Environs
de 'Vienne.
manières, qui sont, à la vérité, très-peu agréables à l’oeil, mais
qui sont du plus haut intérêt relativement aux arts, dont les
progrès semblent être le but général où doivent tendre toutes
nos connaissances. Je n’ai jamais rien vu de plus beau, de plus
intéressant même, que la collection de pierres précieuses taillées,
que M. Vandernüll a rassemblées ; toutes ces pierres sont parfaites,
et les séries que chacune des espèces présente, sont aussi
agréables qu’instructives. *
Les environs de Vienne sont, en général, très-agréables, et
présentent un grand nombre de très-belles maisons de campagne
, de châteaux, de palais, qui s’élèvent au milieu de la plus
riche végétation, dans les sites les plus pittoresques, et où se
trouvent réunies une foule de curiosités. Mais ce n’est pas ici le
lieu d’entrer dans de longs détails sur tous ces objets ; je ne dois
pas perdre de vue que la nature a été le but unique de mon
voyage, et que, livré tout entier à son étude, j’ai fait souvent
plus d’attention au sol que je foulais à mes pieds, qu’aux fastueux
édifices qui se présentaient sur ma route. Je renverrai aux
tableaux quediffe'rens auteurs ont tracés dans les descriptions de
Vienne et de ses environs, et que M. Marcel de Serres a présentés
très-agréablement dans son ouvrage sur la Monarchie
Autrichienne**. Je mécontenterai de rappeler ici le château im*
Cette collection a été vendue dernièrement au comte Archinto, pour une
rente viagère de 10000 florins en papier (environ 10000 francs); c’est un prix
extrêmement faible , vu le grand âge et les infirmités de l’ancien propriétaire.
** Consultez Pezzl. Description de Vienne et de ses environs9 en allemand
et en français. Vienne9 1818.
Gensau. Geschichte der Stadt Wien , in eiginer Verbindung mit der Ges-r
çhichtedes Landes. PVien, 1 Üofiïé-Neu Shizze von PVien. 1807,
Marcel de Serres. Voyage en Autirche. Paris 3 i 8i4 , t. 2 7 p. 106 à 213V
périal de Schônbrunn, qui mérite surtout de fixer l’attention
des naturalistes, par les nombreuses et vastes serres que le parc
renferme ; par une immense quantité de plantes de tous les climats,
qui y sont rassemblées, et que l’on doit surtout à la munificence,
à la protection spéciale de l’Empereur régnant, qui
ne dédaigne pas de se livrer lui-même à cette belle partie des
sciences naturelles. Que le voyageur cependant ne s’attende pas,
comme l’indiquent tous les auteurs, à voir voltiger librement
les oiseaux étrangers au milieu des plantes de leur pays natal, car
si cette circonstance s’est présentée quelquefois, les oiseaux qui
se trouvent dans les serres sont enfermés fort tristement dans
des cages étroites; et, en effet, toutes les plantes seraient bientôt
détruites, ou couvertes d’ordures, si on laissait habituellement
ces.animaux aller en liberté. La ménagerie, qui est aujourd’hui
à peu près aussi pauvre que la nôtre, se trouve dans
une autre partie du parc, et présente un local fort bien disposé
pour cet objet. Le naturaliste a encore à voir à Schônbrunn la
collection des plantes alpines de l’archiduc Jean : car il semble
que le domaine des sciences soit aussi l’héritage de la maison
d’Autriche. Sa Majesté, au milieu du fracas des affaires politiques,
ne dédaigne pas de s’occuper spécialement de plusieurs
branches d’histoire naturelle, et les archiducs, les archiduchesses
même, s’y livrent avec une persévérance et un succès, qui
commandent autant d’admiration que leur illustre naissance
inspire de respect.
Le château impérial de Lachsenburg offre un autre genre
d’intérêt par la variété des objets de fantaisie renfermés, dans le
parc. Ici se présentent des temples, des pavillons d’une architecture
recherchée; là, des constructions rustiques, dont l’intérieur
est meublé d’une manière analogue. C’est ce qu’on re-
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