paraît assez bizarre; c’est celle de porter la chemise par dessus
la culotte, qui, ordinairement de couleur foncée, ne sert qu’à
faire mieux ressortir ce singulier accoutrement. Ces ’Allemands
se sont naturalisés au point de regarder de mauvais oeil les co-'
lonies du Palatinat, de la Franconie, de la Souabe, de la Bavière,
qui ont e'te' attirées en Hongrie au commencement du
dix-huitième siècle, après l’entière expulsion des Turcs. Ceux-ci
sont ge'ne'ralement appelés Souabes ( Schwaben ) , et ce nom
est devenu une espèce d’injure, qui a toutes les significations :
on a tout dit sur un individu lorsqu’on a prononcé, c’est un
Souabe ( e sis te in Schwabe ).
Le nombre des individus dont l’allemand est aujourd’hui la
langue naturelle, est beaucoup moins grand qu’on ne pourrait le
supposer, d’après celui des colons qui sont arrivés de toutes
parts. Cette circonstance tient à l’influence des Slowakes ; nous
avons déjà fait remarquer qu’un assez grand nombre de lieux,
dont l’origine remonte réellement aux Allemands, ne sont plus
aujourd’hui habités que par des Slaves.- Aussi ne reste-t-il plus
que quelques lambeaux de cette grande ceinture d’Allemands,
qui s’étendait du pied des Karpathes, jusque dans la Transylvanie.
C’est dans le comitat de Zips ( Szepea Kdrmegyr ) au
centre des Karpathes, qu’on en trouve la plus grande réunion; ils
y sont encore au nombre de plus de 60 mille : mais il n’en existe
plus guères dans le comitat de Gômôr. Une autre réunion importante
se trouve en Transylvanie ; les Allemands, désignés
sous le nom de Saxons, y habitent les sièges de Hermanstadt,
Nagy sin k , Medgyes, Reps, Segesvar, Sza sz sebes, Szazs
vdros, Szerdahely, TJj E g y h a z, ainsi quelles districts de
Jiisztricz et Kronstadt. C’est une des trois nations de la Transylvanie
: elle possède plusieurs privilèges, qui l’élèvent en général
au dessus de l’état de bourgeoisie. Il y a aussi beaucoup
d’Allemands dans le Banat, et ce sont principalement les colons
du 18e siècle. Il faut ensuite revenir vers les frontières de 1’-Autriche
dans les comitats de (Edenburg, Eisenburg, Wiesel-
burg, pour trouver de grandes réunions d’Allemands. Mais,
outre-ces cantons où la population allemande est considérable,
il y a beaucoup d’Allemands dispersés dans toutes les parties
de la Hongrie; il en existe dans, toutes.les villes de mines; et
tout ce qui tient à l’industrie, au commerce intérieur dans les
villes libres, est occupé par les Allemands
Outre les peuples dont nous venons de parler, et qui forment
la partie la plus considérable de la population de la Hongrie,
il en est encore plusieurs autres beaucoup moins nombreux,
dont les uns sont fixés par la culture des terres
les autres par le commerce. Parmi les premiers, se trouve une
petite colonie de Français, qui du temps de Marie-Thérèse,
Français.
.vint s’établir dans les plaines de la Hongrie, entre la Maros et
la Bega, au milieu d’un pays marécageux, mais extrêmement
fertile. Ils habitent particulièrement le bourg de H a tzfeld , les
villages de Charleville et de Saint-H ubert, dont les noms
rappèlent assez l’origine française, ceux de Nagyjetsa et de
Csadat, dans le comitat de Torontal; il en existe aussi à Brez-
tovacz, dans le comitat de Bacs : cette petite colonie a jusqu’ici
conservé sa langue. Il se trouve aussi en Hongrie quelques Ita - iiaiim.-
lien s, a qui Ion doit 1 introduction de la culture du riz, et
l’éducation des vers à soie ; il est probable que le nombre des
individus de cette nation était beaucoup plus considérable^ dans
les anciens temps où les Hongrais avaient des rois et des reines
de familles italiennes, et où tout le pays était approvisionné par
le commerce de. Venise; mais aujourd’hui, cette peuplade se