
de Bekes, qui n’offrait, il y a un siècle, qu’un vaste pâturage r
avec quelques misérables cabanes, compte aujourd’hui des
bourgs et des villages florissans, et plus de 90 mille habitans.
Le Banat de Ternes, qui, abstraction faite des districts militai-
res, contenait en 1779 environ 318000 habitans, enoffraitplus
de 550000 en 1785, et 636000 en 1805. Cette augmentation
rapide parait due en partie à la colonisation, et aux progrès
de 1 économie rurale : elle promet considérablement, lorsque,
par un système bien combiné, on encouragera le défrichement
des terres encore incultes, le dessèchement des marais, le goût
des arts et des sciences , dont un grand nombre de seigneurs.
Hongrais reconnaissent aujourd’hui les avantages.
DES LANGUES PRINCIPALES ET DES RELIGIONS.
On conçoit facilement, d’après la diversité des peuples quï
habitent la Hongrie, que ce pays doit être celui de la confusion
des langues j aussi, depuis des siècles, est-on convenupourpou-
voir toujours s’entendre, d’adopter le latin, comme langue générale,
dans toutes les affaires administratives, soit du gouvernement,
soit même des particuliers. Cependant, en ramenant
les différens dialectes à leur origine commune , en se bornant
aux peuples qui forment la masse principale de la population,
on reconnaît qu’il n’existe réellement en Hongrie que quatre
familles de langues particulières : savoir ; la langue slave ou
Yesclavon , la langue hongraise ou magyare , Y allemand et
le -vainque.
tangue Slave. La langue slave , est une des plus anciennes de l’Europe,
et certainement encore une des plus répandues par ses diffé-
LAN G U E S E T R E L IG IO N S . 85
rens dialectes. Les peuples du Nord qui passèrent sous la domination
des Romains, les peuples Européens que l’on voit
se heurter les uns contre les autres, dans les premiers siècles de
1 ere chrétienne, ceux que 1 on voit se relever après l’invasion
des Huns et des Awares, parlaient la plupart la langue slave.
Un de ses dialectes, la langue esclavonne-bohème, a eu, comme
dit M. Schwartner, son âge d’or, dans le i4a siècle et dans
le commencement du 15e, à l’epoque où, d’après les statuts de
la bulle d’or (1559) de Charles IV , empereur d’Allemagne et
roi de Bohème, chaque électeur de l’empire devait apprendre
la langue slave ; à l’époque du concile de Constance (1414), où
la littérature bohème était dans son état le plus florissant, tandis
qu’en Allemagne et même en France, on voyait à peine
l’aurore de la renaissance des lettres. Si le destin, dit le même
auteur, avait continué à favoriser la Bohème, peut-être que
sa langue aurait aujourd’hui la vogue de la langue française.
Quoi qu’il en soit, il est certain que la langue esclavonne serait
aujourd’hui, avec l’allemand, le français et le latin, qui forment
partout la base des études ordinaires, une des plus importantes
à l’éducation de la jeunesse. En effet, combien ces langues fondamentales
faciliteraient l’étude de toutes celles que l ’on parle
en Europe ! Avec l’esclavon, on pourrait parcourir avec facilité
l ’Illirie, la Dalmatie, la Croatie, la Bosnie, la Servie, la Hongrie,
la Bohème, la Moravie, la Silésie, la Pologne, la Russie,
puisque partout ce ne sont que des diaJectes slaves. Avec la langue
allemande, aidée dufrançais, l’anglais, le hollandais, lesué-
dois, n’offriraient plus que des difficultés de prononciation.
Avec le français et le latin, il ne faudrait plus que quelques
momens d’application, pour parler l’italien le portugais et l ’espagnol.
Les habitans de la Hongrie qui ont fait quelques étu