n’est ici, comme en beaucoup d’autres lieux, que le résultat de
la décomposition totale de la ponce. Il n’est pas e'tonnant qu’elle
ait pu servir à la fabrication de la porcelaine, puisque, comme
on sait par les analysés chimiques, la ponce et le feldspath ont
à peu près la même composition, et que cés deux substances présentent
à peu près aussi les mêmes caractères à la fusion. On a
pre'tendu, suivant M. Zipser, avoir trouvé dans cet endroit de
la stéatite cristallisée; mais ce savant minéralogiste avoue n’en
avoir jamais vu. J’ajouterai à sa réflexion, qu’il me paraît probable
que cette prétendue stéatite n’est autre chose que la terre
même qui provient de la décomposition dé la ponce, et qui forme
ça et là, dans la masse générale, de petits nids plus denses que
partout ailleurs, colorés en jaune verdâtre, et très-doux au toucher.
Cette circonstance se présente non-seulement à Prentsov,
mais encore dans tous les lieux où se trouvent des conglomérats
ponceux très-altérés.
JwiuS, Nous venons de voir la nature des collines qui, à partir de
Bohünitz, se trouvent à la gauche de la plaine de Bath. A la
droite, ce sont des montagnes plus élevées, dont on peut étudier
la nature à Prandorf{ A lsô Baka, hong.), près de Pu-
ganz ( Bajta B ânya, hong. ). Les collines qui dominent le village
à l’ouest, présentent du trachyte granitoïde; mais la plus
grande partie de la masse offre une variété de cette roche,.différente
de celle que nous avons déjà vue dans la vallee de Kohl-
bach, page 374. Les élémens, feldspath vitreux et mica, sont
moins distincts, et il en résulte une masse feldspathique, dont la
cassure, en quelque sorte grenue, présente une multitude de
petites facettes brillantes. Ces trachytes sont recouverts par des
conglomérats qui, selon toute apparence, se prolongent à l’est,
vers les bords de la rivière de Gran, où on les voit en masses
considérables.
De Prandorf à Bibnick (Garan Szôlôs, hong.), on est complètement
en plaine, et on laisse seulement à droite quelques
collines de sables, qui se prolongent jusqu’au village de Ribnick.
A Moczibrod, sur le bord de la Gran, on est encore en plaine;
mais au village, on se rapproche d’une montagne isolée, entièrement
composée de roches noires ou brunes, qui ont encore
été désignées sous le nom de basalte, mais qui ne sont autre
chose que des variétés de trachyte, moins noires, moins vitreuses
que celles de Bohünitz, qui se rapportent à notre tra-
chyte semi-vitreux. Les cristaux de feldspath y sont souvent assez
gros et lamelleux;ils présentent quelquefois une couleur verte,
et on les pren-rait alors pour de l’olivine, si l ’on n’était détrompé
par la cassure lamelleuse et par la fusibilité. Ces roches
forment ici des espèces de couches horizontales, ou plongeant
un peu au sud, sous 1 angle de '18 degres. Dans la partie supérieure
de la montagne, on trouve des variétés de la même roche,
qui se divisent en plaques minces, et qui ont la plus grande
analogie avec certaines variétés dephonolites. Au-dessus, se présentent
des conglomérats qui renferment des fragmens de roches
du meme genre. On trouve aussi, dans les fissures de cette
roche, des jaspes opales, qui m’ont présenté un caractère particulier
;à 1 instant où je les ai pris, ils avaient tous les caractères
d’un précipité gélatineux de silice déjà un peu desséché; mais
ils se sont consolides dans mes collections, et se sont en mémo
temps gercés et fendus dans tous les sens. Cette circonstance,
assez importante, jious mettra à même de discuter plus tard l’origine
de ces dépôts siliceux.
Après avoir dépassé ce premier point, on arrive, en côtoyant
Trachy'e demi
vitreux.
Filon de jaspe
opale mou.