Excursion à
l’ Ouest.
Trachyte.
dis ; mais ces collines paraissent dépendre plutôt des montagnes
trachy tiques, qui se trouvent à l’ouest de Kremnitz, que de celles
qui se trouvent à l’est. Je regagnai le plateau de Perk, à travers
la montagne , en me dirigeant du nord-ouest au sud-est ; ce n est
que vers le haut que je trouvai des trachytes en place, analogues
à ceux qui se présentent sur le chemin qui descend àTurc-
sek ; je rentrai à Kremnitz à neuf heures du soir, harassé de fatigue
r et pour cette fois rien au monde ne me parut meilleur
que le souper qu’on me servit.
Le lendemain je me dirigeai a l’ouest pour visiter les hautes
montagnes que j’avais aperçues au loin des sommets au-dessus
du Calvarienberg; On traverse d’abord la masse des grünsteiu
porphyriques, que l’on poursuit jusque dans la vallée qui descend
à Deutsch L itta , et dans les montagnes qui la séparent
de la vallée suivante ; arrivé dans celle-ci, on commence h trouver
des blocs de trachyte tombés des montagnes qui en forment
la droite. Toutes ces montagnes sont couvertes de forêts épaisses
de sapins, et à peine on peut trouver quelques points où les roches
se montrent à nu. Les pentes sont très-rapides, et j’avais
maladroitement choisi un chemin qui me paraissait fort beau ,
mais qui n’était qu’un couloir pour le bois ; de sorte que j’eus
toutes les peines du monde à arriver vers le sommet. J’y parvins
cependant, et je me trouvai au milieu des bois dans un endroit
tout-k-fait magique : d’antiques sapins couverts de mousses
chevelues et pendantes, une cabane de branchages au milieu
d’une petite place dégarnie de bois , un silence profond I tout
semblait annoncer une retraite de sorciers. Il paraît évident que
ces sommets sont entièrement formes de trachyte en place jr
mais tout est tellement couvert de végétation,, qu’on ne le voit
nulle part en masses considérables; ce ne sont que des pointes de
rochers qui paraissent divisés en assises horizontales, et entièrement
composés de trachytes gris ou brunâtres, qui se rapportent
aux variétés que nous avons trouvées sur la route deNeusohl à
Kremnitz : on y voit çà et là quelques petits cristaux de py-
roxène.
En se dirigeant vers le nord, par la crête de la montagne, on p,a'Ma. co.u',erl . ° de noisetiers.
arrivé sur un vaste plateau, dont la surface est entièrement cou- Vue ^
verte de terre argilo-sableuse. Les arbres résineux disparaissent
tout-à-coup, et sont remplacés par des noisetiers et des genévriers.
De la partie septentrionale de ce. plateau, qui se trouve
a peu près aussi élevée que les montagnes qui forment la droite
de la vallée de Kremnitz, on a,une très-belle vue sur toute la
contrée. On plonge au nord sur le comitat de Thürotz, où l’on
aperçoit au loin les montagnes calcaires de Hermanecz, qui se
distinguent par leur teinte blanche et leur forme abrupte. Au
sud, on découvre toutes les montagnes trachytiques qui s’abaissent
successivement"jusqu’à la Gran, et se relèvent dans la contrée
de Schemnitz, où elles bornent l’horizon; à l’est, les hautes
montagnes de trachyte et de brèches trachytiques, qui forment
les limites des comitats de Bars et de Zolyom. Mais à l’ouest, la
vue est bientôt masquée ; les montagnes sont trop rapprochées,
et les forêts qui les couvrent empêchent de rien distinguer.
Après avoir joui quelques momens du tableau qui se présentait
à mes yeùx, je m’enfonçai de nouveau dans les forêts,
en descendant à l’ouest pour gagner une grande vallée, au fond
de laquelle se trouve le village de N eu Hey ( TJj Lehotka ). On
trouve d’abord des masses de trachyte qui semblent être autant
de pointes de rochers saillantes à la surface du terrain.
Bientôt les pentes s’adoucissent, et la masse de matière terreuse, B BjÉLi
qui a fouriAà la végétation, semble devenir plus épaisse; çà et