
3 52 M E N
Jet on entend tonte efpcce d ouverture dans les
murs , faites pour procurer du jour dans l'intérieur
des appartenons ; ce mot étoit beaucoup plus fig.ni-
catif autrefois que l’on faifoit des croifées en pierre,
dans le milieu de ces ouvertur.es, telles que l’on en
voit encore aux palais desTuilleries, du Louvre,
du Luxembourg, & ailleurs ; mais depuis ce tems
on a trouvé le moyen defubftituer le bois, à la pierre,
6c-on en a confervéle nom.
Une croifée eft donc maintenant, non-feulement
l’ouverture .faite dans le mur pour procurer le jour,
mais encore la réunion de tous les chaffis de bois
qu’elle contient., & qui fervent, tant à la fureté du
lieu, qu’à empêcher l’air extérieur d’entrer dans
l’intérieur, 6c par conféquent y.procurer plus de
chaleur. 1
La fig. 4G eft l’élévation d’une croifée compofée
d’un chalîis dormant B C , de deux chaffis à verre
D E F G >6c de deux volets brilés K L M-y au-deffous
de cette croifée. eft fon plan, mais, pour plus d'intelligence
la fig. 47 en eft le plan en grand de là moitié
, & la fig. 4g le profil ; A , fig. 4 7 6c 4S » le
trumeau, tableau , baie ou .appui de la croifée.,1
'jBCeft le chaffis dormant, marqué auffi en B Cfig.
4.G, qui entre dans.la feujllute.du tableau A y 6c
dont lé bas C fig. 49 eft en bec -de corbin, afin que
l’eau ne .puifle.remonter & entrer par-là dans .l’intérieur
; D E F G * font, les.chaffis à( verre, dont• le
.haut F6t le bas G fig. 4$ y. terminé: par une doulline
en bec de corbin,yde peur, que,,l!eau ne remonte ,
entrent à feuillure,dans le chaffis : dormant B C , D
en eft le battant de derrière , dont un côté entrera
noix d‘aris l’épàifleür du chaffis dormant B , & l’autre
eft orné d’une moulure;en.dedans 6c d’une fçuilr
lure en dehors pour recevoir le .verre, E en eft le
battant de devant, qui d’un côté, a aufli une moulure
6c une feuillure pour recevoir le verre,. & qui
avec celui qui lui eft oppolé, font a.ppellé$f d recouvrement
L'un fur. l'autre, parce .qu’ils : fe ferment l’un
après l’autre & l’un fur l’autre ; mais depuis quelque
tems s’étant apperçu que l’air extérieur s’introchvi-;
foit par le joint de ces deux battans E , & que, pour
le peu que le bois travailloit dans la hauteur, non-
feulement il produifoit beaucoup de froid pendant
l’hiver, mais encore étoitdefagréable à lavûe , on
a imaginé de les, faire à noix , fig. 4 8 , c’eft - à - dire
que celui A de cette figure entre dans une efpece
de cannelure ou gorge pratiquée dans l’épaifleur de
celui B de la même figure , & qu’ainli ces deux battans
font toujours contraints dans leur hauteur, 6c
que la communication de l’ air extérieur fe trouve interrompue
t.ee.schaffis à verre D E F G fe trouvant
trop larges pour contenir des verres de cette grandeur,
qui ;coûteroient beaucoup, tant pour leur
achat que pour leur entretien, on divife cet intervalle
de petits bois H fur la largeur 6c fur la hauteur
, compofé du côté des dedans de moulures, &
par dehors, d’une feuillure de chaque côté, un peu
plus profonde que l’épaifleur du verre dans laquelle
il fe trouve contenu.
Lorfque la croifée fe trouve d’une trop grande
élévation, on place alors quatre chaffis à verre,
deux au-defffus 6c deux au-deffous d’un linteau I ,
fig. 4 g , orné en dehors d’une moulure en bec de
corbin, 6c de l’autre de feuillure deflus & deflous,
fur laquelle viennent battre les chaffis ; on donne
de hauteur aux premiers environ la moitié ou les
deux .tiers de la largeur de la croifée.
