2 9 6 RELATION HISTORIQUE. CHAP. IV.
déjà peu. avancées par elles-mêmes dans la civilisation, qu’ils
ont conserve leur antique barbarie. Mais aujourd’hui ces vagabonds
sont beaucoup moins nombreux qu’autrefois dans les
differentes contrées où nous en connaissons ; peut-être en est-
il une grande partie qui s’est civilisée successivement ; peut-être
aussi sont-ils plus disséminés dans l’Europe; ou peut-être enfin
la manière de vivre qu’ils ont conservée a-t-elle arrêté leur population.
Ce qu’il y a de certain, c’est que j’ai toujours e'te'
e'tonne' du peu d’enfans que j’ai rencontres parmi eux, et que,
proportionnellement, ils m’ont paru en avoir beaucoup moins
que les paysans des mêmes contrées.
E X C U R S I O N D A N S L A V A L L É E D E H O D R I T Z .
. C ’e s t encore sur le col, entre le Paradéisberg et le Schobob-
'aUec' nerberg, que s’ouvre la vallée de Hodritz, et c’est à ce point,
en conséquence, que nous commencerons notre excursion minéralogique.
La route qui passe dans cette vallée, et qui est une
des principales des environs de Schemnitz, est d’abord coupée
dans une portion de terrain qui joint le Paradeisberg à la masse
de mtmtagnes assez escarpées, qui encaissent à la gauche la
■ B vallée d’Eisenbach. On y trouve un grünstein porphyrique que
^terreux*16 n°us distinguerons par l’épithète terreux, parce que la pâte,
d’un vert grisâtre , est, en général , extrêmement tendre, à
cassure terreuse ; il s’y trouve disséminés des cristaux peu
nombreux, mais assez distincts, de feldspath blanc lamelleux.
Les couches, dans cette partie, semblent plonger au nord-est,
comme celles que nous avons observées dans la vallée d’Eisen«
ENVIRONS DÉ SCHEMNITZ, Vallée de Hodritz. 2 9 7
bach. Peu après, la vallée s’ouvre, et on aperçoit alors, à la
gauche, des montagnes assez élevées, qui se prolongent au loin,
et qui sont couvertes d’épaisses forêts. Le chemin, parfaitement
coupé et très-agréable, se continue à mi-côte sur la pente droite,
et on y trouve, pendant long-temps, des roches assez analogues
à celles dont nous venons de parler, qui présentent diverses
teintes de couleurs et divers degrés de consistance ; la
plupart tirent sur le vert, ou le gris verdâtre, mais, dans quelques
points, elles passent à la couleur rougeâtre. Elles sont, en
général, très-tendres, même dans les parties qui paraissent n’avoir
subi aucune altération. Elles présentent quelquefois des,
cristaux de mica fortement empâtés dans la masse, et des taches
vertes quadrangulaires , dont il est impossible de déterminer la
nature. Elles font toutes une vive effervescence avec les acides.
A demi-heure du col, on rencontre des variétés de grünstein Lamonit*.
porphyrique, qui paraissent se décomposer assez facilement,
et qui se réduisent en terre argileuse grise verdâtre, par l’ex-
pqsition à l’air. D’abord on ne trouve qu’une roche d’un jaune
verdâtre sale, qui renferme des cristaux de feldspath blanc altéré;
mais à peu de distance, on découvre, dans la même masse; de
pe tits nids de Laurrwnite disséminés çà et là, qui paraissent être
des parties intégrantes de la roche, et qui peut-être, d’après la
propriété de cette substance de s’eflleurir facilement à l’air, sont
la cause de sa décomposition : dans les parties où la laumonite
est abondante, on ne voit plus que très-rarèment des cristaux de
feldspath. Le fond de la roche est encore en général jaune verdâtre
sale; mais, en quelques points, il présente une couleur verte,
assez décidée. La division en couches est, en général, assez mal
indiquée ; mais on pourrait soupçonner une inclinaison au sud-
est. Un peu au-delà de ces roches particulières, on rencontre
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