
les observations, pour e'tablir la probabilité' de tel ou tel cas.
D’une autre part, comme rien ne peut nous assurer positivement
le mode de formation et l’origine de telle ou telle espèce de
terrain, et, qu’à cet égard, les opinions sont très-divisées, il faut
bien encore entrer dans quelques discussions pour savoir au
moins, dans l’état actuel de la science, quelle est l’opinion la
plus probable qu’on puisse raisonnablement soutenir. Je serai
donc naturellement conduit à entrer dans quelques détails purement
théoriques; mais, d’un côté, cette partie de mon travail
sera séparée des faits positifs, contre lesquels on ne peut rien
objecter ; de l’autre, je ne m’arrêterai pas à une opinion particulière
pour la défendre et la faire cadrer avec les faits ; je prendrai
les opinions reçues, je chercherai même toutes celles qu’il
sera raisonnablement possible d’imaginer, et je rassemblerai
scrupuleusement toutes les données qui pourraient être en faveur
de chacune d’elles. C’est après ce premier travail que je
calculerai, en quelque sorte, le poids respectif des données
mises en parallèle, et qu’alors je pourrai parvenir à établir, non
pas une opinion définitive, puisqu’il faudrait être sur de posséder
toutes les données du problème, ce dont, sans doute, nous
sommes encore loin, mais à reconnaître en faveur de quelle opinion
se trouve la probabilité, d’après les données que nous possédons
actuellement.
On voit, d’après ces idées générales, que le voyage que je
publie aujourd’hui, doit présenter,
1° Des faits purs et simples, réunis à peu près dans l’ordre
géographique de mes excursions, mais cependant coordonnés
entre eux, dans chaque localité, d’après leurs rapports mutuels,
et comparés successivement d’une localité à l’autre.
2° L ’ensemble des faits recueillis dans les diverses parties de
la Hongrie, groupés entre eux, d’après leurs râppôrts mutuels,
et présentant ainsi, sur les divers terrains de cette contrée > des
généralités qu’un seul lieu ne pouvait offrir. Ici, je comparerai
successivement chaque genre de faits avec leurs analogues connus
dans les divers points de la surface du globe, pour en déduire
les données générales qui constituent les bases de la science.
3° Les conséquences immédiates auxquelles les faits conduisent,,
soit relativement à la Hongrie seule, soit relativement à
l’ensemble des faits de même genre,, recueillis dans toutes les
parties du globe , qui sont connus sous les rapports géologiques-
C’est ici que se présentent les discussions qui conduisent à reconnaître
les degrés de probabilité, soit de l’àgë relatif clés diverses
roches, des divers terrains, Soit de l’origine qu’on peut
leur attribuer dans l’état actuel de la science.
Cette manière de procéder est là seule qui soit admissible en
géologie. Dans Cette science, comme dans toutes celles qui ont
pour objet l’étude de la nature, la considération des rapports
dans les faits positifs, la discussion des probabilités dans ceux
qui n’ont pas l’evidence matérielle , prévient nécessairement
l’arbitraire, conduit à classer les faits isolés dans l’ordre de leurs
relations avec tel ou tel autre ,. et à rassembler une foule de détails
autour de quelques phénomènes généraux, dont chacun
se trouve être la clef des phénomènes adjacens. Du moment
qu’on se livre à la recherche des rapports naturels, la géologie,
débarrassée de ces conjectures incohérentes qui entravaient sa
marche, se place immédiatement au rang des sciences; elle acquiert
des bases philosophiques certaines; et, en présentant la
constitution minérale du globe dans ses phénomènes les plus
împortans, elle peut s’élever encore à des considérations générales,
tout-k-fait indépendantes des causes premières, qu’on a