
Jaszons.
ment du douzième, le roi Ethienne, en récompense de la valeur
qu’ils avaient montrée contre l’empereur grec, leur accorda,
sur les bords de la Theiss, un district particulier, qui est
connu sous le nom de grande Kumanie, ou grande Runie
( Ncigy Kunsag, hong. * ). Plus tard, sous le règne de Bêla IV,
des Kumans, qui habitaient vers les plaines septentrionales de
la mer Noire, vinrent se mettre sous la protection de la Hongrie,
etTeçurent en partage le district connu aujourd’hui sous
le nom de petite Rumanie , ou petite Runie ( K is Kunsag,
hong. ). La langue des Rumans est le hongrais , ou plutôt un
dialecte hongrais. Ce peuple ne s’occupe presque ■ entièrement
que de l’e'ducation des bestiaux, ce qui paraît tenir particulièrement
à sa situation au milieu d’un pays de pâturages.
Les Jaszons ( J as z , hong. ) paraissent être aussi une peuplade
de Rumans. Il n’est pas probable qu’ils aient aucun rap -
port avec les anciens Jasyges, malgré l’espèce d’analogie entre
les noms. On prétend que ce nom, que les Hongrais appliquent
quelquefois aux Rumans mêmes, est tire' de leur habileté' à lancer
des flèches, et de leur emploi dans les corps de lanciers. Ils
sont désignés, dans les anciens actes , sous les noms de Balis-
tarii , de B a liste i, et par corruption P h ilistei , qui ont encore
la même signification. Cette peuplade habite un district
particulier, dans le comitat de Pest, que les ge'ographes hongrais
désignent sous le nom de Jaszigie ( Jaszsag, hong. ) , et
qui leur fut accordé sous le roi Ladislas Ior. Ils parlent le même
dialecte hongrais que les Rumans.
* La terminaison sag est celle qu’on emploie en hongrais, toutes les fois qu’on
reut substantiver un adjectif.
Les Szeklers, dont le nom signifie Gardiens des frontières,
ont nécessairement encore la même origine que les Magyares ;
au moins parlent-ils la même langue, et présentent-ils le même
caractère. Ils sont d’une taille moyenne, et vigoureusement constitués
; leur peau est rembrunie, leurs cheveux noirs, leur physionomie
vive et caractérisée. Ces peuples , qu’on a regardés
comme des restes des H u ns, ou comme des Pesténègues, habitent
, depuis des siècles, dans la Transylvanie ; et l’histoire
nous les présente dans toutes les guerres, dans tous les troubles
qui ont ravagé ce pays. Ils en occupent la partie orientale, les
sièges de Haromszek, de Udvarhely, de C sik , et celui de
A ranyos, qu’ils ont conquis par la force de leurs armes, et
qu’ils se sont fait assurer par des traités, qui leur accordent
d’ailleurs beaucoup de droits particuliers. C’est une des trois
nations delà Transylvanie; les Hongrais proprement dits, et les
Saxons forment les deux autres.
Les H'daques, qui eux-mêmes se donnent, dans leur langue,
le nom de Romains ( R um aene), paraissent être réellement
un mélange d’anciens Daces et de colons Romains, qui
s’étaient réfugiés vers le mont Hémus, pendant les invasions
des hordes barbares, et qui sont peu à peu rentrés dans leur
patrie. La langue que parlent ces peuples est un mélange de latin
corrompu , ou de mauvais italien et de slave;, aussi, à l’exception
de quelques mots, un Français, habitué au patois des
parties méridionales de la France, parvient-il facilement à les;
entendre et à s’entretenir avec eux. Mais dans l’écriture ils se
servent de caractères grecs plus ou moins estropiés. Cet alphabet
leur vient des Slaves qui, eux-mêmes, le doivent aux frères
Cyrile et Méthode, envoyés de Constantinople vers la fin du
neuvième siècle, pour prêcher l’évangile, et traduire les écri-
Szeklers.
Yalaque*.