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quelques bastions, s’élève de là jusqu’au sommet de la montagne,
pour rejoindre la principaié forteresse. Celle-ci offre encore
une masse considérable de murailles çt de tourelles délabrées.
On reconnaît encore les doubles murailles qui formaient
l’enceinte extérieure, et entre lesquelles se trouvait le chemin
qui conduisait à la forteresse. À l’intérieur , se présentent deux
fossés successifs, en gradins, l’un au-dessus de l’autre, et au centre
se trouve le château, qui est placé sur un rocher isolé, taillé
à pie sur 8 à 1 0 mètres de hauteur. Les restes du .château présentent
encore quelques intérieurs de chambres, avec des portes
et des fenêtres en ogives, garnies de petits pilastres ronds ou
carrés, qui rappellent le goût des anciens ; mais du reste, on n’y
trouve que des murailles culbutées les unes sur les autres, et
dont les débris remplissent les fossés. Dans la cour intérieure,
se trouve une citerne en forme de cloche, où venaient se rendre
- sans doute toutes les eaux de la toiture. Vis-à-vis, au milieu de
la muraille , on voit une pierre sculptée, qui présente quelques
armoiries, avec une inscription latine à demi-effacée, et la date
de 1493, en chiffres romains. lia vue dont on jouit du haut des
murailles est très-agréable : l’oeil suit le cours du Danube,,/dont
les contours à l’ouest, derrière les montagnes,, produisent un
effet très-pittoresque, et .dont le détour brusque au sud, et le
développement au milieu, des campagnes de Pest et de la vaste
plaine centrale , forment un tableau vraiment enchanteur.
La nature des roches qui composent la masse dns montagnes
Nature du ter- ' 1 . , A. , ,
ram. a Vissegrâd ne présente pas moins d interet au géologue, que
Conglomérat de o _ J
irachyle diffi- la perspective offre d’agrément au voyageur. JNous avons déjà
connaître. w ue toutes les collines basses sont composées d’un conglomérat
terreux grisâtre, rempli dé fragmens de ponce altérée,, et
c’est ce que èl. Tovvnson a déjà assez , bien décrit.. Mais., les
MONTAGNES DE DREGELY ET DE CSERHAT. 529
parties les plus élevées sont composées d’un conglomérat grossier
porphyroïde, qui est sans doute la roche que M. Townson ,
à l’instar des anciens, a désignée sous le nom, aussi vague qu’inexacte,
de saxum metaïliferum. La pâte de ce conglomérat
particulier est souvent extrêmement difficile à distinguer des
fragmens de trachyte qu’elle renferme; elle est, en général,
d’un gris rougeâtre, et présente un grand nombre de cristaux,
souvent très-parfaits, d’amphibole noir et de feldspath vitreux.
C’est précisément la composition du trachyte en bloc qui s’y
trouve enfermé, et qui n’en diffère que par un peu plus de solidité,.
de porosité, et par conséquent d’âpreté. Rien ne serait
plus facile que de se tromper sur la nature de ces dépôts, si on
se bornait à quelques échantillons pris au hasard, et si l’on n’étudiait
en'grand et sur la place la structure de la masse. On peut
même parcourir une partie de la montagne sans se douter qu’on
se trouve sur uu amas de débris, et ce n’est que dans le haut,
sur ces escarpemens à pic, qui forment les parois des fossés,
qu’on peut reconnaître la structure arénacée dans toute son
évidence. Les blocs se dessinent par leurs contours irréguliers
et par leur couleur un peu plus foncée, au milieu des masses
plus terreuses qui les enveloppent; ils s’en détachent nettement,
et leur empreinte reste gravée dans la pâte, qui est toujours
très-fine et très-terreuse dans la pellicule qui les enveloppe immédiatement.
De plus, dans un de ces escarpemens, sur la partie
occidentale de la montagne, la pâte présente de petites couches
ondulées, à peu près horizontales, de matières plus fines,
très-terreuses*, et d’une structure arénacée, qui ne peuvent
manquer de donner l’idée d’une substance remaniée et déposée
par les eaux : or, ce dépôt est précisément de la même couleur
que tout le reste de la pâte à laquelle il passe insensiblement à
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