Difficulté de
nomenclature.
qui paraît plonger au sud-est, où l’on reconnaît du fer sulfure
■ et de la blende noire; on y a fait quelques tentatives de recherches,
qui ont été abandonnées.
Ces sortes de roches se retrouvent sur toute la route ; mais
elles présentent plusieurs variétés. Tantôt la pâte est très-abondante,
très-compacte, et les cristaux de feldspath sont à peine
visibles; dans d’autres points, au contraire, la pâte devient grenue,
ou à cassure irrégulière, et les cristaux sont plus nets et plus
tranchés sur le fond vert qui les enveloppe. Les roches ressemblent
alors considérablement à certains grünstein porphyriques
des Vosges et des Pyrénées. Mais, en s’élevant sur les pentes de
la montagne que l’on côtoie, dans les points où elles sont moins
couvertes de terre et de débris, on rencontre encore d’autres
variétés. L ’amphibole, disséminé comme matière colorante,
devient moins abondant, et bientôt on arrive à des roches por-
phyrjqu.es, à base de feldspath compacte, presque pur, qui conservent
seulement une teinte verdâtre, .comme pour rappeler
leur liaison avec toutes les précédentes.
C’e$t ici que se présente la première difficulté de nomenclature.
On ne manquera pas de dire que, minéralogiquement, ces
roches ne sont plus des porphyres à base de grünstein compacte,
puisque le feldspath est presque pur, et que la présence de
l’amphibole s’annonce à peine par une légère teinte verte. Mais
à eet égard, j’observerai que ces roches sont intimement liées
avec toutes les autres ; qu’elles font essentiellement partie des
mêmes masses ; qu’elles passent par toutes les nuances à celles
où l’amphibole domine ; et enfin qu’un même bloc de quelques
mètres cubes, sans fissures, sans couches apparentes, offre à la
fois du véritable grünstein compacte, d’une teinte verte très-
foncée, et des parties où le feldspath est presque entièrement
pur. O r, il serait absurde de donner des noms différens a un
même bloc , selon qu’on l’examinerait à l’une de ses extrémités
Ou à l’autre; donc, quelques différences que puissent offrir les
échantillons qu’on en extrait, il faut nécessairement les désigner
tous par le même nom spécifique, sauf à admettre des épithètes
pour annoncer que la pâte varie du plus au moins dans la quantité
d’amphibole mélangé. Je suis donc porté à désigner toutes
ces roches sous le nom de grünstein compacte, simple ou por-
phyrique, de couleur foncée ou de couleur claire, solide ou
terreux, etc., suivant les caractères qu’elles prendront dans
leurs diverses modifications. J’aurais désiré de prendre une expression
moins étrangère à la terminologie française; mais, à
moins de former un nom, j’aurais été forcé d’étendre l’accèp-
tion de celui deDiabase, qui ne comprend que quelques grünstein,
beaucoup au-delà des limites que lui a assignées Son savant
auteur : j’aurais dû y réunir les espèces Cornéenne, Trapp,
Ophite, Trappite, etc. Or, cette modification m’entraînait à beaucoup
d’autres, et je me trouvais conduit à établir une classification
nouvelle, ce qui m’a paru déplacé dans un ouvrage purement
descriptif, où la meilleure nomenclature est évidemment
celle qui est la plus répandue.
Il faut une heure pour arriver au col, où l’on a alors à la
gauche le Paradeisberg, à la droite le Schobobnerberg, et devant
soi la masse des montagnes qui séparent la vallée de Glass-
hütte de celle d’Eisenbach. Cet ensemble de montagnes, couvertes
de végétation, présente un paysage peut-être un peu
sévère, mais fort agréable. On commence bientôt à descendre,
en côtoyant des collines qui présentent des matières terreuses
aréuacées, de couleur jaune de rouille, et qu’on serait tenté de
prendre pour des déblais d’exploitation, si l’on pouvait imagi-
t . I 35
Haul de la
vallée.