les plus probables, après avoir discute' toutes celles qui ont ete
e'mises par différons auteurs. Mais je soumets ce travail a la critique
des savans plus verses que moi dans des matières assez
éloignées de mes e'tudes ordinaires.
Quant aux recherches auxquelles je me suis particulièrement
livre' pendant mon séjour en Hongrie, il m’a paru indispensable
d’en faire connaître d’abord tous les details, pour mettre
le lecteur à même de juger rues moyens d’observations et de
peser les faits qui ont servi de base à mes conclusions. Plusieurs
localités importantes, sur lesquelles un examen trop léger avait
laissé des doutes nombreux, ou même donue des ideès tout-à-
fait inexactes, exigeaient d’ailleurs une étude approfondie, dont
je devais présenter tous les détails aux géologues. J ai été naturellement
conduit à écrire une relation historique de mon
voyage ; ce genre de description, adopte par les auteuis les
plus célèbres, m’a paru le plus propre à fournir aUxnaturalistes
tous les moyens de fixer leurs opinions, et a faciliter aux voya -
geurs la vérification des faits que j’ai avances. Il m a offert en
outre l ’avantage de pouvoir faire connaître beaucoup de faits
isolés, qui se rattacheront aux observations futures, et quelques!
particularités sur les moeurs, les usages, les établissemens, les
villes , etc.
Gette première partie de mon travail, qui est la plus etendue,
est un recueil de faits , sur chacun desquels j’ai donné tous les
détails propres à en faire apprécier la valeur et les rapports les
plus prochains. Mais les faits de même genre se trouvant alors
éloignés les uns des autres, comme les localités qui les ont offerts
, et en quelque sorte perdus dans la foule des faits diffe-
rens, j’ai dû les rapprocher suivant l’ordre de leurs rapports
naturels, pour en présenter l’ensemble; combiner toutes les circonstances
particulières, pour parvenir à des résultats généraux,
et pouvoir enfin décrire les diffërens terrains qui constituent
le sol de la Hongrie. J’ai dû même comparer ces terrains avec
leurs analogues à Ja surface du globe , ou avec ceux qui s’en
rapprochent plus ou moins, pour m’élever à des considérations
générales qui puissent servir à éclairer ou à étendre les bases
fondamentales de la science. Enfin, après m’être borné àl’exposé
dès faits et de leurs rapports, il devenait nécessaire d’entrer
dans quelques détails théoriques, de tirer les conséquences immédiates
de mes observations, et de discuter les opinions qu’on
peut avoir aujourd’hui sur l’origine de plusieurs des terrains
dont je venais de faire connaître la nature. Ces considérations
ont donné lieu à la seconde partie de mon ouvrage, qui.est
véritablement mon travail scientifique, et celui auquel j’ai donné
le plus de soin.
En étudiant la constitution minérale de la Hongrie, j’ai cherché
à me défendre de toute prévention, et j’ai apporté à recueillir
mes observations toute l’attention dont je suis capable.
Je n’ai rien avancé comme positif qu’après l’avoir soigneusement
vérifié, et j’ai conservé scrupuleusement des doutes partout
où mes observations m’ont paru insuffisantes ou contradictoires.
Dans la discussion des opinions relatives à l’origine de
divers terrains , j’ai apporté l’impartialité la plus sévère.
Je n’ai pu consacrer que neuf mois à mon voyage : ce tems
pourra d’abord paraître un peu court, comparé à l’étendue des
contrées que j’ai décrites et au nombre des faits que j’ai recueillis;
mais je ferai remarquer que je m’y suis long-tems préparé
par la lecture et par des extraits de tous les ouvrages que j’ai
pu me procurer sur la Hongrie ; mon plan de recherches était
dressé d’avance, et je savais quels étaient les lieux et les faits sur