Les volets fervent à la fureté des dedans pendant
la nuit, à procurer un peu plus de chaleur pendant
le même tems, à éviter les vents coulis, 6c à fuppri-
mer le grand jour du matin : pour empêcher que leur
trop grande faillie n’embarraffe dans les apparte-
mens, on les brife dans leur milieu fur leur hauteur
M E N
en K fig. 46 & 4 7 , à moins que les murs ne fe trouvent
d’une affez grande épailieur pour qu’ils puiflent
fe loger dans leur embralèment ; chaque partie bri-
lée eft compofée d’un chaffis L , fig. 4 Ç , 4 7 ,6c 4g
qui ferme d’un1 côté à recouvrement fur les chaffis
à verre, & de l’autre eft afl’emblée à rainure 6c languette
en K t comme le fait voir la fig. 13; ils font
chacun divifés de deux ou trois traverfes M , ornés
comme le chaffis de quadres ravallés N y & de panneaux;
O P fig. 47 6c 4$ eft une partie du lambris
qui fert de revêtiffement dans l’embrafement de la
même: croifée.
v La fig. 5 o eft aufli une croifée, mais plus proprement
appelléefenêtre, du latin fenefira ou feriejiro ,'
' ouvrir y quoique l’on confonde ces deux mots enfem-
ble, elle différé de la première en ce qu’elle s’ouyre
des deux côtés C à coulifle, 6c qu’elle ne defeend
que jufqu’à deux piés 6c demi à trois piés hauteur
! .d’appui, au-lieu que l’autre s’ouvre à deux vanteaux'
: comme une porte, 6c qu’elle defeend jufqifà envi-
. ron un pié de là fuperficie du plancher inférieur ;
cette fenêtre eft compofée d’un chaffis dormant A ,
6c de quatre autres chaffis à verre B C , dont les deux
fupérieurs B font dormans, 6c les deux inférieurs C
s’ouvrent à coulifle par deflus les deux autres ; cette
coulifle n’eft autre chofe qu’une rainure ou feuillure
pratiquée-dans le chaffis dormant A fig, 5t , 6c
une dans le chaffis à verre C , 6c qui s’emboîtant
l’une dans l’antre forment une coulifle, chacun
d’eux font divifés de petits bois B 6c C , comme dans
la fig. 40 fervant aux mêmes ufages ; au - deflous de
cette .'fenêtre eft fon plan.
Des portes croifées, vitrées, &c. Il eft encore de^
portes ou CToifées qui participent des unes 6c des
autres , & qui fervent aux deux ufages en même
tems , raifon pour laquelle on leur donne le nom de
portes croifées. On les nomme portes parce qu’elles
fervent à communiquer de l’intérieur des fallons ,
galeries, & autres pièces femblables 9 dans les vefti-
bules, périftiles , jardins, &c. & on les nomme aufli
croifées parce qu’elles fervent en même-tems à éclairer
l’intérieur de ces mêmes pièces. On en fait comme
de toutes autres efpeces de portes, de quarrées , de
circulaires, de bombées, furbaiffées , &c. elles s’ouvrent
comme les portes-cocheres, quelquefois depuis
le haut jufqu’en bas , 6c quelquefois jufqu’au-
deffous du linteau A , fig. 5z . 6c le chaffis à verre ,
de quelque forme qu’il foit, refte dormant.
La fig. 5z . eft une porte croifée, compofée d’un
chaffis dormant B , qui, au-lieu de régner tout au-'
tour comme celui de la croifée, 46. fe termine
feulement jufqu’en-bas, fans traverfer la baie de la’
croifée. C D font deux vanteaux de porte croifée ou
chaffis à verre ouvrant jufqu’au linteau A , eompo-
fés comme la croi(éefig. 46. chacun d’un battant de
derrière C 6c d’un battant de devant D , dont l’intervalle
eft divifé de petits bois E pour foutenir le
verre. Chacun de ces vanteaux différé encore de
ceux de la croifée, en ce que le bas F eft divifé de
panneaux F 6c de quadres G jufqu'à environ deux
piés de hauteur, afin que là où le jour ne vient
point les verres ne foient pasfi fujets à être caffés.
On peut y placer aufli, fi on le juge à propos, des
volets de la même maniéré que ceux de la croifée ,
fig. 46.
La partie circulaire au-deffus du linteau étant dormante
, on la divife aufli de petits bois E qui fifi-
vent la courbe de la porte, entrelacés d’autres petits
bois qui vont joindre le centre de cette courbe,
6c qui enlemble forment l’é vantail ; ce qui lui en a
fait donner le nom.
