
raît composée de pièces séparées, grossièrement sphéroïdales
et comme déformées par leur compression mutuelle. Ces blocs
sont entassés pèle mêle et couverts en partie de terre végétale ;
il faut monter jusque vers le sommet de la butte, par de petits
sentiers assez agréables qui conduisent aux diverses stations,
pour trouver la roche en place. C’est alors un basalte noir très-
pesant, à cassure v iv e , dans laquelle on observe cependant
quelques indices assez vagues de pièces séparées grenues, qui
rappellent celles qu’on trouve si distinctes dans le basalte altéré.
Cette observation peut faire soupçonner que cette structure
granulaire tient immédiatement, au moins dans ce cas et dans
plusieurs autres de ce genre, à un arrangement particulier de
la matière lors de la solidification, et qu’elle est seulement rendue
plus distincte, comme cela arrive souvent pour d’autres
substances, par la décomposition.
tOiiïine. Le basalte du Calvarienberg reriferme beaucoup d’olivine (pe-
ridotgranulaire, H. ) en petits grains disséminés, mais jamais,
à-ma connaissance, en rognons considérables. Nulle part je n’âi
observé de cristaux de feldspath comme M. Esmarck l’avait indiqué
, et je soupçonne qu’il y aura eu quelque erreur d’étiquettes
dans les collections de ce savant, et qu’il se sera glissé,
parmi lesrbasaltes qu’il avait récoltés au Calvarienberg quelques,
échantillons des grünstein porphyriques noirs, qui sont assez
abondans autour de Schemnitz. Je n’ai pu observer non plus
dans la masse'basaltique la stratification en couches, de deux
ou trois pieds d’épaisseur, dont a parlé M. Esmarck; la masse
est seulement divisée par des -fentes à.peu près verticales, dont
les plans sont placés de diverses manières, et qui donnent lieu à
des prismes plus ou.moins gros, irréguliers,
votakiiéd» ..Quoique j’aie .visité.plusieurs fois le .Calvarienberg, je u’ai jaibasaltp
«'.
mais observé en aucun point la moindre trace de matière sco-
rifiée; toute'la masse basaltique est parfaitement compacte, et
rappelle, sous ce rapport comme par sa nature, les buttes basaltiques
de la Saxe et de la Bohème. 11 n’est pas étonnant que
des naturalistes, qui n’avaient vu que des basaltes de cette espèce*,
les aient toujours considérés comme des produits de
l’eau : les données principales du problème leur manquaient; et
s’ils ont douté de l’origine1 ignée qu’on avait adoptée en France
et en Italie , c’est mie preuve du haut degré de précision qu’ils
mettaient dans leurs discussions, et qu’ils avaient puisée dansles
savantes leçons du créateur de la saine géologie *. Aujourd’hui
même, malgré tous les faits que nous avons accumulés, nous
n’avons guère, pour admettre l’origine ignée de- eès sortes de
basaltes, que leur identité minéralogique avec ceux qui se trouvent
en coulée parfaitement distincte au fond des vallées modernes,
et sortant d’une'montagne à cratère couverte de scories.
Nous partons de ce-fait incontestable; et, par un enchaînement
successif d’observations, sur les basaltes qui se trouvent dans
diverses circonstances, nous arrivons à prononcer avec certitude
l’origine ignée de plusieurs d’entre eux, à acquérir des
* C’est àWerqgr seul qu’on doit d’avoir établi la géologie sur des bases fixes
indépendantes dé tout"système ; c’est 'à ses savantes leçons qu’est dû cet élan
dé la science en Allemagne, cette sage direction des observations qu’on trouve
en général.dans les ouvrages de ses disciples, où sont réunis une foule deren-
seignemens précieux. Le marteau et le crayon à la main les géologues Allemands
ont parcouru les montagnes, ont exactement décrit les faits qui se présentaient
à eux, au lieu de discuter devant ces masses colossales et d’imaginer
mille systèmes plus ou moins absurdes, pour fabriquer un monde, dont peut-être
il ne nous est pas donné de connaître tous les secrets.