1 5 2 RELATION HISTORIQUE. CHAP, I .
peu près du nord au sud, sur une etendue considérable. Ces
dépôts de grès paraissent être recouverts par des masses de calcaire
compacte, qu’on .trouve en plusieurs points, à droite et à
gauche, sur les bords du Rhin; ils sont recouverts, dans d’autres
points, et surtout dans la partie méridionale, depuis les
montagnes de Knibis jusqu’aux environs de Baden, par des porphyres
particuliers, dont j’ai vu de fort belles suites dans les
collections de M. Selb, à Wolfaclj. Il est certain que la série des
échantillons présente des passages successifs, depuis la roche
arénace’e quarzeuse jusqu’à une espèce de porphyre argileux
( thonstein, thonstein porphyr, thonporphyr)~Wern. ; mino-
phyre, cirgilopliyre, Brong. ), et de là à des porphyres dont la
pâte est très - feldspathique, et qui renferment d assez grands
cristaux de feldspath lamelleux. Il parait meme qu il y a alternative
entre les grès et les porphyres, si ce n est précisément
dans les montagnes de la forêt Noire, an moins dans leur prolongement
vers la Franconie, la Souab.e et la Bavière, pu dans
des montagnes de ces contrées qui leur ressemblent parfaitement
par la composition. Ces mêmes relations paraissent exister aussi
dans les Vosges : car, si la masse centrale de ces montagnes est
composée de siénite et de porphyre de couleur verte > associées
avec des grauwahes *, et appartenant par conséquent aux terrains
intermédiaires, il existe aussi des porphyres plus recens ,
surtout dans la partie septentrionale, qui me paraissent se trouver
liés avec les grès en question, et qui présentent tous les ca*
Cette association des porphyres desYosges avec les grauwaekes, est démontrée
par-des recherches encore inédites de M. Voltz, ingénieur des mines &
Strasbourg.
ractères des roches argileuses porphyroïdes dont nous venons
de parler. Enfin, ces grès semblent se lier avec ceux du duché
de Deux-Ponts, qui renferment les houilles et les mines de
mercure, et qui sont recouverts par des amygdaloïdes de la formation
du grès rouge ( Roth liegende , ail. ). Il paraît même,
qu’en plusieurs points des montagnes de la forêt Noire , on
trouve aussi des dépôts de véritable houille au milieu de ces
grès ; ce qui confirme leur identité avec le grès rouge, qui n’est
qu’un membre du terrain de grès houillier.
Tels sont les renseignemens généraux que j’ai pu recueillir
sur ces grands dépôts, auprès de différentes personnes qui les
ont étudiés, et surtout auprès de M. Voltz, de Strasbourg, et
de M. Selb , de Wolfach, dont les collections, en ce genre
comme en beaucoup d’autres, sont extrêmement intéressantes.
Il résulte de ce peu de données, que cette grande masse de grès,
qui se trouve sur les deux rives du Rhin, et qui s’étend fort
loin dans l’Allemagne, appartient très-vraisemblablement à la
formation que les Allemands ont désignée sous le nom de roih
liegende, et que nous avons appelée, en France, formation de
grès rouge. En effet, la chose est évidente, s’il est vrai, comme
on l’assure, que ces grès se trouvent au-dessous du calcaire
compacte et du calcaire à griphite. D’ailleurs, les autres caractères
conduisent au même résultat; car, c’est dans la formation
du grès rouge seulement que se trouvent, dans les lieux que
nous connaissons le plus exactement *, les espèces d’argile por-
phoroïde et de porphyre argileux que nous avons citées. L ’exis-
Dans la Thuringc, par exemple, qui semble être la continuation des mêmes
dépôts.