zième siècle qu’ils arrivèrent en Angleterre, où ils sont encore
en grand nombre, et connus sous le nom de Gipsy(Egyptiens).
Plusieurs auteurs ont e'crit sur les Zigeuners, et il en est peu
qui s’accordent sur leur origine A Les uns les font venir de la
Cilicie et de l’Assyrie; d’autres les regardent comme des Perses
de la branche des Usbek : on les fait venir aussi de la Zingitanie
(aujourd’hui la Barbarie), d’où l’on fait dériver le nom de Z in -
gare, et, par euphonie dans les diverses langues, ceux de Z in -
garij de Zigeuner, qu’on leur donne en Italie, en Allemagne.
D’autres auteurs les regardent comme de véritables Egyptiens,
et leur donnent le nom de Faraoni ou Pharaoni. Il en est qui
les font arriver de l’Asie mineure, en 1403 , après la de'faitede
Bajazet par Tamerlan. Grellman pense qu’ils descendent des In -
dostans de la classe des P arias, qui furent chassés de leur
pays en 1408 et 1409, lors de la conquête de l’Inde, par ce
meme Tamerlan. Enfin, Hasse et Scliirak les regardent comme
e'tant les Sigynnes d’He'rodote et les Mages de Perse. Mais
toutes ces opinions sont très-hypothëtiques, à l’exception peut-
être de celle de Grellman, qui est au moins fondée sur des faits
assez positifs. Il paraît que ces imposteurs ont fait une multi*
Voyez principalement:
Peysonnel. Sur les différens peuples qui ont Habité les bords du Danube.
Pray. Annales Regum Hungariæ.
Ammianus Marcellinus. Hommes Ægyptii.
Grellman. Historische Versuche über die Zigeuner. 1787.
Hasse. Die Zigeuner in Herodot. i 8 o3.
Schirak. Politisches journal. Prag, février, i'8 6 5 . Pag. n 5..
Caronni. Observationi su i Y alac ln . specialmente è Zingari Transîy Vagina;.
Milano, 1812.
tude de contes sur leur origine, dans les différens pays où ils
sont entrés. Ce qu’il y a- d’évident, c’est qu’ils ne sont pas Européens,
et encore mieux, qu’ils ne sont pas de la Bohème,
comme le nom qu’on leur donne en France pourrait le faire
croire; peut-être les premiers qui arrivèrent parmi nous avaient-
ils traversé la Bohème, et c’est à cette circonstance qu’on doit
celte dénomination. Le nom de Bohémien, pris dans cette acception
, est, en général, appliquée' aujourd’hui à toute cette
classe de vagabonds;, qui, vivant de friponnerie et d’astuce,
parcourt tous les coins de la France. Il serait à désirer que ce
nom, devenu injurieux pour les peuples qui habitent cette
partie de l’Allemagne, connue depuis des siècles sous le nom de
Bohème, fut entièrement abandonné, pour ne pas confondre
une nation aussi illustrée par ses actions que par ses malheurs,
avec une troupe de fainéans que nous supportons depuis trois
siècles, sans avoir pu les civiliser. Ce sontj ces réflexions qui
m’ont engagé à prendre le nom de Zingare qu’on leur donne
plus généralement.
Il paraît que les Zingares arrivèrent en très-grand nombre en
Europe,,car ils formaient, à leur apparition, des bandes très-
considérables, qui n’ont pas laissé quelquefois que d’inquiéter
les habitans des contrées par lesquelles ils passaient. On en a
compté plus de 60 000 en Hongrie et en Transylvanie ; w lorsque
la Bukovine fut cédée à l’Autriche, en 1778, elle renfermait
1000 Zingares sur 7 000 habitans. Les récensemens ordonnés
par l’empereur Joseph, en 1783, en portent le nombre
à 40000 pour la Hongrie. Il y en a eu beaucoup aussi en Angleterre;
mais il n’y en a jamais eu qu’un très-petit nombre en
France, en Espagne et en Italie, où ils ont été forcés d’ailleurs
de se policer un peu. Il paraît que ce n’est que dans les contrée*
Nombre des
Zingares.