
les avant-postes ou les prolongemens des Alpes Juliennes et
Noriques, qui sont entièrement se’pare'es des pre'ce'dentes. Il est
cependant ne'cessaire de dire que, bien que les differentes montagnes
qu’on observe dans la partie occidentale des e'tats Hon-
grais, soient lie'es en quelque sorte aux montagnes Alpines,
elles pre'sentent neanmoins plusieurs groupes particuliers isoles
les uns des autres ; et que la liaison est établie par des amas de
sables, souvent très-e'tendus, qui semblent avoire'te'rejete'sdans
la partie sud-ouest, pour faire pendant à ceux qui se sont accumules
au nord-èst. On trouve d’abord un groupe de montagnes
solides assez élevées sur les frontières de la Styrie et de l’Autriche j
un autre, isole' des premiers, se pre'sente dans la Croatie hon-
graise et se prolonge dans l’Esclavonie occidentale : une petite
montagne termine l’extrême pointe de l’Esclavonie orientale
au bord du Danube, dont elle a retenu les eaux. Vers le milieu
de l’espace angulaire, de'termine' par ces masses solides, s’en
présente une troisième (les montagnes de Bakony) qui s’étend
du sud-ouest au nord-est, en formant en quelque sorte la diagonale
du carré, déterminé par les deux directions à angle droit
du Danube , au coude duquel elle vient aboutir entre Pest et
Gran. Enfin, le reste est formé de sables, qui sont accumulés
en buttes arrondies, d’une part, à l’extrémité sud-ouest du
groupe solide de Bakony , et de l’autre, au sud de la même
masse, dans l’angle qu’elle forme avec les montagnes de la
Croatie. Ces sables constituent des montagnes assez hautes, qui
s’appuient sur quelques roches solides qu’on découvre dans la
partie la plus méridionale.
Après cette esquisse générale, si on examine les grandes
masses du nord-ouest et du sud-est, il n’est guère possible de
reconnaître les prétendues ramifications de la chaîne des K.arpathes
qui sont cités dans la plupart des ouvrages de géographie,
et sa division en chaînes secondaires, dans chacune desquelles
on a été même jusqu’à annoncer une constitution minérale particulière.
On a regardé quelquefois la masse du nord-ouest,
comme composée de trois chaînes parallèles ; savoir :
1° Une chaîne, qui part de Presburg, se dirige du sud-ouest
au nord-est, et qui se courbe à l’est dans sa partie septentrionale
: elle est comprise entre la Marche, la Vag et la petite rivière
d’Arva. 2° Une chaîne, en portion de cercle, parallèle à la
première, et comprise en partie entre la Vag et la Nyitra, et en
partie entre la Yag et l’Arva : elle se termine, en se courbant à
l’est, par la grande masse de Tatra,qui est le point le plus élevé
de la Hongrie. 3° Une chaîne en avant des deux autres, déterminée
en grande partie par la Gran, et à laquelle se rattache
une petite portion comprise entre la Gran et la Nyitra. Les
pentes surbaissées de cette chaîne, se prolongent jusqu’au bord
de la grande plaine.
Mais l’idée de ces trois divisions, qu’on croit en effet distinguer
à la première vue sur les cartes, et auxquelles il faudrait
en ajouter une quatrième en portion de cercle au bord de la
grande plaine, n’est pas plus exacte que celle de trois branches
qu’on fait partir d’un même point, pour se porter entre les rivières
que nous avons citées. Le fait est que ce sont des groupes,
en assez grand nombre, parfaitement distincts les uns des
autres, et que l’oeil réunit en chaînes ou en rameaux de montagnes,
lorsqu’il se promène sur la carte, parce que tout se
trouve à sa portée, et que nos échelles,.le plus souvent trop
petites, ne permettent pas toujours défaire sentir rigoureusement,
dans le dessin, les différences de hauteur entre les divers
sommets. Il n’en est pas de même dans la nature : l’obser-
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