110 • INTRODUCTION.
une grande importance à en perfectionner la race : beaucoup
de seigneurs ont des haras particuliers dans leurs terres ; mais
le haras par excellence est celui de Mezohegyes, dans le comi-
tat de Csanad, créé par Joseph II, en 1785. Cet établissement
important, qui n’a pas moins de 24 283 hectares de dotation
territoriale ( 47 355 arpens de Paris ) , renferme toujours huit
à dix mille chevaux, et des étalons de toutes les races. 11 est
dirigé par un colonel, qui a sous lui un major, douze officiers,
cinquante sous-officiers, deux cents soldats et un grand nombre
d’employés subalternes. Il existe aussi un haras impérial à Ba-
bolna, dans le comitat deKomorn. Toutefois ces établissemens,
qui ont fourni de très-bons chevaux aux armées, et des chevaux
élégans aux gens riches, n’ont pas encore sensiblement
amélioré la race en général : car, presque partout, on ne rencontre
que des haridèles, des petits chevaux rabougris, dont
le voyageur, qui n’y est pas habitué, craint toujours de se servir.
Cependant ces petits chevaux sont très-vites à la course, et supportent
la fatigue bien mieux peut-être que ne pourraient le
faire dès animaux plus élégans *.
Telles sont les productions du règne organique en Hongrie.
Il serait inutile de nous étendre sur tout ce qu’il peut encore
fournir en fruits de toute espèce, en plantes plus ou moins utiles
aux arts et aux usages de la vie, en gibier, en volaille, en
poisson d’eau douce, etc. La Hongrie ne le cède encore à au-
* 11 est à remarquer qu’en Hongrie on attelle toujours les chevaux de front,
en quelque nombre qu’ils soient. On en a en général peu de soin; et dans les
voyages les conducteurs se contentent de leur donner assez souvent à boire, et
même à l’instant où ils ont le plus chaud; ce qui est bien loin de la pratique
qu’on suit dans les autres contrées de l’Europe.
cane autre contrée sous tous ces rapports. Le règne minéral lui
offre aussi des ressources infinies; et toutes les hautes montagnes
, qui l’entourent de toutes parts, renferment dans leur
sein des richesses immenses de tous les genres.
Tout le monde connaît, au moins de réputation, les mines
d’or et d’argent de la Hongrie et de la Transylvanie; elles sont
les seules, d’une certaine importance, que l’on possède en Europe,
et étaient sans doute, sous ce rapport, les premières mines
du monde, avant la découverte du Pérou, du Mexique et
du Brésil.On connaît surtout les mines de Schemnitz,Rremnitz,
Rapnik, Nagy Bauya, Vôrôs Patak,.Nagyag, etc., etc. Elles ont
été et sont encore exploitées avec un très-grand avantage ; mais
il est difficile d’évaluer positivement leur produit annuel. Il est
des années où elles ont fourni des produits immenses; mais, soit
négligence sous plusieurs rapports, soit parce qu’elles se sont
réellement apauvries , elles ne présentent plus aujourd’hui les
mêmes bénéfices. Outre ces mines',, qui se trouvent en filons, ou
en amas, il existe aussi des lavages d’or , surtout en Transylvanie,
qui produisent encore une assez grande quantité: de ce
métal; on cite surtout les sables que roule la rivière d’Aranyos
( ce nom signifie aurifère ), qui porté ses eaux dans la Maros,
d’où l’on retire également ce précieux métal ; le Szamos, le Lapes,
dans la partie nord de la Transylvanie, sont encore cités
par les auteurs, ainsi que la Nera, etc., dans le Banat. Il-estasses
probable que ce métal est arraché par les eaux aux différais
terrains sur lesquels elles roulent,et qui sont aurifères dans
un si grand nombre de lieux.
Mais, outre ces métaux précieux, la Hongrie possède aussi
des mines de cuivre d’une grande importance, et qui sont même
encore les plus riches de l’Europe. On cite particulièrement
Mines d'or.
Cuivre el fer;