
Jaspe« opale
Minerais de ft
beaucoup plus douces. Tout est alors couvert de végétation, et
si le pays n’est plus aussi intéressant pour le minéralogiste, qui
ne trouve plus à la surface du terrain que des matières terreuses
modifiées par la végétation, il devient au moins plus agréable à
la vue : ces éternels sapins, qui partout attristent le paysage, ont
complétertlent disparu. On aperçoit alors devant soi une haute
montagne qui semble barrer la vallée, et qui jette de l’incertitude
sur la manière dont on doit en sortir ; mais, en arrivant
plus loin, on aperçoit qu’elle est placée de l’autre côté de la
rivière de Gran, au bord de laquelle elle se termine par des es-
carpemens très-abruptes. Après avoir passé le pont,la route se
dirige au pied de ces rochers, qui à peine en laissent la placer
et que, dans plusieurs endroits, on a même été obligé de trancher
à pic. On reconnaît alors que c’est encore une masse de
conglomérats, de même genre que ceux qu’on vient de rencontrer,
et qui s’étend au nord pour rejoindre les montagnes de la
contrée de Kremnitz. Cette masse de montagnes se continue à
l’est, en s’abaissant successivement; mais,arrivé à la hauteur
de Altsohl, on ne trouve plus que des collines extrêmement
basses, composées de sable et de cailloux roulés de quarz, de
granité, et de quelques-uns de traehyte, la plupart tout-à-fait
décomposés. On aperçoit à l’est, sur la gauche de la rivière,
des montagnes calcaires dont nous parlerons plus tard; à l’ouest,
sont des montagnes de conglomérats traehy tiques , qui se rattachent
au groupe de Kremnitz, et qu’on exploite à Badin, sur
le bord de la vallée, pour des pierres de construction. On trouve
• au milieu de ces conglomérats des jaspes opales, de diverses
teintes de couleur, dont quelques-uns sont extrêmement chargés
de fer; ils passent même à des minerais- de fer argileux
qui se trouvent en nids au milieu de ces débris, et qui probablement
proviennent de la décomposition des trachytes.M. Zip"
ser indique aussi, dans cette partie, du calcaire gris oolitique *.
Depuis la hauteur de Altsohl jusqu’à Neusohl, on n’a plus rien
à voir sur la route, qui se trouve alors sur le bord de la Gran,
dans le fond d’une large vallée; ce n’est qu’en arrivant près de
la ville qu’on commence à trouver quelques collines calcaires,
et que la fonderie, où l ’on transporte les minerais de Schem-
mtz , peut fixer quelques momens l’attention. Les opérations
qui s’y pratiquent, et que nous avons décrites page 407 , la division
des travaux, les fourneaux, les chantiers, le grand barrage
établi sur la rivière pour l’arrivée des bois, sont faits pour
intéresser au moins le voyageur à qui l’art des mines n’est pas
tout-à-fait étranger.
La ville de Neusohl ( Banska Bystrica, escl. ; Bestercze
Bânya, hong. ) doit son origine à une colonie de Saxons que
le roi André II y appela pour l’exploitation des mines; mais,
soit que par le mélange avec les indigènes, la race Allemande se
soit éteinte naturellement, soit que, pendant les guerres sanglantes
dont cette contrée a été le théâtre, les races Slaves en
aient chasse les fondateurs , il est certain' qu’aujourd’hui
elle n’est habitée, ainsi que toute la contrée, que par des Es-
clavons. Sa situation au bord de la Gran, au confluent de la
petite riviere de Bisztricza, qui lui a valu ses noms hongrais et
esclavons ; les hautes montagnes boisées qui présentent au loin
un amphithéâtre de verdure, pourraient en faire une ville très-
agreable. Mais tout y est triste, et, à l ’exceptioh de quelques
maisons, parmi lesquelles se distingue surtout le palais de l’ancien
évêque, la ville est mal bâtie; je crus même en arrivant
t ZJpser, y^aschenbuch, pag. 2 2 .
Ville de
Neusohl.