time, et elle est obligée de se retirer en Transylvanie. L ’ennemi
porte le fer et la flamme dans tous les coins du royaume ; des
batailles, des sieges, des1 factions et des dissensions religieuses ;
des crimes de toute espèce; les malheurs d’Isabelle, souillent
„ . pendant trente ans les pages de l’histoire; et tous ces maux sont
1 5 6 4 . iriut de 1 ambition et de la perversité de ce Georges Marti-
nusi, que Jean de Zapola avait adjoint à la tutelle. Enfin, en
1570, un traite' termina les dissensions entre les Hongrais et les
Allemands. Jean Sigismond, fils de Zapola , y est reconnu prince
de Transylvanie, et les Hongrais marchent définitivement sous
les drapeaux de l’Empire.
i5 ;G.c ’ ^ s en fallait cependant que ce fût encore là le terme des mal-
Maüta u ; heurs. Des guerres sanglantes et sans cesse renaissantes-avec les
Ferdinand il; Turcs , les progrès du luthéranisme et les persécutions qui en
Ferdinand in-, s.9nt su*tej les soulevemens successifs des princes de Tran-
i4nMi«; »y^anie; les factions de Boskai, de Gabor, de Tekely, et en-
losephi“- ■ Rak°cszi , nous présentent, pendant cent quarante ans ,
N°5 . ’ une suite d’éve'nemens des plus déplorables. Enfin, à l’avénement
i 7u . ’ de. Charles V I , Rakoczi ayant été abandonné des siens , un
Marie-Thérèæ; traité définitif termina, en 17 1 1 , tous les différends, et fit luire
ÎOx?8o“ 1 SUr la Hongrie l’aurore du bonheur. Les Hongrais, reconnais-
LéopoM n ; sant de nouveau l’hérédité dans la maison d’Autriche, devin-,
François ï i , rent ^es P^us fermes, appuis de l’Empire; et le temps des mal-
'Rieurs de fa grande Marie-Thérèse, pendant lequel ils auraient
ET S “ elA;”'Pu impunément lever l’étendard de la révolte, et-s’affranchir
9 pour jamais de la domination autrichienne, fut précisément ce-
luisoù ils firent éclater leur amour et leur fidélité. C’est alors
que se montrèrent dans toute leur force et dans toute leur pureté,
cette élévation d’ame, cette noblesse de séntimens qui ont
toujours accompagné leur incroyable énergie, et leur ont si sou*
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vent mis les armes à la main, pour soutenir le faible et venger
l ’opprimé. C’est alors qu’ils faisaient entendre ce cri d’honneur,
dont le souvenir électrise encore l’âme : Mourons p ou r notre
Roi , Marie-Thérèse ( Moriamur p ro Rege nostro, M aria-
Theresia ).
D E S D IF F É B E N S P E U P L E S $ U E R E N F E RM E L A H O N G R IE .
A pres cet exposé rapide de toutes les révolutions dont , pendant
dix-huit siècles, la Hongrie a été le théâtre; après les invasions
de tant de peuples divers, qui, tour-à-tour,.vinrent
l’ensanglanter, on ne sera plus étonné de ce mélange bizarre
de nations, de, cette variété de langages qu’on rencontre à chaque
pas, du peu d’avancement des scimic.es et des arts, et en
général du retard qu’a éprouvé la civilisation dans ces contrées.
Mais,.-après tant de désastres, la Hongrie enfin est,heureuse
et ne peut désormais que gagner successivement, à l’ombre
d’un gouvernement aussi stable que sage ,' avec l’amour du
bien qui anime les uns , la confiance et la soumission qui conduisent
les autres.;
Sous le rapport de la diversité, des peuples , nul pays ne peut
sans-doute être comparé à% Hongrie. La population de ce
royaume-est ün assemblage hétérogène de nations de toute espèce,
dont les unes, descendent des . anciens Jiabitans de ces
contrées, les autres des diverses hordes qui s’y sont précipitées,
des migrations des contrées voisines, des colonies qui y ont été '
appelées, ou enfin des familles que la beauté du ,sol et l’espoir'
du commerce,y ont attirées. On compte, en effet, en Hongrie
un grand nombre de peuples qui sont connus sous des noms