une grande distance, et qu’on retrouve egalement à l ’est, sur
la gauche de la valle'e de Gran; dans quelques parties on y
trouve des roches extrêmement poreuses, très-âpres au toucher
, et qui ont tout-à-fait l’apparence des scories;
4° Une formation de porphyre extrêmement siliceux, très-
caverneux, que j’ai nomme' porphyre molaire, qui constitue les
montagnes qu’on trouve à la gauche de la valle'e de Königsberg,
et qui s’e'tend, d’une part, jusque vers Pila, de l ’autre, vers
Zsamocza ;
5° Des conglomérats trachytiques, qui forment, au pied des
montagnes de trachyte, des promontoires fort étendus, et qu’on
retrouve à droite et à gauche de la rivière de Gran ;
6° Des roches particulières, peu solides, qui forment des collines
au pied des montagnes de porphyre molaire, et au milieu
desquelles se trouvent les dépôts aurifères de la contrée ;
7° Enfin des basaltes, mélangés avec des scories bien évidentes,
qui reposent sur un conglomérat de porphyre molaire.
Les faits que nous venons de rassembler, quoique en assez
grand nombre, et assez frappans par eux-mêmes, ne suffisent
pourtant pas encore pour déterminer le degré de probabilité,
relativement à l’origine de toutes les roches ; nous nous en occuperons
plus tard, après avoir réuni toutes les observations
que la Hongrie peut fournir à ce sujet. ( V oyez tome III, art.
Terrain trachytique. ) Déjà nous voyons que le trachyte est
accompagné de matières réellement scoriacées, et que le basalte
présente des scories contournées bien évidentes : ces données,
jointes à plusieurs autres, nous démontreront par la suite que
les probabilités sont en faveur de l’origine ignée. Nous verrons
que, par leur position, les porphyres molaires sont nécessairement
dans le même cas. Sans doute, il est fort remarquable que
des roches,, dont la nature est si éminemment siliceuse, se trouvent
dans les relations qui forcent d’adopter l’idée d’une formation
ignée ; mais nous trouverons beaucoup d’autres faits du
même genre. La présence des dépôts métalliques au-dessus , ou
peut-être au milieu dés produits du feu, n’est pas moins re-
marquable.-Nous verrons que Königsberg n’est pas le seul exemple
de cette circonstance ; qu’il existe des mines d’or, dans le
même cas, en plusieurs autres endroits. Telles sont celles de
Telkebanya,,dans la haute Hongrie; celles de Yillalpando, au
Mexique; et peut-être même les mines que Strabon a indiquées
à l’ile d’Yschia, sur la côte de Naples. Mais il est important de
me pas confondre ce gisement particulier de quelques mines
d’or, avec celui des mines de Sehemnitz, et de plusieurs autres
lieux,, qui se trouvent dans un. terrain tout différent,, et dont
tout prouve, au contraire, l’origine neptunienne.
Peut-être on pourrait désirer d’avoir,, sur les divers faits que
nous venons d’énoncer,, dés détails particuliers de divers genres
;,mais la tâche du voyageur est remplie, quand il a pu saisir
l’ensemble des grandes masses, et les caractères généraux qu’elles-
présentent. C’est aux savans qui habitent sur les lieux à s’occuper
soigneusement des détails, et à remplir les cadres géologiques
qui sont maintenant tracés. Sans doute, beaucoup de petites
particularités m’ont échappé ; mais ce n’est qu’avec le temps
et de-nombreuses excursions, qu’on peut parvenir à les rassembler.
Le géologue qui traverse un pays ne doit s’occuper que
des faits généraux ; il manquerait complètement le but de ses-
observations, s’il se livrait à des recherches minutieuses,, qui
souvent le jeleraient dans un grand embarras, par l’impossibilité
de réunir assez de faits,, et les grouper rigoureusement autour
des phénomènes généraux dont ils dépendent.