Roule de
Schemnitz.
CHAPITRE III.
COUP D’OE IL GÉNÉRAL SUR LA CONTRÉE DE SCHEMNITZ. —
EXAMEN DE CE QUE L ’ON CONNAIT SUR SA GÉOLOGIE. —
DIFFICULTÉ D’EN CONCLURE QUELQUE CHOSE DE POSIT
IF .—DIVISION GENERALE DES TERRAINS,
J e ne voulais d’abord prendre qu’une ide'e generale de la nature
des montagnes aux environs de Königsberg ; mais, entraîné
par les singulières roches porphyriques celluleuses que
j’ai décrites j à étudier plus spécialement le terrain, j’employai
huit jours entiers avant de penser à continuer ma route. Cependant
je fus rappelé à mes premiers projets, en considérant la
distance à laquelle il fallait aller chercher les limites de cette
formation, pour découvrir ses rapports avec d’autres roches;
j’avais remarqué qu’elle se hait avec les montagnes de l’est, ce
qui me décida de nouveau à aller m’établir à Schemnitz, qui
me paraissait un centre d’excursions convenable pour un grand
nombre de recherches,
En quittant Rônigsberg, on côtoie d’abord, sur la rive droite
de la Gran, les montagnes de porphyre molaire, qui se prolongent
jusqu’au-delà de Scharnowitz ( Zsa rn ocza , esch * ). Aussitôt
qu’on a traversé la rivière, vers le village de Rudno , on
reconnaît, dans les montagnes qui bordent la gauche, et qui
paraissent s’étendre au loin vers l’est, des tracTvytes brun?s
* Z s se prononcent à peu près comme notre lettre / .
COUP d ’oe i l s u r l a c o n t r é e d e s c h e m n i t z . 2é9
d’un aspect particulier, que l’on poursuit jusqu’à la vallée de Ho-
dritz, dans laquelle là route de.Schemnitz se continue. On retrouve
une roche tout-à-fait semblable à la droite de cette
vallée, dans une butte qui la termine., en formant une espèce
d’éperon dans la vallée de Gran. Au-delà, sur la route, on
parvient bientôt à des roches extrêmement poreuses, grises; ou
noires, à pores allongés dans le même sens, et tres-apres au
toucher; elles renferment quelquefois une matière verte, assez
tendre, disséminée par taches, ét on y voit briller souvent des
cristaux de feldspath vitreux. Plus loin, cette roche est recouverte
par des conglomérats, remplis de matières scorifiees, qui
ont de l’analogie avec ceux de Sainl-Benedek.
On ne voit autre chose que le trachyte, ou le conglomérat
qui le recouvre, jusques au-delà du village de Unter Hamer
( A lso Hamor ). Ce n’est qu’en approchant des premières exploitations
, avant le village de Hodritz, qu’on commence a
trouver des roches d’une autre nature. On observe d’abord un
granité, où le mica est souvent talqueux, et qui ressemble beau-
coup au granité de la chaîne centrale des Alpes ; quelques pas
plus loin, il passe à une belle siénite, qui disparaît bientôt en
s’enfonçant sous des roches porphyriques verdâtres, composées
de feldspath compacte, coloré par l’amphibole, dans lequel
sont disséminés des cristaux de feldspath lamelleux, du mica
verdâtre ou grisâtre, prismatique, et quelquefois de l’amphibole.
Dans quelques points, au bord de la vallée, on voit le trachyte
reposer sur ces porphyres à pâte de grünstein, qui présentent,
à la jonction, un phénomène assez remarquable : les
cristaux de feldspath qu’ils renferment, sont passes à 1 état vitreux,
et présentent alors les mêmes caractères que ceux qu on
trouve dans les trachytes.
t . r.