214 r e l a t io n h i s t o r iq u e . CHAR. II.
bâtimens de l’université, qui méritent surtout d’être cites parmi
quelques autres.
En sortant de Tyrnau, il faut traverser des plaines où le
chemin serpente de mille manières, s’éloignant souvent beaucoup
du point où il doit aboutir. Je crois fort que mon conducteur
m’avait perdu, sans cependant vouloir en convenir. Quoi
qu’il en soit, j’employai six heures pour aller jusqu’à Freysladt
( Galgotz, hong. ), qui n’est éloigné que de 4 lieues. Là, après
avoir traversé le Nag, on trouve, au bord de l’eau, une promenade
très-agréable, sur le penchant d’une colline, au haut
de laquelle on voit un château, qui n’a rien de remarquable par
lui -même, ruais qui est dans une charmante situation. Ce paysage
formait un trop grand contraste avec l’horrible plaine que
je venais de parcourir pour ne pas le remarquer,
pierres à moulin Je trouvai à-Freystadt un entrepôt considérable de pierres
pariicuii res. ^ moupn, provenant des exploitations de Königsberg ( Uj Bân
y a , hong.; Nova B ànya , escl. * ) , dans le comitat de Bars ;
c’est là que je connus, pour la première fois, la roche que de
Bom avait indiquée comme un granité **, sur lequel reposait
le saxum metalliferum. Mais c’est une erreur que nous aurons
plus tard occasion de corriger, en traitant des terrains qui entourent
Königsberg.
Couines arfoa- En sortant de Freystadt, on parcourt des collines peu éle-
* L’expression Bânya qu’on trouvera souvent répété« dans cet ouvrage, signifie
mine, Uj est notre adjectif nouveau; ainsi Ui Bânya, la nouvelle mine,
** Barris Briefe, pag. 201.
En indiquant les lettres de de Born, je citerai toujours l’édition allemande
Francfort und Leipsig, ■ parce que dans la traduction française, Parisi
17 80, il s’est glissé un grand nombre de fautes.
R O U T E D E V IE N N E A KO EN IG SB ERG . 213
véès, entièrement composées de sables, remplis de cailloux roulés
de granité et de calcaire noir. Ces sables sont agglutines dans
quelques endroits, et ont acquis assez de solidité pour pouvoir
être taillés. On a, dit-on, trouvé, il y a quelques années, du
charbon de terre dans ces collines *; mais, d’après la nature du
terrain, je pense que ce n’est autre chose que du lignite, comme u«"'12-
j’ai eu occasion d’en voir en beaucoup d’endroits, dans une
position absolument semblable. Le point le plus élevé qu’on
rencontre sur la route est à environ 180 mètres au-dessus du
niveau des mers, 60 mètres environ au-dessus des plaines que
l’on vient de quitter.
A force de monter et de descendre par un chemin où rien ne
peut abriter du soleil, on arrive à un bois, qui, sans être très-
beau, paraît délicieux en pareille occasion; bientôt on domine
sur le bassin, dans le fond duquel se trouve située la ville de
Nyitra. J’avais traversé toutes ces buttes à pied, j’étais fatigué,
et je voyais avec plaisir approcher le terme de la journée ; mais
je ne connaissais pas encore les inconvéniens de la Hongrie, et
je ne me doutais pas que, dans une grande ville, il pourrait y
avoir quelques difficultés à trouver un logement.
En moins d’une demi-heure je me trouvai à Nyitra, où je vuieaeRyura.
traversai d’abord le faubourg des Juifs, le Judenstadt ÿ je dédaignai,
par suite d’un vieux préjugé, de m’arrêter à une auberge
tenue par un Juif, dans ce faubourg, et j’entrai en chercher
une autre dans la ville ; mais bientôt je fus puni de mon
injuste prévention. Je trouvai, en effet, une auberge d’assez
bonne mine, le C e rf d’or; mais un individu, après m’avoir re-
* Zipper3s Taschenbuch, pag. 91*