieux inf-
truir leurs monétaires. Les autres peuples du-moins
nous ont appris par leurs monnoies quelque chofe
de leur gouvernement, de leurs privilèges, de leurs
alliances ,
M E D
alliances, de leurs jeux1, de leurs fêtes , desfiHgu-
larités de leurs pays , des tems où ces monnoies ont
été fabriquées ; mais le peuple'athénien n’a pas jugé
à-propos de les imiter^eh cela ; non-plus que dans
l’ùlagë de frapper àtsmédaillescen l’honnéùr-dés empereurs
romains. Uniquement renfermé dans ^'religion,
il a négligé touffe refte dans ces foïtes de
monumens ; 8c l’on peut dire de ce qui nousleft refté
des mèdaillesLd'Athènes:/commedes ruinés de* cette
ville , autrefois'fi floriffante ôc-fi-belle, le théâtre dè
la fageffe humaine & dé la valeur, 8c l’école1 publique
dés Sciences 8c des A rts, '
Quid pahdionçt refiat, nifiinomen Athetiai l
H H : : (2 J .X )
Médaillés de Crotone-, ( A t t m lt t iifm a t iq . )
Les Antiquaires ont ràfl’étfiblé dans leurs cabinets
plufieuFS m é d a ille s curieUfés1dé'Éro,rô/ze, klijbüfd’hüi
C o r to h a -, vîllè du royaume dé Naples dans la Gâ'la-
bre ultérieure. Denys d’Haliearhaffe fixe la fondation
dé 1 Cèttè ville à là trôifiemè année -de la dix-
feptiemè -olympiade, qui /féltin lui, répo'âd à'la quatrième
année du régné de Numa.
M. d'e'Bôze'remarqué, dans Vhifibire de Üdcadémie
desId/criptidhs-,
i°. Qu’il n’a jamais vu de médailles de Çrotdnt qu’en
argent, mais que Golfzius èn rapporte une en or,,
à la différence de eéltés d.e'Lacéd’émone , qui certainement'font'
tontes de brônzé ;l& à-la différence-de
celles'd’Àthenfes, dont On a prefque Un pareil nombre
d’argent 8c de bronze , & point du tôüt eil Or.
20. Qu’on ne trouve aiicuné médaille frappée par
ceux de!Chtone en l’honneUr des empereurs romains,
comme on n’en trouvé‘point d’Athènes dans toute
la fuite dés mêmes médailles impériales , au lieu
qu’il y en a beaucoup dè Lacédémone. |
3°. Que j comme on' rècbnnOît par les médaillés
d’Athènes qiie le principal Culte des Athéniens- s’a^
drefloit è Jupiter & à Minerve; 8c par cellesde
LàCedéiiionB qu’Herculë & les Diofcures y étoiènt
l’Objet de-là vénération-publique , de même!on voit
par 'les médailles de Cràtone qu'on y adOrOit particulièrement
Junon , Apollon & Hercule.; "
Mÿfcéllus fonda Crotone après avoir confulté l ’o-
raélè 'd-’Apollon ; & cé dieu voulut bien accorder au
fondateur, ainfi qu’aux habiran's, ia fanté 8c la force:
c’eft pour cela qu’il paroît fi IbUvent fur lès médailles
de leur ville.
Lé culte des Crotoniates envers Junon Lacinia ,
éft encore marqué parfaitement fur leurs médailles.
La tête de cette déefle y eft prefque toujours grav
é e , on n’y en voit pas même d’autre. On y trouve
aufli dès t-répiés & de s branchés de laurier ; prix ordinaires
des jeux de la Grece , où lès Crotoniates
s’étoièht fignalés par un grand nombre de victoires :
Hérculè occupe enfin la plupart des revers.
A l’égard d’Hercüle* dont il fémbleqü’ils’agiïFeici
plus que d aucune autre divinité j on -comprend aifé-
ment qu il devoitetre dans une vénération infinie par-
mi-des^ peuples fi recomméndabl'es par la: force naturel
le: C eft Crotone qui à produit le célébré Milon,
Iscomaehus, Tificrâte , Aftyle ; 8c tant d’autres illiif-
tres athlètes. Dans une même Olÿmpiade-,ditStrabon,
fept cfotoniates furënt côurohnés aux jeux olympiques
, 8t remportèrent tous lés prix du ftade. Ils
paflbiëht pour des Hercules dès le befeéâu i 8c ce
fut bientôt uh ptoverbè qùé lé plus foiblè'd’entr’eux
étoit le plus fort des Grecs. ( Z). /. )
Médailles de Lacédémone, (Art numif.')
On eft très - curieux de conrioîtrè les m'édâiïles dès
Lacédémoniens j les plus libres de toüs îeS Grecs 4
comriïè' l’Antiquité les appelle, & deux du mondé
«)nnu qqi ont joui le plus long-tems de leurs lois
& de leurs ufages. Fidèléà à la république romaine
Lomé X .
