
Montagnes de
trachyte.
que je désignerai., dans cet ouvrage, sous le nom de porphyre
m olaire, tant à cause de ses caractères, que de l’usage auquel
on l’emploie habituellement. De Born avait donné à cette roche
le nom de granité ; il la considérait comme se liant aux montagnes
Karpathiennes, et comme servant de base à son prétendu
saxum metalliferum; nous verrons plus tard qu’elle est, au contraire,
postérieure, et qu’elle appartient à la dernière époque de
formation du terrain trachytique. ( Voyez les chap. suivans. )
Le trachyte, qui forme la droite de la vallée, se présente,
comme nous l’avons déjà dit, en buttes coniques, qui s’emboîtent
les unes dans les autres. Les roches se montrent rarement
à nu, parce que tout est couvert de végétation; ce n’est que çà
et là qu’on peut distinguer leur nature. Chaque montagne présente,
en quelque sorte, une variété particulière de roche, qui
souvent n’a aucun rapport, par les caractères minéralogiques ,
avec les roches des montagnes environnantes.
Le Kreuzberg, au sud-ouest de la ville, présente des tra-
chytes rouges, à pâte terne, remplis de cristaux de feldspath
vitreux, d’amphibole noir, et qui renferment peu de mica. Çà
et là, dans la masse, on trouve des parties qui sont extrêmement
poreuses et quelquefois même scorifiées. J’ai observé aussi
des espèces de boules volumineuses, dont toute la partie extérieure
était extrêmement âpre au toucher, tandis que l’intérieur
offrait un feldspath compacte, de couleur rouge de brique, à
cassure terne et largement conchoïde. Cette substance ne paraît
être qu’une partie plus pure de la pâte générale de la roche.
fe r u m , de Born a tout confondu. H' a désigné de cette manière de véritables
trachytes et des roches particulières qui appartiennent à un autre terrain qui
n’a avec le premier aucun rapport.
Sur la pente nord-est de la montagne, on trouve une masse de Tia*J‘; “v
’rocher, qui forme une saillie particulière, et semblerait être, en
quelque sorte, un dépôt du genre de ceux que Werner désignait
par l’épithète schïldfôrmig ( en bouclier ) ; c’est un porphyre
grossièrement fissile [Klingsteinporphyr, et Porphyr schiefer.
Werner; Phonoliteporphyrique, Daubuisson; E u rite schis-
to'ide, Brongniart ), à pâte de feldspath compacte gris ou noir,
qui renferme des cristaux de feldspath blanc-verdâtre , un peu
vitreux, quelquefois altérés, et toujours assez tendres : il y a
aussi un grand nombre de cristaux noirs qui, à en juger par
leur cassure longitudinale, paraissent être de l’amphibole.
Au sommet de la montagne, et surtout sur la pente nord- Tracbjie ceiiu-
° # laire.
ouest, on trouve une grande quantité' de blocs d une roche cri-
blée d’une infinité de petits pores et de cellules, d’une âpreté
extrême, et tout-à-fait semblable à la scorie volcanique la mieux
prononcée. La plupart sont de couleur rouge, et remplis de
petits cristaux de. feldspath blanc, très-vitreux, fendilles dans
tous les sens ; d’autres blocs moins nombreux, et à la fois poreux
et celluleux, présentent, entre les cellules, une pâte extrêmement
compacte, noire, à cassure demi-vitreuse. Toutes ces
masses, plus ou moins grandes, depuis la grosseur du poing
jusqu’à celle d’un tonneau, sont éparses à la surface du sol, au
milieu d’une terre rouge, âpre au toucher, qui parait provenir
de leur décomposition.
A l’ouest du Kreuzberg, se trouve une autre montagne co- amphibulique.
nique, où le trachyte présente une autre variété ; sa couleur est
rouge brunâtre, sa pâte est plus compacte, et les cristaux de feldspath
vitreux plus ternes; l’amphibole noir, le mica brun, d’un
aspect métalloïde, s’y présentent en cristaux très-beaux et très-
nombreux. Toute la masse de la montagne paraît être composée