masse de terrain au milieu duquel se trouvent les filons métallifères.
Stlr le chemin qu’on vient de parcourir x il existe plusieurs
exploitations qui sont encore en activité} et on rencontre
les raines de beaucoup d’établissemens qui appartenaient à desparticuliers,
et qui ont été culbutes lorsque le gouvernement
autrichien, en s’emparant de la plus grande parue des mines y
a forcé les propriétaires du reste à fondre dans ses usines les
minerais qu’ils avaient préparés- C’est un spectacle assez pénible
que de voir tous ces bàtimens en ruine, dont la multiplicité
atteste la richesse de la contrée. Tous les bocards,.dont il existe,
encore aujourd’hui un assez grand nombre, appartiennent à
l’état ; leur bruit cadencé rompt un peu la solitude de cette
vallée, au milieu de laquelle on se croit, en quelque sorte, séparé
du monde. Il est vrai qu’on rencontre à chaque instant des
mineurs; mais leur figure pâle, leur habillement particulier,,
ordinairement couvert de boue, laissent toujours dans l’âme
quelques sensations désagréables : il est nécessaire,pour s’en défendre,
de se rappeler que ce métier pénible est le seul moyen
d’existence qui soit offert à ces malheureux, et, qu’habitués
dès l’enfance à tous les-désagrémens qu’il entraîne, ils ont fini
par les oublier entièrement.
Au-delà du promontoire granitique dont nous venons de parler,
la vallée est un peu moins encaissée, les pentes commencent
à devenir moins rapides, mais le géologue n’y trouve plus rien
à examiner; tout est décomposé et couvert de terre argileuseï
Ce n’est qu’en approchant du village, qu’on rencontre de nouvelles
roches ; mais elles ne se présentent qu’en petites masses,
et il est difficile de reconnaître leur position. C’est un grès à
grain très-fin, qui, dans quelques parties, ressemble à un quarz
grenu, et qu’il serait alors impossible de reconnaître pour une
roche arénace'ë; mais, en examinant ces roches à la loupe, on
voit qu’elles sont composées d’une multitude de petits grains
de quarz arrondis, séparés souvent les uns des autres par une
matière blanche bu rouge, trop peu abondante, pour qu’on
puisse en déterminer la nature ; il y a aussi une assez grande
quantité de très-petites paillettes irrégulières de mica, dispersées
sans aucun ordre. ' 1 1 y a des grès blancs èt des grès rouges;
ceux-ci sont divisés-en petites couches, séparées les unes des autres
par des matières extrêmement fines, d’un rouge brunâtre,
micapées, très-faciles à entamer, qui ont tous les caractères de certaines
variétés d’argile schisteuse ( ScUieferthon ) : les surfaces
de séparation des feuillets sont couvertes de paillettes de mica,
isolées les unes des autres. Ces roches, dans les parties schisteuses,
sont inclinées à l’ouest-nord-ouest, mais sous un très-
petit angle.
A peu de distance de ces roches, en descendant la vallée, et calcaire com-
• , , , , i I pacte gris. par conséquent a l’ouest, on rencontre un calcaire compacte
gris, qui se perd presque aussitôt sous des collines de terre, et
sous un conglomérat composé de ses débris. On peut soupçonner,
d’après sa position géographique, qu’il repose sur les grès
préce'dens; mais rien n’a pu me donner à cet égard de notions
positives. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il se montre encore
dans les montagnes qui forment la droite de la vallée, et semble
se prolonger au nord-est, comme pour se lier à des calcaires
semblables, que nous verrons dans la vallée de Glasshütte.
La vallée, jusqu’alors resserrée, s’ouvre tout àcoup, et présente 5
un vaste bassin, autour duquel les montagnes sont moins éle- p^ s«-
vées; leurs sommets plus surbaissés, leurs pentes moins rapides,
sont couverts d’une végétation agréable, plus légère et moins
sombre que les sapins qu’on a jusqu’alors rencontrés.; on res