quitte ces grünstein qu’auprès du village de Repistye, où l’on
commence à trouver des trachytes.
Après avoir dépassé' la masse de maisons dont nous venons
de parler, on rencontre bientôt, à la gauclie, une butte assez
considérable, qui s’avance dans lavalle'e en forme d’èperon. Elle
est encore cômpose'e de micaschiste ; mais les cristaux de feldspath
deviennent plus nombreux, et la roche passe au gneiss et
au granité. Dans quelques parties, on trouve un gneiss nodu-
leux, où le micaj de couleur verte, forme des feuillets très-
minces, extrêmement contournes entre les cristaux de feldspath
et les grains de quarz. Ailleurs, c’est une roche granitoïde, qui
a la plus grande analogie avec celles qui composent, par exemple,
la masse du Mont-Blanc. Le feldspath y est en gros cristaux
lamelleux, quelquefois rosâtres ; les grains de quarz sont
disperse's çà et là très-irre'gulièrement, et le mica, très-doux au
toucher, de couleur verte, se trouve loge', par paquets, ou par
feuillets irréguliers, contournés et interrompus, entre les cristaux.
En un mot, cette roche présente tous les caractères des
roches alpines, qui ont été de'signe'essous le nom de granité, et
qui diffèrent si essentiellement des vrais granijes, tant parleurs
caractères minéralogiques géne'raux, que par*les circonstances
qui accompagnent leur gisement*. Elle renferme une assez, grande
quantité' de pyrites disséminées : j’y ai reconnu aussi une subs*
Les roches Alpines qu’on a désignées sous le nom de granite, diffèrent
minéralogiquement des granites proprement ditsg en ce que le mica y est remplacé
par une substance, qui se rapporte peut-être à l’espèce mica, mais qui en
est au moins une variété très-distincte par sa flexibilité, par son toucher doux
et onctueux, par la quantité de magnésie que l’analyse chimique y découvre»
Pe plus, ces granités passent à des schistes talqueux de diverses variétés, tant?
tance noire, à cassure vitreuse, fusible au chalumeau, que. je
soupçonne être de la tourmaline.
Cette roche granitoïde se prolonge du nord-est au sud-ouest,
comme pour se lier avec des roches analogues qu’on observe
dans la valle'e de Hodritz;-cependant on ne peut la poursuivre
long-temps dans cette direction, car elle est bientôt recouverte
par des roches qui appartiennent à la formation trachytique.
On assure aussi qu’elle est recouverte, à l’ouest, par du calcaire
et du schiste argileux, qui forment la masse de montagnes
qui se dirigent de ce point jusque derrière le village d’Eisen-
bach. Mais entraîné par l’intérêt que me présentaient d’autres
formations, je n’ai pas visité cette partie de la contrée ; je fera[
seulement remarquer qu’à peu de distance, au sud des bains,
j’ai rencontré quelques affleùremens de calcaire gris, qui doit ,
d’après ses caractères, appartenir au terrain de transition.
Ici se terminent les roches qui font évidemment partie de la
tôt simples, tantôt porphyriqu.es, et à diverses roches talqueuses particulières
aux Alpes; aucune de ces circonstances ne se présente dans les vrais granités.
Géologiquement, ces prétendus granités Alpins, diffèrent essentiellement de
ceux qui constituent, par exemple, les montagnes granitiques du Limousin
et autres contrées voisines, en ce qu’ils se trouvent en masses subordonnées
à des gneiss, des micaschistes, des schistes argileux,des roches talqueuses, d’un
grand nombre de variétés, etc. Aucune dé ces circonstances n’existe dans les
granités anciens, placés évidemment sous les gneiss. Il résulte de ces caractères
que les roches Alpines, nommées granités, appartiennent tout au plus à
la formation des gneiss ; il existe même un grand nombre de données qui conduisent
à leur assigner une origine plus moderne, et à les regarder peut-être
comme appartenant à la formation de transition,
Consultez, dans les Annales de chimie 1816, tom. 2, pag. 96, l’extrait d’un
mémoire de M. Brochant, sur les roches des Alpes, et le mémoire entier, dans
les Annales des mines , tom. 4 , pag. 283.
t . 1. 36
Travaux
d’exploitation.