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varie'te's de grünstein porphyrique terreux que nous avons vues
dans les travaux de Schemnitz, et, à la surface du terrain, on
reconnaît dans les roches, tous les genres d’alte'ration que nous
avons remarques dans le chap. IV. Enfin, dans les pointes
saillantes de rochers, on reconnaît des grünstein porphyriques
parfaitement caractérisés. Il est vrai que si l’on n’avait pas commence'
par e'tudier les nombreuses varie'te's de ces roches dans
la contre'e de Schemnitz, leurs diffe'rens passages les unes aux
aux autres,, leur intercallation avec des gneiss, des calcaires,
des quarz, etc., il serait difficile de s’en faire une ide'e pre'cise à
Kremnitz, et peut-être de les distinguer des varie'te's de trachyte
qui les avoisinent. En effet, on trouve bien çà. et là des roches
d’un vert clair, qui ont tous les caractères de celles qui existent
le plus ge'ne'ralement dans le terrain de sie'nite et grünstein por-
phyrique ; mais la masse generale présente des couleurs foncées,
noires et brunes, et si on prenait des échantillons isolés, si on ne
faisait pas une grande attention aux caractères de la roch^, on
pourrait tomber ici dans de graves erreurs. Il fatit examiner tout
en grand, parcourir ce groupe de montagnes, qui heureusement
n’est pas très-étendu, dans plusieurs directions; étudier soi-,
gneusement les variations que la roche présente, et ses caractères
généraux.
Difficulté que g En examinant ainsi ces roches, elles cessent tout-à-fait d’être
rré^dS.“s problématiques; on voit que les variétés, qui offrent décidément
les caractères des grünstein, depuis le vert clair jusqu’au
vert foncé, font essentiellement partie des mêmes masses, et
offrent tous les passages au noir et au brun : ces passages sont
si multipliés, que dans un même bloc on peut se procurer toutes
les nuances, depuis le feldspath compacte à cassure cireùse,
peu coloré, fusible en émail blanc simple, jusqu’à un feldspath à
cassure semblable, mais de couleur verte, ensuite de couleur
noire, et fusible en .émail parsemé de points noirs. Toutes ces
variétés de roches renferment des pyrites disséminées; mais elles
sont plus abondantes dans les parties décidément vertes : en général,
cette substance est moins répandue dans les roches de
Kremnitz que dans leurs analogues, qui se trouvent à Schemnitz.
Ce n’est que près des filons que les pyrites se trouvent en
grande abondance ; c’est à leur décomposition qu’est due l ’odeur
de soufre qu’exhalent les déblais qu’on retire des travaux
et la quantité d’oxyde de fer qui les recouvre, ou qui est
entraînée par les eaux,
Ces observations ne suffiraient pas sans doute pour prononcer
sur la nature de la roche, et pour la distinguer des trachytes •
mais il en existe d’autres qui, sous ce rapport, ont beaucoup
plus de force. Les cristaux de feldspath que renferment ces roches,
et qui sont plus ou moins nombreux, étroits et allongés
présentent des cassures lamelleuses vives, et sont très-différens
de ceux qui se trouvent en général dans les trachytes ; jamais ils
ne sont fendillés, et jamais ils ne présentent la plus légère apparence
de feldspath vitreux. D’un autre côté, la masse de ces
roches ne présente nulle part ni pores ni cellules; partout elle
est parfaitement compacte, et diffère par conséquent beaucoup
des variétés quelconques de trachyte, dont il est impossible de
trouver un bloc, d’un mètre cube seulement, qui ne présente
des indices évidens de cellidosité et de porosité. Or, ces différences
que j’indique ici pour distinguer les roches qui composent
les montagnes métallifères de Kremnitz, ne sont pas prises
vaguement sur quelques échantillons; c’est sur leur masse entière
que je les ai observées; c’est en étudiant avec soin le groupe
de montagnes qui en est composé, que je les ai recueillies.