ter un jugement dans cette discussion. Toutes les observations
que j’ai recueillies me portent, en general, à croire que les dépôts
métallifères de Sehemnitz sont véritablement en filons. La
cause de l’erreur dans laquelle, ce me semble, on est tombé,
me paraît tenir à ce qu’on a mal observé la disposition des couches
qui composent la masse du terrain, et qu’on a conclu mal-
à-propos l’idée d’une stratification uniforme dans toute l’étendue
de la contrée, d’après les observations partielles recueillies en
quelques points. C’est, par exemple, ce qu’a fait dernièrement
M. Becker *; il avait observé, dans la vallée de Hodritz, que
les couches du terrain plongeaient évidemment à l’est, et il a
cru pouvoir en conclure qu’il en était de meme dans toute la
masse des montagnes qui environnent Sehemnitz. Dès lors, en
partant de l’inclinaison connue des principaux filons, qui est
aussi en général vers l’est, il a été conduit naturellement à admettre
qu’ils étaient disposés parallèlement aux couches de terrain,
et ne pouvaient être eux-mêmes que de véritables couches.
Mais les observations que nous avons recueillies dans différëns
points de la contrée de Sehemnitz ( pages 277, 296,298, 301,
308, 314, 316, 348, 333} sont loin de donner cette idée de
stratification uniforme ; elles montrent au contraire que l’inclinaison
des couches est très-variable, et conduisent à admettre
cinq groupes principaux, dans chacun desquels se présente use
inclinaison particulière. ( \oy e z tome I I I , art. du terrain de
siénite et de grûnstein p orp hjriqu e. ) Il résulte de là qu’il
ne suffit pas d’avoir étudié les circonstances qui se présentent
dans un point, pour en tirer des conclusions relativement
aux autres ; il faut nécessairement examiner le genre de stratification
des couches du terrain dans chacun des points, pour
* Journal Einer Reise; i ie partie, pag* 18 et 21.
pouvoir en déduire des conséquences positives. Or, en examinant
la position des couches autour de Sehemnitz, et celle des
dépôts métallifères les plus remarquables par leur puissance et
leur étendue, on se trouve évidemment conduit à reconnaître
que ce sont des filons parfaitement caractérisés. Eu effet, aux
environs de Sehemnitz, toutes ces couches, comme nous l’avons
déjà dit, plongent visiblement vers le nord-ouest; au contraire
, les dépôts métallifères principaux, qui sont exploités
depuis si long-temps, et que par conséquent on a eu l’occasion
de reconnaître sur une étendue considérable, et jusqu’à une
grande profondeur, plongent évidemment au sud-est. Ainsi, leur ,,
inclinaison est ^ sens inverse du terrain, dont ils coupent par
conséquent les couches : ce sont donc de véritables filons, dans
le sens le plus précis de la définition. Il est facile de se convaincre
de cette disposition sans sortir du célèbre filon nomméSpitaler
Hauptgang: on voit évidemment, en le parcourant, que les
couches de la roche, tant vers le toit que vers le mur, plongent
au nord-ouest, sous l’angle de 35 à 40 degrés, tandis que la
masse métallifère plonge au sud-est, sous l ’angle de 45 à 55
degrés : il en est de meme des autres filons principaux de la
contrée.
Il est vrai qu’il existe aussi des veines, même assez considé- soUpÇo,s „„„
râbles, qui plongent vers des points différëns, et même tout-à- ' e‘ils'
fait opposés de l’horizon. On distingue, à Sehemnitz, cette position
par l’expression PTidersinnig ( en sens opposé ), par
comparaison à celle des filons précédens, qu’on nomme Recht-
smnig ( en sens droit ). Mais il parait que cette circonstance,
qm ne se présente que dans des dépôts métallifères de peu d’étendue,
ne peut être mise en parallèle avec la position bien reconnue
des grandes masses métalliques, qui fout la principale