
Après avoir côtoyé, pendant une demi-heure, des pentes escarpées,
couvertes de débris et d’arbres assez chétifs, on par-
itoche probiis-vient à des collines tout-à-fait terreuses. L à, on remarque, à la
partie inférieure, une roche noire brunâtre, à cassure inégale,
grossièrement conchoïde, remplie de très- petits cristaux bril-
lans, probablement de feldspath. Cette roche , qu’on ne sait
trop à quoi rapporter, et qui ressemble plus à un grünstein qu à
un basalte, renferme des nids de calcédoine bleue, et de chaux
carbonatée ferrifère testacée. Elle est très-légèrement attirable
Fiions du site, à l’aimant ; on y voit des filons de* silex rouge de chair ou grisâtre,
très-compacte, à cassure unie ou largement conchoïde,
- suivant le degré de finesse de la pâte, et de jaspe rouge très-
ferrugineux.
Cette roche forme des couches mal déterminées, qui paraissent
plonger au nord-ouest, sous l’angle de 15-à 20 degrés; elle
cnngiomérat est recouverte par tme masse assez considérable d’un conglo-
mérat fin,, très-ferreux, mais assez solide, que 1 on exploite sur-
tout pour divers objets d’ornement, qui n’ont pas besoin d’une
grande ténacité. On observe, dans ce conglomérat, plusieurs
- couches successives, à partir du point où commencent les travaux.
1° Une masse de roche à pâte grise ou verdâtre, très-terreuse,,
dans laquelle on observe de très-petites veines brunes ou rougeâtres
qui se croisent en différens sens. Cette pâte est remplie
de petits fragmens de porphyre brun, très-altérés. '
2° Une couche assez analogue à la première , mais de couleur
jaune-verdâtre sale.
3° Une couche de plusieurs pieds d’épaisseur, d’une pâte
plus fine, plus égale dans son grain, mais qui a une apparence
plus sablonneuse. Cette couche se compose de petits lits alternatifs,
de diverses couleurs et de divers degrés de finesse, de
sorte qu’en grand, elle est toute rubanee d’une extrémité a
l ’autre;
4° Une couche de plusieurs pieds, d’une matière beaucoup
moins solide, jaune de rouille, remplie de petits grains noirs,
et qui présente encore plus que toutes les autres l ’apparence
d’un dépôt.
Le tout est recouvert de débris et de terre végétale.
Au-delà de ce point, on ne voit plus que des débris, parmi
lesquels on trouve des roches à cassure terne, d’autres à cassure
demi-résineuse ; les unes sont compactes, les autres poreuses
: elles renferment toutes des petits cristaux de feldspath vitreux.
Mais bientôt on arrive à la route qui conduit à Königsberg,
en remontant une petite vallée, dont la gauche- est formée de
montagnes élevées, qui présentent encore de nouvelles roches.
La petite ville de Königsberg, ville libre royale , que les viiideKfm
Hongrais nomment V j Bdrvya, les Slawaques Nova Bdnya bcr&
( la nouvelle mine ), prendrait à peine le nom de village en
France. Elle ne présente rien de séduisant au voyageur; la maL
son-de-ville, bâtie en 1382 , par la reine Marie , pour
lui servir de résidence, est le premier objet, et à peu près le seul
qui puisse attirer ses regards ; tout le reste est un 'assemblage
de baraques dispersées çà et là, sans ordre comme .sans agrément
: il y a pourtant une auberge en face de la maison-de-ville,
où l’on peut s’établir assez commodément. Tout, aux environs,
présente un aspect triste et sauvage ; ce n’est qu’eu portant ses
regards vers le fond de la vallée qu’on découvre un paysage,
qui serait sans doute fort insignifiant partout ailleurs, mais qui,
par comparaison, produit ici un effet assez riant. D’épaisses forêts
couronnent les hautes montagnes; les toits des diverses ma