Au-deffous de cette porte croifée eft le plan de la
même figure.
La fig. à3 . en eft le plan détaillé d’une partie, B
eft
ME N
eftie bâtis où chaffis dormant , C le battant de derrière
du chaffis à verre, & D le battant de devant,
qui, avec celui qui lui eft oppofé, ferment à recouvrement
l’un fur l’autre.
La fig. 64. eft aufli un évatitailfait d’une âutre maniéré
que le précédent.
• Les portes vitrées ,fig. 55'. font aufli des portes
qui fervent d’entrée à des cabinets, garde-robes,
&c. & qui fervent en même tems à leur donner du
jour. La différence de celle ci à la précédente, eft
que l ’une prend fon jour de l ’intérieur des pièces
pour le procurer dans celles de commodités, au-lieu
que l’autre le prend direftement des dehors. Elle eft
compofée d’un chaffis à verre A qui régné tout autour,
dont l’intervalle eft divifé de petits bois B , &
la partie inférieure C , jufqu’à environ trois piés de
hauteur, eft divifée depanneaux C & de quadre D .
Des cloifons de menuiftrie. Les cloifons de menaife-
rie fervent comme toutes les autres à féparer plufieurs
pièces les unes des autres, pour en faire des pièces
purement de commodités. Si ces cloifons ont l'avantage
de charger très-peu les planchers à caufe
de leur légéreté & de leur peu d’épaiffeur, elles ont
aufli pour cette raifon l'inconvénient que d’une pièce
à l’autre l’on entend tout ce qui s’y paffe ; c’eft pourquoi
oh prend quelquefois le parti d’ÿ faire un bâtis
enduit de plâtre. Ces cloifons font compoféeS de
plufleiifs planches A bien ou peu dreffées* & corroyées
félon l’importance du lieu & la dépenfe que
l’on veut faire y pofées l’üne contre l’autre, ou affem-
blées à rainure 6c languette, emboîtées dans une
coulifle B en haut 6c en-bas, 6c fur laquelle on pOfe
de la tapifferie, lambris de menuiferle, &c.
Des jaloujîei. Les jaloufies , fig. 67. fervent de
fermeture aux croifées, contribuent à la sûreté des
dedans, à ne point ôter entièrement le jour, & à
empêcher d’être apperçu des dehors. On les fait à un
& à deux vanteaux, félon la largeur des croifées, &
elles font compofées chacune d’un chaffis ^/affemblé
quarrément par des angles à tenon 6c à mortaife, d’une
, deux pu trois traverfes B affemblées aufli de
même maniéré,& de plufieurs planches C très-minces
& très-étroites qu’on appelle lattes ou voliches, pofées
à trois ou quatre pouces de diftance l’une de
l’autre , 6c inclinées à-peu-près félon l’angle de quarante
cinq degrés;
Depuis peu l’on a imaginé , par le moyen d’une
ferrure * d’incliner ces lattes ou voliches tant 6c fi
peu que l ’on vouloit, & c’eft ce qui a donné lieu à
d’autres jaloufies qui prennent toute l ’épaiffeur du
tableau de la croifée , & qui s’enlevent toutes entières
jufqu’à fon fommet. Ce n’eft autre chofe qu’une
certaine quantité de pareilles lattes ou voliches
dont la longueur eft la largeur de la croifée, fufpen-
dues de diftance en diftance fur des efpeces d’échelles
de forts rubans attachés par en-haut, fur des
planches qui touchent au fommet du tableau de la
croifée & qui y font à demeuré , fur Iefquelles font
placées des poulies qui renvoyent les cordes avec
Iefquelles on lesenleve, & de cette maniéré on peut
donner à ces voliches tant & fi peu d mclinaifon
qu’on le juge à-propds. Ces fortes de jaloufies rie tiennent
pas direôement à la tnenuiferie, parce qu’elles
font compofées de fer & de bois ; atrflî toutes les efpeces
d’ouvriers intelligens en font, & les font mieux
les uns que les autres.
Des fermetures de boutique. La fig. 58. eft une fermeture
de boutique, compofée de plufieurs planches
A affemblées à clé ou à rainure & languette,
avec une emboîture B par en-haut & par en-bas, 6c
qui^ fe brifent en plufieurs endroits felonr la commodité
des Cemmerçans. On les divife quelquefois
comme les lambris de quadre 6c de panneaux , lèlon
1 importance des maifons où elles font placées.
