Paris. Elle se trouve dans le fond d’une vallée étroite, dont la
hauteur, au-dessus de la mer, peut être e'valuee à environ 570
mètres *. Elle est domine'e, à droite et à gauche, par de hautes
montagnes, et sa position n’a, en general, rien d’agreable; elle ne
présente d’ailleurs, dans son enceinte, que l’hôtel des monnaies,
où l’on transporte tout l’or et l’argent des mines de Hongrie,
pour y être soumis au départ, et où toutes les opérations, eom-
me la préparation des acides, etc., se font en grand. Hors de cet
étabhssement, où il y aurait encore de grands perfectionnemens
à faire, le voyageur n’a plus rien à voir, et ne trouve pas même
un logement décent ; je n’aurais pu avoir une chambre dans le
seul bouchon qu’on m’a indiqué, si un individu, à qui je m’adressai
dans la rue, n’avait eu la complaisance de plaider ma
cause auprès de l ’hôtesse, qui, se laissant fléchir, me donna
une chambre, puis une mauvaise soupe, et des kneps de même
nature. Elle m’assura qn’il n’y avait point d’oeufs dans la ville,
et, pour obtenir une méchante volaille le soir, mon domestique
fut obligé de menacer les poules qui rôdaient dans la maison.
Mais je dois ajouter que c’était un vendredi, et que, très-scrupuleux
observateur des lois de l ’église, le peuple fait généralement
maigre, et ne conçoit pas sans peine qu’un voyageur puisse
* Moyenne de 4 observations barométriques.
Hauteur du baromètre. . . 7 i4 milt ?i5
Température. . . . . . . 178^, 5
Temps assez beau.
Moyenne de 4 observations correspondantes d’après les tableaux météorologiques
de l’observatoire de Bude.
Hauteur du baromètre. . . j742m"i*>3
Température. . , i7mi“>?8
Temps assez beau.
avoir la permission de faire autrement. Ces bonnes gens obéissent
aux lois, et ne soupçonnent nullement des exceptions,
qu’ils ont peu d’occasions de connaître ; mais il ne faudrait pas
croire que la discipline ecclésiastique fût plus sévère en Hongrie
que dans tout autre pays catholique : il m’est arrivé quelquefois
de descendre chez des curés, et j’ai vu, ces dignes ministres
d’une religion douce, me faire servir de la viande pendant
les jours maigres, lorsque, prenant leurs repas avec moi, ils se
contentaient pour eux-mêmes de quelques légumes.
Mon premier soin, en arrivant à Kremnitz, fut de visiter le Cairarienierg."
, . a i i n/r t~» , Grunstein por— Ltalyanenberg, pour reconnaître la roche que M. rLsmarck avait phynque.
désignée sous le nom de tra p p p rim itif ( Urtrapp ), et qui formait,
suivant son expression, les montagnes métallifères de la
contrée *. Tout me faisait présumer que cette roche était une
des nombreuses variétés de grünstein porphyrique que j’avais
eu l’occasion d’étudier dans la contrée de Schemnitz, et j’étais
par ©onséquent porté à rechercher la position et l’étendue relatives
de ces roches, qui, d’après l’ensemble dés données que
j’avais jusqu’alors recueillies, devaient appartenir à la formation
la plus ancienne.
La montagne du calvaire fait ici partie d’un petit groupe de
montagnes qui forme la droite de la vallée de Kremnitz, et qui
la sépare d’une autre vallée parallèle, située à une heure de distance
, à l’ouest. Ces montagnes présentent effectivement des
roches analogues à celles de Schemnitz, et c’est au milieu d’elles
que se trouvent uniquement les exploitations de la contrée. En
visitant l’intérieur des travaux, on retrouve d’abord toutes les
* Esmarck, Kurze JBeschreibung, pag. 46.