s’enfoncer sous ces porphyres, en se liant insensiblement avec eus.
La montagne qui se trouve sur le bord de la Gran, à l’entrée
de la valle'ede Königsberg, presente, à sa base, une röche assez
tendre, où l’on croit reconnaître des fragmens ponceux altères,
qui, par leur décomposition complète, produisent des cavités
accidentelles, qui se confondent avec les cellules dont la masse
est naturellement criblée. Au-dessus> les mêmes roches sont
remplies de petits cristaux de feldspath décomposé,, et d’une
substance noire, très-poreuse, qui semblerait être des cristaux
d’amphibole scorifiés; quelques-uns même , par leur irrégularité,
se présentent comme des fragmens de scories noires. On
rencontre à peu près les mêmes variétés de roches dans la petite
vallée, jusques auprès de la ville, où, au pied d’un grand
escarpement, on en trouve de nouvelles qui font corps avec les
premières. Au point le plus bas qu’on puisse apercevoir, on reconnaît
une roche à pâte rouge, compacte, assez solide, à cassure
esquilleuse, fusible en émail blanc, qui renferme des cristaux
de feldspa th lamelleux, et des parties très-poreuses noirâtres,,
qui rappellent encore celles que nous venons de comparer à des
cristaux d’amphibole scorifiés. Cette roche est, en outre, parsemée
d’une multitude de très-petits cristaux de fçr sulfure',
extrêmement brillans ; on y remarque çà et là de petites druses
quarzeuzes, souvent remplies d’ochre. Au-dessous, se trouvent
des roches blanches, d’un aspect terreux, la plupart celluleuses,
dans lesquelles on aperçoit des cristaux infiniment petits de
feldspath lamelleux; elles se lient avec (^’autres, qui présentent
une couleur verte, due à une matière particulière* disséminée
par taches, surtout dans les parties où la masse est plus poreuse.
Le feldspath, quoique déjà décomposé, y prend un aspect vitreux.
TSute-la partie supérieure de cet escarpement est composée
de roches solides blanchâtres, très-difficilement fusibles, qui,
d’une part, se lient évidemment aux variétés précédentes, et de
l’autre, sembleraient se lier aussi au porphyre molaire. La montagne
présente,, à cette hauteur, un repos de peu d’étendue,
au-delà duquel le porphyre molaire s’élève subitement à une
grande hauteur, et se présente comme s’il reposait sur les roches
que nous venons de décrire.
Après avoir fait connaître la nature des montagnes aux environs
de Königsberg, leur position et leur etendue relatives, il
me reste à dire quelques mots des mines de cette contrée. Elles
sont extrêmement anciennes,: et il paraît qu’elles ont donné,
dans les premiers temps, des bénéfices considérables ion cite
comme preuve de leur richesse, que les ouvriers mineurs ne
recevaient pour paiement que la poussière d’or qui se trouvait
' sur leurs habits; on prétend aussi que la prospérité des mines
avait donné une telle importance à la ville, que la reine Marie 1”
( 1582) y avait fait bâtir un hôtel des monnaies, et un palais
pour y faire sa demeure. Mais cette richesse est aujourd’hui
tellement diminuée, qu’à peine les produits couvrent la dépense;
il y avait, dit-on, autrefois, 300 ouvriers, mais à peine
en existe-t-il maintenait 80.
Les mines de Königsberg sont situées au-dessus de la ville,
au milieu des collines basses qui forment .les avant-postes des
hautes montagnes, composées de porphyre molaire. Partout, à
l’extérieur, dans les points où le terrain naturel n’est pas recouvert
des débris des exploitations, on trouve des roches terreuses,
assez semblables à celles que j’ai déjà citées, au pied des
montagnes au-dessous de la ville jusqu’à la vallée de Gran. Ces
roches sont recouvertes, dans les parties basses, par un sol ar-
Mines ds
Koeirgsberg.
Nature de la
roche;