les collections, quelques renseignemens nouveaux sur la contre'e
que j’allais parcourir. Mais, à cet egard, mon espoir a e'te' presque
totalement de'çu : personne n’a, pu rieu ajouter à ce que je
connaissais déjàparles ouvrages que j’avais consulte's. Je trouvai
qu’à Vienne on e'tait, sous ce rapport , aussi peu avance' qu’à
Paris, et que, deplus, il existait une foule de préventions contre
la Hongrie. Plusieurs personnes même, à la vérité étrangères
aux sciences, m’exhortèrent à prendre toutes les précautions
pour prévenir les dangers auxquels j’allais m’exposer. Heureusement
mon parti était pris, et je savais parfaitement tout ce
que j’avais à craindre et à espérer en Hongrie. L ’histoire m’apprenait
suffisamment que tous ces préjugés étaient les restes de
l’ancienne antipathie nationale , que plusieurs siècles de guerres
affreuses avaient naturellement développée dans l’esprit des Autrichiens.
C’est à ces préjugés que j’attribue le peu de politesse
de quelques employés de la police, qui commencèrent à me
regarder de fort mauvais oeil, aussitôt que j’annonçai mes projets
d’aller en Hongrie ; je fus même obligé, à ce sujet, d’en remettre
quelques-uns assez vertement à leur place. Mais ces petites
difficultés, qui tenaient, sans doute, aux circonstances du
moment, à la défiance qu’inspirait encore le nom français, disparurent
aussitôt que je me fus adressé directement aux autorités
supérieures, et je n’eus alors qu’à me louer de tout le monde.
M. le comte de Caraman, ambassadeur de France près la cour
de Vienne, qui voulut bien me recevoir avec une bonté particulière,
demanda lui-même les passe-ports dont j’avais besoin à
la chancellerie hongraise, et m’obtint de la chambre des mines
les ordres nécessaires pour qu’on mît à ma disposition tout ce
que je pourrais désirer en Hongrie, dans les mines de l’Etat.
Toutefois je fus obligé d’en attendre long-temps l’expédition,
mais ce fut particulièrement alors que je pus visiter les divers
établissemens deVienne, qui ne se rattachaient pas directement
à l’objet de mon voyage, et faire au dehors quelques excursions,
qui m’empêchèrent de regretter le temps que je dérobais
à la Hongrie.