ne reconnaissent pour divins que lesliyres du vieuxTestament, et
les Rcibbinistes ou Talmudistes, qui attribuent une autorité'
presque divine au recueil connu sous le nom de Talmud.
Ces diverses religions qui, comme nous venons de le voir, se
trouvent plus particulièrement fixe'es dans divers cantons de la
Hongrie, sont cependant en général assez disséminées dans le
royaume ; de sorte qu’ici se trouve un village Catholique romain,
ou Grec-uni, là, un autre du rit Grec schismatique, ou
d’une des religions réformées; il n’est pas même rare de rencontrer
dans le même village, plusieurs religions réunies, et par conséquent
trois ou quatre églises différentes, quoique souvent il
n’y existe pas cinquante maisons. Mais en général le nombre des
catholiques surpasse de beaucoup celui des autres communions;
on peut l’évaluer au moins à la moitié de la population, environ
cinq millions d’àmes, en y comprenant les Grecs-unis, dont le
nombre s’élève à six cent ou sept cent mille. Le nombre des
Grecs schismatiques doit s’élever au moins à un million et demi,
et les prosélytes de la religion réformée peuvent monter à deux
m illion s et demi, dont les Calvinistes forment les deux tiers.
DE LA FORME DU GOUVERNEMENT.
A p r è s avoir jeté un coup d’oeil sur les différentes nations,
dont se compose la population de la Hongrie , il serait sans doute
très-intéressant d’étudier, en détail, le corps des lois qui peuvent
gouverner un assemblage si hétérogène, les privilèges que
les rois ont accordés aux peuplades, et aux colonies qui se sont
successivement établies dans ces contrées, les formes administratives
et les lois particulières qu’elles ont conservées. Enfin,
il serait très-important de rechercher l’influencë que chaque
peuple a pu avoir sur la civilisation, et sur les progrès des arts,
des sciences et du commerce. Mais tous ces details nous entraîneraient
beaucoup au-delà des bornes dans lesquelles nous devons
ici nous renfermer; nous sommes forcés de nous restreindre
à un aperçu de la forme générale du gouvernement, de la
marche administrative, et des droits respectifs des divers états
dont se compose le royaume.
Quoique la Hongrie soit depuis plusieurs siècles gouvernée
par les empereurs d’Autriche, elle n’en forme pas moins réel- me à part,
lement un royaume à part, qui a ses constitutions, ses lois, ses
magistrats et ses privilèges particuliers. Des traités spéciaux ont
déclaré la couronne de Hongrie héréditaire dans la maison d’Au-
triche; de sorte que la Hongrie fait partie de ce qu’on nomme les
Etats Autrichiens, par la seule raison que la maison d’Autriche se
trouve sur le trône impérial: mais si cette auguste famille venait
à s’éteindre, les Hongrais auraient de nouveau le droit d’élire
leur souverain. Aussi, à son avènement au trône, le prince héréditaire
est-il reconnu, sacré et couronné roi de Hongrie, indépendamment
de ce qui a pu se faire à cet égard dans les autres
royaumes qu’il réunit sous son empire. Le couronnement se
fait avec des cérémonies particulières, qui tiennent aux usages et
aux privilèges de la nation; etenpresence des États, qui se composent
du clergé, de la noblesse et des bourgeois des villes libres.
A l ’exception du p a la tin du royaume, ou vice-roi (Nandôr
Ispân , hong.), dont l’élection ne peut se faire que conjointement * £ & '• 4"
avec les états , le roi de Hongrie peut disposer des principales
places du royaume, avec la condition cependant que celui qu’il
nomme soit noble et Hongrais ; mais il peut accorder des titres
et des lettres de noblesse, et même donner le droit de citoyen