Tome AT,
MEN J $3
D u p t r fm JU fig. i ÿ . eft un aflembiagë ftd
nuijertt, appelle parquet, qui fert à paver où; pour
parler plus erafle-ment, couvrirle fol des appafte-
mens. Ce parquet èft compofé de plufieurs quarfés
A , environnés chacun de quatre bâtis B . alfemblés
par leurs extrémités C , & à tenon & à mortaife;
Chacun deces quarrés A eft divifé de plitfieurs autres
bâtis D crotfes également, âffembiés à tenon & â
mottoife par leurs extrémités, & dirigés vers les angles
du quarré. La diftance de ces petiis bâtis D fe
trouve remplie d’un autre petit quarré E , affemblé
dans fon périmètre avec les petits bâtis D à rainure
oc languette.
Cette forme dé parqiiet la plus commune fe fait
ordinairement en bois de chêne, & eft affez en ufagé
en France pouf rendre les appartemens plus fecs &
par conféquent plus falubres; On peut encore en faire
de plufieurs autres maniérés, 6c leur donner diverses
formes telles que des cercles poligories, du autres
figures circonfcrites ou inferites autour, ou dans
d autres qùarrés, cercles ou poligones, divifés auffi
de bâtis de differentes formes. Ces fortes de parquets
le font en bois de chêne feulement du recouvert de
marqueterie , c’eft à-dire, de bois précieux de4bité
par feuilles très-minces, ouvrage relatif à i’ébénif-
Pour rendre les appartemens plus fecs & plus
lains, éviter en même tems la dépenfe du parquet
on fe fert de planches alfemblées bout à-bbut ' paî
eurs extrémités , c’eft-i-dSt». potées l’t,ne contre
1 autre* & à rainure & languette fur leurs longueurs,
ce qu on appelle■ planchèUr. Cette maniéré qui ne
contribue pas moins que le parqiiet à la faiubriré des
appartemens , n’eft pas fl.propre à la venté , mais
ne monte pàs à beaucoup près à une li groffe dé-
penfe. °
Tous ces. parquets oit planchers fe pofent & s’attachent
, avec des clous ou des brèches ( a ) fur des
lambourdes m d’environ quinze à dix- huit pouces
de diftance lune de l’autie , dont l’intervalle fo
remplit de pouffier de charbon de cendre ou demâ-
chefer f c j y fîir-toutdans les lieux humides , pouf
empêcher que cette même humidité ne fafle déistter
ces parquets bu planchers.
Obfervation fur les outils de Menuiferie. Il faut remarquer
, avant que de parler des outils propres à la
menuiferie , qlie dans rOus les arts 6c profeffions les
ouvriers fe fervent leplusfouvent I & même autant
qiul eft poffible pour leurs outils, des matériaux
qu’ils ont chez eux & qui femblent leur coûter peu :
tels, par exemple , que ceux qui emploient le fe r ,
les font de fer ; ceux qui emploient le bois, comme
les Menuifiers 6c autres , les font de bois, ce qui
en effet leur coûte beaucoup moins & leur eft auffi
utile.
Des outils propres à la menuiferie. La fig. Go. eft
une équerre de bois, affemblée en A , à tenon & à
mortaife faite pour prendre des angles droits.
La fig- Gi. eft auffi une équerre de bois employée
aux mêmes ufages, & appeilée improprement par
les Menuifiers triatigle quarré, mais qui plus commode
que la précédente , différé en ce que la branch
e^ eft plus.épaiffe que la branche B , 6c que
là l epaulement C pofânt le long d’une planche ,
donne Je moyen de tracer l’autre côté B d’équerre.
La fig. Gz. eft un inft aiment auffi de bois, appelle
fnujje équerre ou fautereÜe, fait pour prendre différentes
duvèrtùres d’angles.
(a ) Des broches font des efpeces de doux ronds, longs
& làns tête;
•( b ) Des lambourdes font des pièces de bois de charpente
de 4 ponces fur 0 pouces de groffeur.
( c ) Le mâchefer eft ce qui fort des forges où l'on ufc d»
«barbon de terre.
T l