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et enclins à tous les vices, ils ne travaillent jamais que pour se
procurer le plus strict ne'cessaire : les uns exercent le métier de
forgeron, et fabriquent des clous, des couteaux, des haches que
les femmes vont vendre dans les villages; les autres se trament de
ville en ville, faisant des tours d’adresse, jouant de quelque instrument,
etfaisant danser les paysans.Tous, et surtout les femmes,
sont couverts des haillons les plus dégoùtans ; tous annoncent
la plus affreuse misère, et le plus grand degré d’avilissement.
Le nombre de ces vagabonds était autrefois très-considérable,
car les recensemens ordonnes par l’empereur Joseph , en 1785,
le portent à plus de 40000 ; mais il parait qu’il est aujourd’hui
beaucoup diminué, soit parce qu’ils se sont dispersés dans les
contrées voisines, soif parce que petit-à-petit, ils sont entrés
dans la classe des paysans, en se fixant définitivement dans divers
lieux
Population de Tels sont les différens peuples, qui se trouvent aujourd’hui
n Hongrie. confoncjus sous le nom général de Hongrais. L a population que
leur réunion compose, s’élève à plus de dix millions d’hommes,
dont M. Schwartener , en 1809 , établissait l’énumération
comme il suit :
7555920 Pour la Hongrie, l’Esclavonie, la Croatie, sans y comprendre
ni la noblesse, ni le clergé, ni les régimens de ligne', ni les
frontières militaires.
525894 Pour le corps de la noblesse.
. i 56oo Pour le clergé de toutes les religions.
64ooô Pour les régimens de ligne.
7774o6 Pour les districts militaires de la Hongrie.
i 3^o4 i Pour les districts militaires frontières de la Transylvanie.
i5 o iio 6 Pour le provincial de la Transylvanie. g ,
Cette population répartie uniformément sur toute l’étendue
du royaume, tel qu’il existait avant le traité deVienne, en 1809,
présente un nombre moyen de 633 habitaris par lieue carrée,
ou 1790 par mille carré *. Si ce nombre moyen est très-faible,
comparativement à la France, par exemple, qui renferme au
moins 1000 habitans par lieue carrée, il parait très-fort quand
on le compare à la population de la Suède, de la Norwége, de
la Russie, etc. Mais la population de la Hongrie n’est pas distribuée
aussi uniformément que nous venons de le supposer; il
reste une immense surface de terrain qui n’offre que cfes montagnes
couvertes de forêts épaisses , des plaines arides ou de
vastes marais, et qui se trouve entièrement déserte. Il résulte de
là, que la population est beaucoup plus resserrée dans les lieux
habitables, où elle varie d’ailleurs suivant les ressources que
chaque canton peut présenter. Ainsi, en 1809, M. Schwartner
comptait 990 habitans par lieue carrée, dans le comitat de (Kden-
burg, 924 dans celui dePresburg,858 dans celui de Zips, 743 dans
celui de Zemplen, etc. Il évaluait, dans le même temps, la
population de la Transylvanie à environ 800 individus par lieue
carrée, nombre qui doit encore être augmenté dans divers
cantons, si l’on défalque de la superficie du terrain, les parties
qui sont inhabitables.
Du reste, il parait évident que la population de la Hongrie
va en croissant ; c’est ce que démontre la comparaison des recensemens
de 17 87 et 1805 : ce dernier présente en plus une
différence de 439131 individus. D’un autre côté, le comitat
* L’étendue du royaume étant d’environ 16090 lieues carrées de 25 au degré
ou 6900 milles carrés de 15 au.degré.