borne à peu près au village de Charlottenhurg, dans le Banat.
motoes. Parmi les peuples que le commerce a attires dans la Hongrie,
on trouve des Grecs modernes, des Arméniens et des
Juifs. Les Grecs modernes, ou Macédoniens, sont ceux'qui
ont aujourd’hui entre leurs mains la plus grande partie du commerce
, et par conse'quent du numéraire. Il y en a de fixes à
Pest, et il s’en trouve un assez grand nombre à Hermanstadt et
à Kronstadt, en Transylvanie; mais il en existe beaucoup qui
n’ont point de résidence fixe, et qui font le courtage dans l’in-
te'rieur du pays, particulièrement dans la plaine. Ils ont formé
entre eux des compagnies de commerce qui se tiennent depuis
Vienne jusque dans tout le Levant, et par lesquelles se font
toutes les affaires commerciales. Les membres de cette association,
après être restes quelque temps en Hongrie, sont remplaces
par d’autres de leurs compatriotes, et retournent alors dans
leur patrie avec le fruit de leur travail. Il n’eat pas rare de voir
de ces Grecs amasser en Hongrie une fortune considérable ,
après avoir commence' avec peu ou point de moyens. Les individus
de cette nation portent un costume particulier, qui les distingue
de tous les autres. De larges pantalons serre's par le bas,
des bottes de couleur, une sorte de camisole de soie, une ceinture
de laine ou de cachemire, une redingotte courte, ouverte
par devant, une calotte rouge; tel est en général leur habillement.
Arméniens. Les Arméniens , qui vinrent s’établir en Transylvanie, vers
l’an 1672, et qui delà se répandirent dans les plaines de la Hongrie,
sont aussi adonnés particulièrement au commerce, et surtout
à celui des bestiaux; ils sont en possession des pâturages les
plus considérables. Les individus, de cette nation sont en général
isolés au milieu des plaines de la Hongrie, où ils mènent, eu
quelque sorte, la vie des peuplesNomâdès ; il n’en existe qu’une
petite paroisse à Nensatz, vis-à-vis de Pétervardin. En Tram
sylvartie ils sont réunis en assez grand nombre, dans la ville
nommee Szamos Ujvar, et dans celle de Ebesfalva ; du rosit1
ils sont disséminés dans l’intérieur de la province, où l’on en
trouve çà et là des familles fort riches. Quelques individus de
cette nation, ainsi que des Macédoniens, ont été admis dans le
corps de la noblesse transylvaine.
Les Juifs, qui sont aussi extrêmement répandus dans la Hon-
grie, où leur nombre s’élevait, en 1805, à 128000, peuvent encore
être considérés comme un peuple particulier, puisqu’ils né
s’allient constammentqu’entre eux, etqüe d’ailleurs, d’après les
lois de letat, ils y sont toujours comme étrangers. Il parait que,
dans le moyen âge, c’étaient sur eux que reposaient toutes lés
opérations financières de Pétai; ils étaient les seuls qui entendissent
l’art du monnayage, la valeur et les rapports des différentes
monnaies , et le commerce en général. Les souverains ,
dès que leur caisse était épuisée, ne connaissaient d’autr
ressource que de recourir aux spéculations des Juifs; ils se procuraient
effectivement de l’argent, mais c’était toujours par des
moyens qui tournaient à la ruine de l ’état et au profit des spéculateurs.
M. Schwartner rapporte que, pendant l ’expédition
d André II,, dans la Palestine, les plus beaux domaines avaient
été ainsi aliénés, que les droits régaliens du monnayage et du
sel avaientété donnés en ferme à des Juifs, et que la dilapidation
était telle, qu’on ne trouva d’autre moyen que de déclarer
les biens de la couronne inaliénables. Les Juifs furent alors
exclus de toutes les opérations financières ; et plus tard, sous
Louis-le- Grand, il leur fut même interdit de se fixer en
Hongrie. Mais Sigismond, qui se trouvait toujours endetté,.
Juifs.