M e d 2 5 7
rJfntIu leur^goi'vernerilBrit dp>ès la ré-
| durent Ce conftryer iufgn-nt,
Bout l'cftime & amitié de leurs vaidqueuts/Sparte
I -d’Ainnlle le“ p l e s l’honneur dè-JuIes-Cclir &
| i " ' S f e ’ 'd6" t d f ‘a™nreçu de nbiivcàüx'bicn-
T 1'^ 'in ju r e aux dieux de la
■ toX u r s V “ & mtan,hoics au “ in 'îe'j»Iüfieurs
ucceffeurs de ces'pnncés. Le roi BéJîrtint/èn 6of-
iede qm lont frappeès au nom & aVec’l'a tète d’Ha-
I M K M à r c 'A u r ï l é & de
■ Commode. M.-Vadlant eu a cité tili'é'èle Néron ■ 8t
quoique cet «mprtem'ait'toujduts'rdffifé-d’alle’r â
Sparte à-eaufe d e% ^W n té des laïs dëLÿdittfeiié’'
p'aSqùWLadédé-
Orete.-Leé têtes deC.aflor & de Polfu i, que M.
VaiHaut donne poïit rè to s à la fe to f fe dè Néron
5“ !f„aV0 v v /f I M W W m avec les
autres ifpafe o^î, il n»eft ônëftion que
4 ^ a ^ c o m e , pltrs;Céietresdans
les rables que dans I Hifloîré. -
I ^ anf ’ e e sS ka éÜ gémeaux
font- reprefentes a cHevàl la lance baiffée , comme
on les Voit communément S W W & iÜ il!cS-conta-
<f ls3u ils appatlirérit au diaàtéur Poflhu-
J. a“s. e qu’il gagna cpnt're lés Latins.
La îêconde médaille eft^^d’-Antomu-, &c ce font‘les
boftnets'des Diolcùres ‘qui ë é font lês revers. L’an-
nquité les reprefentoit avec des —
fes Laced.eniomens alloientibu conif,at la tête cou-
verté de cette efpece dèValîju'e-. I H I H W I fiaJ
én parlant de Càftor & dë
Poifox. La m m de H H M M i i
b h h H B E M WËÊÊÊÊm bgure de deux jeunes hommes dè mêfhe'âge , ‘de mèi
me taille;; de menlè air; & d’une parfeitè relTem-
blance. Une de leurè m ^ & t repréféhté Cottimdde
dans la fleur de fa ^èufrtffè*; la maffliè qùi efl irn re-
B B S Bonnets étoilés 1 fait voir ÿi'Her-
ctue «oit rcyere dariM'a Làc.ônié avec Ifes Diofcures.
Dans une autre médaille éfe" Confmodè j Minerve ou
Venus y paroît for le revers armé'éTe H H pièces:
oc allez femblable au drëu Mars. " •" ■ "
Après Commode ori né trouve plus rien de Lacédémone
^ans|jgijMédailles des empéfeiirs deRome:
à ;pëine 1 hiftoire dès fiée les fuivans parle-t-elle dé
cette ville /enedré fi florïflante fous les Antonins.
Hercule eft la divinité-dômïnante d m la plûpart des
médailles puxement lacédémoniennes, c ’eft-à-dire dans
celles ou les Romains n’ont aucune part, foit qu’elles
aient été frappées du tems de la république ou depuis
l’établiffement de l’empire.
On vient de dire qu’Hercule partageôït avéc Càf-
tor 8c Pollux 1 encens des Lacédémoniens , & c’etoit
à bon titre qu’il entroitdans cè partage. Il avoit rendu
dè grands fèrvices à la Laconie ; fes delcéndans
Ÿ regnerent fiicceflïvehïènt dèpuïs leiir retour dans
lè Pelopônnèfe , 8c les Lacédémoniens s’étoient Fait
une religrbn de n’obëif qu’à des rois de la pdftérité
d Hercule. Ainiî ce héros- pouvoir encore ^retendre
aux honneurs de leurs monhoies a'üflî-bieri qiie lei
DiôlturéS. Il y a line mïddille de Lacédémone qui ré-
préfetité*icê dieu d’un côté a'vec la coeffiïrB dèpéaa
de lion, &c de l’autre, deux vafes entourés de dèux’
ferpèns ; dè qui ferâppôfté. affez hatùfelléfiient' au
premier dé fes travaux, & à ces vâîes que l’antiquité
lui avoir particulièrement côhfacrés.
Gôltzius rapporté d'eux 'médailles de deüx anciens
rois de Lacédémone, Âgéfiîaiis 8c Polÿdore ; mais
les couronnes de laürièr cjii’if donne â ces rôïs ne
leur conviennent point du tout, & le refté eft eri-
COre plus fufpeél. Ainfi fie comptons que fur lès mt