alpin. Mais on ne fait ainsi que reculer la difficulté, car il faudrait
savoir positivement ce que c’est que le calcaire alpin ; or,
jusqu’ici, rien ne peut l’indiquer avec certitude : tout semble
prouver que la plus grande partie de ces calcaires appartient au
terrain de transition; et, quant aux parties supe'rieures, ce n’est
qu’avec beaucoup de circonspection qu’on doit les comparer
au Zechstein de la Thuringe, qui reposesur la grande formation
de grès houillier. Plusieurs géologues sont portés à la regarder
comme plus moderne encore.
. Mais, pour ne pas sortir du Salzburg, je ferai remarquer
que M. Buckland, qui a parcouru dernièrement cette contrée,
regarde les calcaires supérieurs comme appartenans à la formation
du Jura. En effet, le calcaire magnésifère que j’ai cité, a
une très-grande analogie, ou plutôt une parfaite ressemblance,
avec celui que nous verrons plus tard en Hongrie, et qui, selon
toutes les probabilités, appartient au Jura : il est,de même,accompagné
de calcaire compacte coloré. Les officiers des mines
du Salzburg m’ont paru avoir la même opinion. Ces considérations
conduiraient à regarder les dépôts salifères, qui font la richesse
de cette contrée , comme se trouvant à la place de la formation
houillière; ce qui leur donnerait une entière ressemblance
de position avec les dépôts les plus considérables qui ont été
étudiés.
Je ne voudrais cependant rien prononcer à cet égard ; ce qui
est évident pour moi, c’est que les dépôts salifères du Salzburg
reposent sur un calcaire compacte, sans aucune roche arénacée,
qui se lie avec un autre où les roches arénacées sont abondantes
; ils sont recouverts par d’autres calcaires, qui sont encore
antérieurs au nagelflue, et parmi lesquels il s’en trouve de compactes
et de subsaccarroïdes : ces derniers sont souvent magnésifères.
C’est-là le fait certain débarrassé de toute opinion particulière.
En !e> comparant avec les. faits qui viennent d’être publiés
par M. Charpentier, on pourrait conclure que les dépôts salifères
du Salzburg sont d’une époque uni peu postérieure à ceux
de Bex, en Suisse: Ceux-ci, suivant M. Charpentier*,, sontinter-
calés dans un terrain de calcaire et de grauwaeke, et, par
conséquent, semblent devoir être rangés parmi les terrains de
transition **. Cependant, malgré la confiance que j’ai dans le
savant auteur que j:e viens.de citer, je me permettrai de douter
que les roches qui alternent avec les calcaires,, au milieu
desquels se trouvent les dépôts salifères soient bien réellement
cbes grauwackes; tout ce que j’en connais me parait indiquer
la plus grande analogie avec les grès de la formation
houillière, surtout avec ceux de la Hongrie et des Apennins,
qui alternent à chaque pas avec du calcaire. S’il en est ainsi, les
dépôts salifères die Bex, au lieu d’appartenir au terrain de transition,,
se-trouveraient encore dans la même position que ceux
qui ont été jusqu’ici les mieux connus,, et seraient aussi analogues,
à ceux du Salzburg.
Après avoir jeté un coup d’oeil rapide sur ces montagnes , je
repris enfin la- route directe de Vienne. J’arrivai à Salzburg
quelques jours après un malheureux événement, qui faisait en-
* Annales des Mines, tom. 4 , 1819, pag. 555.
** Je me permetrai de remarquer ici que les granités, gneiss, et roches feuilletées
feldspathiques, que M. Charpentier cite entre Saint-Maurice et Lavey »
et qu’il regarde comme de formation primitive, sont très-probablement déjà
des roches de transition. Elles font suite aux roches demême genre qu’on trouve
autour de la cascade dé Pissevache, et qui sont évidemment superposées aux
grauwackes.